1969
Sydney Pollack
Avec: Burt Lancaster, Ossie Davis, Telly Savalas
Ce qui faisait le sel de ce film à l'époque, (et encore il y a une trentaine d'années quand je l'ai découvert) c'était la rupture avec les conventions habituelles du western (Burt Lancaster énaurme dans son contre-emploi), le côté iconoclaste de l'ensemble faisant souffler un petit vent de folie grisant (largement porté par Telly Savalas) et décoiffant. Une prise de position à la fois plus adulte et moins théâtrale pouvait faire croire au spectateur qu'on ne se moquait plus de lui, et qu'enfin on arrêtait de lui servir le mythe du héros de l'ouest tantôt droit et valeureux, tantôt abject mais romantique, pour ne montrer par le biais de l'humour que des hommes assez grossiers versus des hommes plus cultivés, renversant au passage leurs clichés respectifs (ie le kebla (Ossie Davis) et les natives sont finalement les plus finauds et respectables), le tout emballé, du coup, dans une critique anti-raciste bienvenue (si).
Aujourd'hui, si j'ai encore été sensible au jeu des acteurs et à la qualité de l'ensemble (et pis une image restaurée ça aide aussi), si certaines trouvailles, telle cette bagarre sans vainqueur final où la boue empêche de distinguer le blanc du noir, ont encore réussi à m'épater, je trouve que le motif global de la fable est devenu lourdingue et pataud, que le manque de rythme rend parfois les ficelles un peu grossières (au point d'avoir l'impression parfois, qu'on se moque de moi), et que le film désormais défonce des portes qui ont été largement ouvertes depuis bien longtemps. On sait où on nous emmène, sauf qu'on a vu tellement de films qui mettent des coups de pied dans les conventions du western, et parmi ceux-là tellement de chefs-d’œuvre, que là, pour le coup, on a du mal à vraiment accrocher.
Mais sinon c'est bien...
Photo: Western Movies