Only the valiant
1951
Gordon Douglas
Avec: Gregory Peck
Un officier de l'armée (Gregory Peck) un peu trop strict, issu de West Point, emmène en mission suicide les pires rebuts de la garnison - qui ont tous une bonne raison de vouloir le tuer - à Fort Invincible, déjà pris par les indiens, à un contre dix. Qui fera la peau du fringuant capitaine en premier: les indiens, ou ses propres hommes?
Le scénario est excellent sur le papier, mais le film souffre de quelques problèmes mineurs qui empêchent d'en réaliser le plein potentiel. D'une part, il y a encore une histoire de romance bancale qui vient se greffer là-dedans. Le bel officier est amoureux d'une belle blonde (Barbara Payton), mais il est du genre taiseux. Or, il se trouve qu'au début du film, le vieux colonel croulant qui dirige le fort lui ordonne d'envoyer un autre officier (Gig Young), moins beau, mais rival du bel officier auprès de la belle blonde, dans une première mission suicide dont il est quasiment sûr qu'il ne reviendra pas. Quand l'officier, moins beau, mais néanmoins rival, revient comme prévu les pieds devant, la belle blonde accuse notre bel officier de l'avoir sciemment choisi pour cette mission dans le but de se débarrasser de lui! N'importe qui dans ce bas monde répondrait "C'est pas moi, c'était un ordre du vieux!", mais pas Gregory Peck, qui préfère maugréer et tourner les talons. Pourquoi un quiproquo si simple à dénouer devient l'un des ressorts dramatiques du film, ça m'échappe!
D'autre part, si le huis-clos qui suit dans le fort en ruine est relativement efficace, on regrette que la plupart des décors soient en carton pâte. Les américains ont à profusion des décors naturels parmi les plus magnifiques au monde, et là ils nous mettent un cañon en papier mâché. Dommage! Si certaines scènes d'action font mouche, comme cette apparition soudaine d'une mitrailleuse dans un chariot, 13 ans avant Pour Une Poignée De Dollars, d'autres scènes sont plus ou moins incompréhensibles, à l'image de ces deux soldats prisonniers qui se battent l'un contre l'autre devant les indiens hilares! Pourquoi se vouent-ils soudain une haine tenace, on ne sait pas. Que deviennent ils ensuite, on ne sait pas non plus!
Mais au final, on aura passé un relativement bon moment, dans un film offrant un beau noir et blanc, avec des acteurs impeccables, des scènes assez violentes pour l'époque, un huis-clos entre le capitaine et tous ses hommes prêts à le tuer assez tendu, et une séquence assez efficace où notre fringuant capitaine joue carte sur table avec ses hommes, leur dit de but en blanc pourquoi il les a choisis pour cette mission, et ce qu'il attend d'eux. Alors non, ce n'est pas un grand western, mais encore un bon petit film de plus pour un dimanche après-midi pluvieux.
Image: Metek sur Western movies