Des westerns partagés par un amateur, sans prétention journalistique, sans rigueur historique et sans faux col. N'utilisez pas ces articles pour votre thèse sur le western.
samedi 21 avril 2012
Les Tuniques écarlates
Nothwest Mounted Police
1940
Cecil B. DeMille
Avec : Gary Cooper, Madeleine Caroll, Paulette Goddard
Les Tuniques écarlates est le type parfait de western que l’on regarde avec bienveillance, alors même que sans se l’avouer, l’ennui pointe souvent le bout de son nez. Constitué de longues séquences bavardes, entremêlé de nombreuses romances qui ne savent plus émouvoir le spectateur d’aujourd’hui, Les Tuniques écarlates propose en outre d’innombrables scènes tournées en studio. Cela se ressent malheureusement beaucoup de nos jours. Le rouge des tuniques est montré le plus possible, Cecil B. DeMille flambe son Technicolor comme d’autres aujourd’hui jouent avec le relief. Le classicisme de la mise en scène de Cecil B. DeMille et son approche purement dramatique de l’intrigue ne suffisent pas rendre enthousiasmant un scénario pourtant teinté d’exotisme canadien. Batoche, Duroc, Louvette, Jacques Corbeau, Saskatchewan, on est séduit par la poésie à contre-courant (dans la thématique westernienne) de l’onomastique canadienne. On se régale également du jeu des acteurs, de l’incroyable Gary Cooper (jeune) dans son rôle de Texan décalé qui n’apparaît qu’au bout de vingt minutes de film, à Preston Foster et Robert Preston, tiraillés entre leur amour de la Reine et les amours de leurs vie. Paulette Goddard, le regard toujours aussi déterminé et le sourire toujours aussi hypnotique depuis Les Temps Modernes, a un rôle contrasté malheureusement trop court. On sourit également devant un certain type d’humour que l’on pourrait trouver lourd aujourd’hui, on repère le cœur léger les petits restes d’influence des séries B (la mise hors d’état de nuire de cette nouvelle arme de destruction massive : la mitrailleuse).
En définitive, le film n’est pas mauvais, empreint d’une certaine amertume, le happy end n’étant pas exempt de douloureuses renonciations, mais ce n’est pas un grand Cecil B. DeMille. Existe-t-il vraiment de grands Cecil B. DeMille? Certains posent la question. Les Tuniques écarlates en tout cas ne démérite pas, sans toutefois emporter l’adhésion.
La critique de DVDClassik: http://www.dvdclassik.com/critique/les-tuniques-ecarlates-demille
Image: stefalou sur Western Movies