Un western mineur majeur.
Dwight Yoakam
2000Avec :
Dwight Yoakam
Vince Vaughn
Billy Bob Thornton
Bridget Fonda
Peter Fonda
2000Avec :
Dwight Yoakam
Vince Vaughn
Billy Bob Thornton
Bridget Fonda
Peter Fonda
1907: un hold up à la mitrailleuse fait quelques morts. Le marshall ne peut faire grand-chose, surtout que les bandits sont sa famille adoptive. 1908, le marshall n’est plus marshall, mais il est toujours à la recherche des bandits.
South of Heaven, West of Hell, Flingobis en parle en bien quelque part dans son blog, et je le rejoins à 100% dans son analyse de ce chouette petit film. Je vous enjoins donc à retrouver son article pour avoir des infos solides, parce moi, j’écris au pied levé et ça va sentir la mauvaise copie!
Car South of Heaven, West of Hell exerce à son niveau une synthèse complète – voire une digestion – de toutes les influences passées en matière de western, et j’ai envie de jeter sur le papier toutes les impressions ressenties sans vérifier quoi que ce soit ! Allons y donc !
Il y a d’abord là un coté authentique très prononcé, une fine observation du vrai Ouest avec ses coutumes, sa vie quotidienne, son « manque » de civilisation. On discerne ainsi une influence du grand Peckinpah, avec certains emprunts du coté du Mexique pas loin, le grain de l’image, les couleurs de la rocaille – tout sauf spectaculaire, le contraire de Ford - mais réelle, la sexualité triviale et la nudité sans fard et anti-esthétisante de la pute Mexicaine. Sans chercher à en rajouter des tonnes dans le coté nihiliste, on sent quand même que le réalisateur de South of Heaven, West of Hell n’a pas grand espoir en la race humaine, tant ses personnages sont abrutis et désespérés. Néanmoins, il signe quand même un western dans la plus pure tradition du genre, avec un héros juste et droit, quoique peu loquace. Comme le note Flingobis, l’acteur qui joue le héros est un chanteur de Country (enfin je crois que c’est ce qu’il dit, allez lire son papier je vous dis !), ce qui inscrit le film dans la tradition des westerns chantants et des serials de la grande époque !
En deuxième lieu on remarque une violence très similaire à celle du magnifique Impitoyable de Clint Eastwood. Les mecs se ratent, se tirent dans les pieds et quand ils se touchent, ça hurle à la mort pendant un quart d’heure. Les fusillades prennent le parti de l’anti-spectaculaire et ça donne l’effet inverse : on y croit, et quand on voit un gars courir à découvert on a vraiment peur pour lui, parce qu’on sait que le type en face risque de le rater, mais il risque aussi de le toucher. Les bastons sont du même tonneau : pas de bruitage amplifié, pas de cascades incroyables : c’est crû, c’est féroce, et pour le coup on dirait qu’ils se battent vraiment !
En troisième lieu il y a cette propension visible dans la plupart des westerns modernes à vouloir rajouter des éléments insolites a priori anachroniques, comme les lunettes dans Spikes Gang, la bagnole dans La Horde Sauvage etc. Dans South of Heaven, West of Hell, les Cowboys assistent à la projection cinématographique de The Great Robbery Train avant qu’un rustre fasse un carton sur le fameux plan du bandit qui tire à bout portant sur le spectateur. Et puis on voit aussi apparaître une montgolfière, sans d’ailleurs qu’elle n’ait aucune utilité plus tard au cours du scénario.
Enfin, en dernier lieu, il y a ces emprunts très prononcés au spagh déjà notés par Flingobis : la mitrailleuse de Django, le Mauser du Grand Silence. On remarque aussi un plaisir visible à créer des personnages décalés comme dans les spagh les plus zarb. Il y a cet adjoint au Marshall qui se ballade en jupe, il y a Billy Bob Thorton qui apparaît au ralenti avec des cheveux longs presque albinos. Et puis bien sûr il y a le fait que tout le monde ou presque y passe, à grand renfort de fusillade et de dynamite (un classique du genre) alors que le but initial était de juger les méchants, sans oublier une intrigue oedipienne où l’on n’en finit pas de tuer son père (au propre comme au figuré).
Et puis tout de même, en dehors de toute influence, il faut bien reconnaître une vraie patte d’auteur dans ce petit film. Un musique simple, sans chichi qui crée un malaise lancinant (un peu comme la chanson dans la B.A. de La Colline à des yeux 2 pour les égarés du blogorama qui liraient ces lignes), un scénario finalement assez complexe truffés de personnages secondaires bien campés (Le maréchal ferrant, l’hôtelier et sa fille), une violence parfois très cruelle (le crétin qui perd ses roubignolles, le pauvre type de l’administration qui souffre un long supplice avant finalement d’y passer aussi) et quelques scènes surréalistes comme ce dîner où l’hôtelier pète un câble pendant que ses hôtes restent stoïques le cul sur leur chaise.
Alors évidemment avec tout ça, il faudrait bien relever quelques défauts pour indiquer clairement au lecteur égaré ici qui croyait lire une critique de Jason va en enfer que South of Heaven, West of Hell n’est PAS un grand film. Mais plutôt que de souligner ce qui ne va pas, je préfère clamer haut et fort ici qu’avec un peu plus de moyens, un acteur principal un peu plus charismatique et un peu plus de souffle, cette synthèse réussie de tout ce qu’il y a eu de bon dans le western depuis 1903 aurait carrément pu signer un véritable renouveau du western. Et toc !
Car South of Heaven, West of Hell exerce à son niveau une synthèse complète – voire une digestion – de toutes les influences passées en matière de western, et j’ai envie de jeter sur le papier toutes les impressions ressenties sans vérifier quoi que ce soit ! Allons y donc !
Il y a d’abord là un coté authentique très prononcé, une fine observation du vrai Ouest avec ses coutumes, sa vie quotidienne, son « manque » de civilisation. On discerne ainsi une influence du grand Peckinpah, avec certains emprunts du coté du Mexique pas loin, le grain de l’image, les couleurs de la rocaille – tout sauf spectaculaire, le contraire de Ford - mais réelle, la sexualité triviale et la nudité sans fard et anti-esthétisante de la pute Mexicaine. Sans chercher à en rajouter des tonnes dans le coté nihiliste, on sent quand même que le réalisateur de South of Heaven, West of Hell n’a pas grand espoir en la race humaine, tant ses personnages sont abrutis et désespérés. Néanmoins, il signe quand même un western dans la plus pure tradition du genre, avec un héros juste et droit, quoique peu loquace. Comme le note Flingobis, l’acteur qui joue le héros est un chanteur de Country (enfin je crois que c’est ce qu’il dit, allez lire son papier je vous dis !), ce qui inscrit le film dans la tradition des westerns chantants et des serials de la grande époque !
En deuxième lieu on remarque une violence très similaire à celle du magnifique Impitoyable de Clint Eastwood. Les mecs se ratent, se tirent dans les pieds et quand ils se touchent, ça hurle à la mort pendant un quart d’heure. Les fusillades prennent le parti de l’anti-spectaculaire et ça donne l’effet inverse : on y croit, et quand on voit un gars courir à découvert on a vraiment peur pour lui, parce qu’on sait que le type en face risque de le rater, mais il risque aussi de le toucher. Les bastons sont du même tonneau : pas de bruitage amplifié, pas de cascades incroyables : c’est crû, c’est féroce, et pour le coup on dirait qu’ils se battent vraiment !
En troisième lieu il y a cette propension visible dans la plupart des westerns modernes à vouloir rajouter des éléments insolites a priori anachroniques, comme les lunettes dans Spikes Gang, la bagnole dans La Horde Sauvage etc. Dans South of Heaven, West of Hell, les Cowboys assistent à la projection cinématographique de The Great Robbery Train avant qu’un rustre fasse un carton sur le fameux plan du bandit qui tire à bout portant sur le spectateur. Et puis on voit aussi apparaître une montgolfière, sans d’ailleurs qu’elle n’ait aucune utilité plus tard au cours du scénario.
Enfin, en dernier lieu, il y a ces emprunts très prononcés au spagh déjà notés par Flingobis : la mitrailleuse de Django, le Mauser du Grand Silence. On remarque aussi un plaisir visible à créer des personnages décalés comme dans les spagh les plus zarb. Il y a cet adjoint au Marshall qui se ballade en jupe, il y a Billy Bob Thorton qui apparaît au ralenti avec des cheveux longs presque albinos. Et puis bien sûr il y a le fait que tout le monde ou presque y passe, à grand renfort de fusillade et de dynamite (un classique du genre) alors que le but initial était de juger les méchants, sans oublier une intrigue oedipienne où l’on n’en finit pas de tuer son père (au propre comme au figuré).
Et puis tout de même, en dehors de toute influence, il faut bien reconnaître une vraie patte d’auteur dans ce petit film. Un musique simple, sans chichi qui crée un malaise lancinant (un peu comme la chanson dans la B.A. de La Colline à des yeux 2 pour les égarés du blogorama qui liraient ces lignes), un scénario finalement assez complexe truffés de personnages secondaires bien campés (Le maréchal ferrant, l’hôtelier et sa fille), une violence parfois très cruelle (le crétin qui perd ses roubignolles, le pauvre type de l’administration qui souffre un long supplice avant finalement d’y passer aussi) et quelques scènes surréalistes comme ce dîner où l’hôtelier pète un câble pendant que ses hôtes restent stoïques le cul sur leur chaise.
Alors évidemment avec tout ça, il faudrait bien relever quelques défauts pour indiquer clairement au lecteur égaré ici qui croyait lire une critique de Jason va en enfer que South of Heaven, West of Hell n’est PAS un grand film. Mais plutôt que de souligner ce qui ne va pas, je préfère clamer haut et fort ici qu’avec un peu plus de moyens, un acteur principal un peu plus charismatique et un peu plus de souffle, cette synthèse réussie de tout ce qu’il y a eu de bon dans le western depuis 1903 aurait carrément pu signer un véritable renouveau du western. Et toc !
PS : la vf du DVD est désastreuse ! j’ai bien envie de me revoir ce film en VO, il risque de grimper un barreau de plus dans mon échelle de valeurs westerniennes.
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