Gianfranco Baldanello
1968
Avec Robert Wood, Lucienne Bridou, Rick Battaglia
Black Joe met au point le hold up minutieux d’une banque qui réussit admirablement (c'est-à-dire qu’il y a des morts quand même mais le quota habituel n’est pas atteint…). Malheureusement, le partage avec ses complices tourne assez mal, sa sœur se fait violer et scalper. Black Joe va poursuivre inlassablement tout le petit monde présent ce jour là.
Alors là pour le coup je suis un petit peu en colère quand même ! Blackjack paraît tout à fait recommandable dans le petit monde inégal du western européen, mais Evidis gâche tout. Contrairement à ce qu’indique le boîtier, le format cinéma n’est absolument pas respecté. Il s’agit d’un recadrage 4/3 digne de nos bonnes vieilles VHS, et vraiment ce genre de trucs vous fout en l’air un film. Je me souviens de ma VHS de Mon Nom est Personne et j’ai envie de pleurer tellement elle était mieux. Certains gros plans deviennent vraiment trop gros et les plans larges ne méritent plus cette appellation. Les couleurs, déjà complètement passées dans la plupart des éditions Evidis frôlent ici le noir et blanc et c’est d’une tristesse à se pendre de voir les efforts d’un réalisateur réduits à néant par manque de respect pour l’œuvre d’origine. Et bien sûr on a droit aux habituelles tâches, rayures etc, sans parler de l’absence de menu et de bonus. Grosse déception ici, parfois le traitement « Evidis » rajouterait presque un charme supplémentaire pour les « sous-westerns » comme Le Justicier du Sud, mais ici quel dommage, on passe à coté d’un éventuel bon film! Scénario subtil (bien que ça reste une histoire de vengeance), sauvagerie à l’italienne, trouvailles scénaristiques (la façon dont le héros se venge différemment à chaque fois, sa jambe boiteuse, sa folie grandissante), attention portée aux décors (le bric à brac de la ville abandonnée, le désert), sonorités si particulières des armes, traitement de l’ambiguïté de la vengeance, thématique de la robe blanche font de Blackjack un régal pour les amateurs de westerns italiens, malgré les défauts récurrents (doublage au chausse pied, crédibilité quasi-négative de certaines scènes, Robert Wood glamour comme un poireau, le final presque ridicule tant il est surjoué). A noter que le film semble disposer d’importants moyens, et que la trahison Evidis est d’autant plus frustrante de ce point de vue.
Alors bien que Blackjack soit sans doute le seul western où vous verrez le héros étrangler un indien avec le scalp de sa propre sœur, je ne vous recommande pas ce DVD Evidis, même au prix dérisoire où il est vendu. C’est le pire DVD que j’ai jamais acheté après l’exécrable édition de Death Rides a Horse de Passion Productions. Bon vous êtes grands, vous faites ce que vous voulez, mais pour moi, le foutage de gueule a des limites. Quand ces films étaient rares et introuvables, les passionnés devaient se contenter de copies détériorées sur des VHS payées un prix d’or. Aujourd’hui le DVD a changé la donne, les rééditions de qualité sont légions, même pour les « petits » films, nous devons donc exiger une qualité minimum!
EVIDIS DEMISSION, EVIDIS DEMISSION!
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