1955
Joseph H Lewis
Avec: Randolph Scott
France 3 chérie a pris l’habitude de passer pas mal de westerns, dont un certain nombre le vendredi après-midi. On ne va pas s’en plaindre. Ville sans loi est l’histoire classique du shérif seul contre tous. « Classique, trop classique » avertit le service "critique lapidaire" de Télé Z. Et oui, très classique dirons nous, mais il subsiste encore en France une importante frange de personnes d’âges divers que ce type de film « trop classique » (comme si l’originalité à tout prix était une valeur en soi) enchante toujours. Alors oui, vous verrez dans Ville sans loi tous les poncifs : le marshall vieillissant qui doit de moins en moins compter sur sa rapidité, le vieil amour perdu à cause d’une vie trop dangereuse, le héros que l’on croit mort et puis non, la victoire de la loi en marche face à l’anarchie destructrice, la civilisation qui se construit. Vous adorerez aussi comptabiliser tous les motifs nécessaires et suffisants pour faire un bon western urbain:
- la bagarre de saloon
- Randolph Scott fragile en dedans et fort au dehors
- Les notables véreux
- La séance de barbier qui évidemment tourne court
- les types attrapés au lasso et traînés dans la poussière
- le bon docteur qui aide le héros
- le pistolero dangereux
- les scènes comiques et attendrissantes avec la patronne de l’hôtel.
- La femme qui prévient le héros du danger par la fenêtre
Tout ça ne suffit pas à faire un chef d’œuvre, ni même une curiosité, juste un solide western en couleurs pour un divertissement honnête et sans épate. Il y a de la place pour tous les cinémas dans le cœur des gens, et celui-ci n’a pas à rougir de sa désuétude. Si vous aimez, criez tous en cœur avec moi : « Merci France 3 ! »
"merci France 3", non, quand même pas, ça va me rappeler que c'est moi qui les finance (pour le peu que je les regarde), mais par contre, je te rejoins sur la non nécessité de "l'originalité". Le classicisme aussi à son charme et son intérêt.
RépondreSupprimerBon, d'un autre côté, je ne suis pas certain que le sbire de télé Z sache de quoi il parle...donc, bof.
;o)
Patrick Brion -programmateur cinéma de la chaîne France 3- nous gratifie depuis peu (cela durera-t-il?) d'une série de bons (et moins bons) petits westerns "B" des années 50. Qu'il soit remercié pour ce louable effort!
RépondreSupprimerDans le cas très précis de "Ville sans loi", force est de reconnaître que l'on n'est guère transporté d'allégresse! Randolph Scott fait du Randolph Scott (rien d'étonnant à cela), mais l'on reste assez dubitatif quant aux états d'âme du héros qu'il incarne à l'égard de sa partenaire féminine : comment supporter, en effet, la présence à l'écran d'une créature comme Angela Lansbury (comédienne talentueuse mais à la plastique très quelconque [pour ne pas dire plus]), dont le personnage constitue ici un authentique repoussoir/tue-l'amour? Lourdaude, affectée (son rôle étant suprêmement mal écrit) l'actrice achève le spectateur le plus indulgent au terme du premier quart d'heure de projection! Une belle erreur de casting, en somme.
Pour le reste, signalons une violente et fort impressionnante bagarre dans un saloon, ainsi que deux ou trois seconds rôles intéressants. Mais, dans l'ensemble, quelle banalité!
Salué à juste titre comme un cinéaste audacieux et inventif, Joseph H. Lewis ("Le Démon des armes" [1950]; "Association criminelle" [1955];...) fait de son mieux (transcendant certaines séquences par des cadrages originaux) mais ne peut rien face à la routine d'un scénario totalement usé et sans le moindre intérêt.
Le sieur Brion a été mieux inspiré de nous présenter, quelques semaines plus tard, le dynamique et réjouissant "The Guns of Fort Petticoat" ("Le Fort de la dernière chance" [1957]) du méconnu George Marshall, avec Audie Murphy.
Et si l'on tient absolument à nous montrer des westerns intréprétés par Randy Scott, qu'on essaie de nous offrir ceux de Budd Boetticher (dans le désordre: "Le Courrier de l'or", "L'Homme de l'Arizona", "Comanche Station", La Chevauchée de la vengeance", "Sept hommes à abattre", "Décision à Sundown",...).
On peut toujours rêver!!!
Merci pour cet avis de connaisseur!
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