vendredi 9 janvier 2015

Charlie Hebdo

Après l'horreur de ces derniers jours, un dessin, enfin, m'a redonné un bref sourire... 


samedi 3 janvier 2015

Les Plus Belles Musiques D'Ennio Morricone Vol.2



C'est un disque vinyle 33 tours qui date du début des années 1980, que l'on m'avait offert quelques années plus tard parce que mon vif intérêt pour Ennio Morricone avait alors explosé brutalement, même si lorsque je le reçus, j'écoutais avant tout et principalement les morceaux Le Bon La Brute et le Truand et Il était une fois dans l'Ouest (L'homme à l'harmonica). 
C'est un disque témoin, témoin d'un temps où certains titres du maestro n'étaient pas encore sortis : pas de Mission à l'époque, ni d'Incorruptibles, ni surtout d'Il Etait une fois en Amérique. Et même si l'on excepte ces tubes postérieurs et les deux titres Leonesques, en fait de best of, il explore surtout La Bataille de San Sebastian, Le Clan des Siciliens, La Banquière et la Cage Aux Folles. On n'y trouve pas certains thèmes incontournables tels que ceux de Et pour quelques dollars de plus ou Il était une fois la Révolution, on n'y trouve pas une note de Mon nom est personne, ni certains favoris comme L'Estasi Dell'Oro avec Tuco qui court dans son cimetière ou Dopo l'esplosione pendant le travelling sur les morts de la grotte dans Il était une fois la Révolution.
Pourtant, aujourd'hui encore, je peux remettre ce disque sur une platine qui crachote, et l'émotion revient comme une vague, me mettant au bord des larmes, pour des musiques qui pour la plupart ne m'évoquaient rien à l'époque puisque je n'avais pas vu les films dont elles étaient tirées. Ainsi, lorsque plus tard je vis La Bataille de San Sebastian et Le Clan des Siciliens, je connaissais déjà leur splendide musique par cœur. Henri Verneuil avait, comme Sergio Leone, l'intelligence d'utiliser la musique de Morricone à bon escient, voire de l'intégrer magistralement à l'oeuvre comme lorsque le grand Montand découvre le côté obscur le la farce à la fin d'I comme Icare. Le thème de La Cage aux folles ainsi que les fabuleux cuivres de La Cage Aux Folles II (Sa Seule Pensée C'Est Lui) m'émeuvent comme jamais, malgré leur côté cheezy, si loin pourtant de ce que l'on pourrait imaginer pour ces comédies d'Edouard Molinaro. Et par ailleurs, si une note positive ressort encore aujourd'hui à la vision de ces films, elle provient en partie de la musique qui par son côté sérieux contrebalance les caricatures homosexuelles. 
Cela fonctionne d'ailleurs bien mieux que la bande son de La Banquière qui sous-emploie scandaleusement la somptueuse partition de Morricone. De Francis Girod, je n'ai toujours pas vu René la Canne ni Le Trio Infernal également présents sur ce disque. Mais je me dis que si Francis Girod a autant négligé les talents de son musicien que dans La Banquière, j'ai encore le temps de découvrir le gâchis, si gâchis il y a.
On trouve également dans ce disque un morceau plus anecdotique des Moissons Du Ciel de Terence Malick, avec un solo piano exécuté par Enrico Pierannunzi dont la dextérité m'impressionnait alors, et un passage de La Bataille d'Alger, film qui était alors invisible en France, et ce jusqu'en 2004, et qui a été utilisé par les américains pour comprendre comment ne pas perdre la guérilla urbaine en Irak.




Au dos de la pochette, on y voit des disques que j'aurais voulu tous écouter, certains pour des films que je n'aurai jamais eu l'occasion de voir. Si certains bisseux auront certainement vu Le trésor des quatre couronnes, film en 3D de Ferdinando Baldi, quelqu'un a-t-il vu Nana Le Désir de Dan Wolfman, ou La Désobéissance d'Aldo Lado? Quant à La Dame Aux Camélias, avec Isabelle Huppert, et One Two Two, 122 rue de Provence avec Francis Huster, je ne sais pas s'ils sont devenus très rares, mais je n'ai jamais eu l'occasion de les voir. Preuve que si Morricone tournait avec les plus grands, il était aussi capable de cachetonner. Mais en l'état, voir toutes ces pochettes de disque, ces titres de films devenus célèbres pour certains, totalement oubliés pour d'autres, ces musiques de films associés à des génériques typés années 70 engendre forcément la nostalgie d'un cinéma que l'on voudrait voir forcément plus authentique et généreux que celui d'aujourd'hui. Quentin Tarantino n'a pour l'heure pas réussi à travailler avec Ennio Morricone, et s'en est trouvé réduit à coller certains de ses morceaux là où il le pouvait. Quelque part cela me semble normal et dans l'ordre des choses, la musique d'Ennio Morricone accompagne un cinéma qui n'existe plus, et que seuls certains pasticheurs s'efforcent de maintenir en vie.