Jesse James
Henry King
1939
Avec: Tyrone Powers, Henry Fonda, Randolph Scott, Nancy Kelly, John Carradine
1939 marque le renouveau du western après des décennies de serials sans grande envergure, renouveau marqué par des films comme Stagecoach de John Ford et Jesse James de Henry King . Ce dernier garde certaines particularités des innombrables séries B des années 30, comme cette chevauchée en accéléré pour rattraper un train, et ce bandit bien aimé qui saute ensuite de wagon en wagon, presque en ombre chinoise. Mais il entre aussi dans la cour des grands en portant l'accent sur le caractère ambigu des personnages, Jesse James en tête, campé par un Tyrone Power à la fois fragile et charismatique. On se souvient aussi du film par la grâce de deux scènes inoubliables: l'attaque désastreuse d'une banque, avec une belle progression de nervosité parmi les bandits vêtus de longs manteaux et une échappée fracassante à travers une vitrine, et le meurtre final, entré dans la légende, et réactualisé récemment dans L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford. Bien sûr, le film datant de 1939, il ne faut pas s'attendre à la richesse visuelle et narrative du film d'Andrew Dominik, ni à la fureur violente du Gang des frères James de Walter Hill (1980), néanmoins pour les allergiques aux vieilleries, il faut noter que le film est tout de même en couleur et qu'il possède le charme nostalgique de l'enfance ainsi qu'une certaine pureté originelle sur le mythe. King ne cherche pas à revisiter, à donner sa version, à démystifier, il part quasiment de zéro et crée lui-même le poncif propre à la légende avec une fraîcheur bienvenue. Et puisque on en est à comparer les vieux machins aux films modernes et montés à la diable, cette antiquité de presque 70 ans est beaucoup plus appréciable que le sympathique clip délirant qu'est American Outlaws (2001), chroniqué quelque part sur ce blog, bien qu'il ne soit pas plus proche de la réalité historique.
Multidiffusé il y a 20 ans avec sa suite, Le retour de Frank James de Fritz Lang, le brigand bien aimé est un petit joyau du western classique à découvrir ou à redécouvrir.
Permettez-moi : vous avez confondu George Roy et Walter. Bonne année.
RépondreSupprimerOups, en effet, merci beaucoup!
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