Acquasanta Joe
Mario Gariazo
1971
Avec Ty Hardin, Lincoln Tate, Richard Harrison
L’image se présente totalement écrasée, on se dit que c’est le temps de laisser passer le générique, comme dans nos antiques VHS, mais qu’après ça sera salement recadré comme un vulgaire Sergio Leone, mais non, ça reste totalement écrasé, les comédiens adopteront un profil de limace effilée tout le long du film, et cela leur sied bien. Richard Harrison a droit à un crédit vert fluo pendant le générique, tandis que tous les autres se contenteront de jaune avec des étoiles. C’est que Richard Harrison est la Guest Star du film, le mec super mondialement connu et tellement cher qu’on ne peut pas se permettre de lui filer le premier rôle. C’est vous dire le niveau élevé du budget du film.
Donovan, un chef de bande (Ty Hardin) vole un canon pour attaquer une banque. Entre temps, il bouffe ses cigares au lieu de les fumer. On ne sait pas pourquoi. Il les renifle, il trouve que ça pue, alors il les chique. Bref, il pille une banque. Pas de chance, dans cette banque il y a 50 000 dollars appartenant à Acquasanta Joe (Lincoln Tate). Acquasanta Joe c’est un chasseur de prime. Il fait tourner la roulette avant de tuer son homme de huit coups de revolver, puis il nous sort un « C’est une question de principe » piqué dans Ringo. Après il se fait attaquer par trois bandits dont un habillé en pantalon à rayures, pendant qu’il saute une donzelle. Prévoyant, il garde son six-coups sous les draps et dézingues les trois sbires de neuf coups successifs. Le nombre de morts par balles s’améliore, on sent que le budget armurerie est déjà bien entamé. Pendant ce temps là, Donovan bouffe un autre cigare. Puis il y a une ellipse curieuse, Charlie Bennett (Richard Harrison, donc), l’homme de main de Donovan a disparu avec les 50 000 dollars (ou 500 000, je sais plus), sauf que Acquasanta Joe l’a déjà retrouvé. Quand Richard Harrison ne nous la joue pas ténébreux, il est plutôt marrant avec sa moustache et son crâne qui se déplume, il a l’air espiègle et heureux. Tant mieux pour lui. Il échappe à Acquasanta Joe grâce au coup des bottes gros comme une maison mais se fait rattraper au bout d’une poursuite grotesque et voulue comme telle. Et oui, Acquasanta Joe n’est pas tout à fait une farce post-Trinita, mais presque. La musique est enjouée, le jeu des acteurs est sur jouée, les doubleurs repassent une couche d’indigence par-dessus, c’est du « fin lourd ». Lourd parce que parfois c’est très lourd, fin parce que ce n’est pas lourd 100% du temps. Du coup, on arrive à survivre, entre deux cigares bouffés par Ty Hardin. Une indienne veut se taper Acquasanta Joe qui ne refuse pas et avant ça (ou peut-être après, allez savoir), il y a une pendaison et une tuerie totalement incompréhensibles. D’ailleurs Donovan ne comprend pas non plus (« Qui vous a dit de tirer ? »). L’embuscade est censée s’inspirer du cheval de Troie, mais j’ai dû mal lire Homère, c’est juste une tuerie bête et méchante. Les soldats ouvrent la porte d’un chariot. A l’intérieur, il y a le traditionnel mort, mais on ne sait pas qui c’est. « Les salauds, ils l’ont tué !! » Qui ? On s’en fout, on ne le connaît pas. On ne saura jamais qui il est. Entretemps, Donovan dit à un de ses hommes : « ça te plaît de tuer les gens comme ça ? » On ne sait pas trop pourquoi il dit ça, d’ailleurs le gars s’en fout, il continue à tirer. Mais il y a plus grave, Donovan offre un cigare à Acquasanta Joe et celui-ci refuse de le bouffer. Donovan est furax et retient Acquasanta Joe prisonnier (à moins que ce soit encore pour les 5 000 000 de dollars, je ne sais plus). La suite s’embrouille passablement : en pleine poursuite, Donovan cueille des mûres. Le final est un grand n'importe quoi, les comédiens courent dans tous les sens dans ce qui ressemble à une carrière d'argile et tirent à tout va en se ratant sans arrêt. Acquasanta Joe, désarmé, pourrait ramasser les armes des types morts, mais il préfère monter et descendre toujours la même butte d’argile. Et si vous tenez jusqu'au bout, vous aurez droit à une sorte de duel entre un homme armé d'un canon, face à Acquasanta Joe armé d'un arc! C’est grandiose, on a le droit à toutes les étapes du chargement, poudre, boulet, écouvillon, visée, mèche, tir. Acquasanta Joe aura besoin de cinq flèches pour venir à bout du type. Allez, ne nous mentons pas, c'est complètement nul, mais ça fait bien plaisir quand même.
Où le voir : Le DVD (ESI), collection « westerns mythiques »
Le son est pourri et des zébrures colorées parcourent l'image, mais à ce niveau de qualité cinématographique, une image impeccablement restaurée serait presque une insulte.
1971
Avec Ty Hardin, Lincoln Tate, Richard Harrison
L’image se présente totalement écrasée, on se dit que c’est le temps de laisser passer le générique, comme dans nos antiques VHS, mais qu’après ça sera salement recadré comme un vulgaire Sergio Leone, mais non, ça reste totalement écrasé, les comédiens adopteront un profil de limace effilée tout le long du film, et cela leur sied bien. Richard Harrison a droit à un crédit vert fluo pendant le générique, tandis que tous les autres se contenteront de jaune avec des étoiles. C’est que Richard Harrison est la Guest Star du film, le mec super mondialement connu et tellement cher qu’on ne peut pas se permettre de lui filer le premier rôle. C’est vous dire le niveau élevé du budget du film.
Donovan, un chef de bande (Ty Hardin) vole un canon pour attaquer une banque. Entre temps, il bouffe ses cigares au lieu de les fumer. On ne sait pas pourquoi. Il les renifle, il trouve que ça pue, alors il les chique. Bref, il pille une banque. Pas de chance, dans cette banque il y a 50 000 dollars appartenant à Acquasanta Joe (Lincoln Tate). Acquasanta Joe c’est un chasseur de prime. Il fait tourner la roulette avant de tuer son homme de huit coups de revolver, puis il nous sort un « C’est une question de principe » piqué dans Ringo. Après il se fait attaquer par trois bandits dont un habillé en pantalon à rayures, pendant qu’il saute une donzelle. Prévoyant, il garde son six-coups sous les draps et dézingues les trois sbires de neuf coups successifs. Le nombre de morts par balles s’améliore, on sent que le budget armurerie est déjà bien entamé. Pendant ce temps là, Donovan bouffe un autre cigare. Puis il y a une ellipse curieuse, Charlie Bennett (Richard Harrison, donc), l’homme de main de Donovan a disparu avec les 50 000 dollars (ou 500 000, je sais plus), sauf que Acquasanta Joe l’a déjà retrouvé. Quand Richard Harrison ne nous la joue pas ténébreux, il est plutôt marrant avec sa moustache et son crâne qui se déplume, il a l’air espiègle et heureux. Tant mieux pour lui. Il échappe à Acquasanta Joe grâce au coup des bottes gros comme une maison mais se fait rattraper au bout d’une poursuite grotesque et voulue comme telle. Et oui, Acquasanta Joe n’est pas tout à fait une farce post-Trinita, mais presque. La musique est enjouée, le jeu des acteurs est sur jouée, les doubleurs repassent une couche d’indigence par-dessus, c’est du « fin lourd ». Lourd parce que parfois c’est très lourd, fin parce que ce n’est pas lourd 100% du temps. Du coup, on arrive à survivre, entre deux cigares bouffés par Ty Hardin. Une indienne veut se taper Acquasanta Joe qui ne refuse pas et avant ça (ou peut-être après, allez savoir), il y a une pendaison et une tuerie totalement incompréhensibles. D’ailleurs Donovan ne comprend pas non plus (« Qui vous a dit de tirer ? »). L’embuscade est censée s’inspirer du cheval de Troie, mais j’ai dû mal lire Homère, c’est juste une tuerie bête et méchante. Les soldats ouvrent la porte d’un chariot. A l’intérieur, il y a le traditionnel mort, mais on ne sait pas qui c’est. « Les salauds, ils l’ont tué !! » Qui ? On s’en fout, on ne le connaît pas. On ne saura jamais qui il est. Entretemps, Donovan dit à un de ses hommes : « ça te plaît de tuer les gens comme ça ? » On ne sait pas trop pourquoi il dit ça, d’ailleurs le gars s’en fout, il continue à tirer. Mais il y a plus grave, Donovan offre un cigare à Acquasanta Joe et celui-ci refuse de le bouffer. Donovan est furax et retient Acquasanta Joe prisonnier (à moins que ce soit encore pour les 5 000 000 de dollars, je ne sais plus). La suite s’embrouille passablement : en pleine poursuite, Donovan cueille des mûres. Le final est un grand n'importe quoi, les comédiens courent dans tous les sens dans ce qui ressemble à une carrière d'argile et tirent à tout va en se ratant sans arrêt. Acquasanta Joe, désarmé, pourrait ramasser les armes des types morts, mais il préfère monter et descendre toujours la même butte d’argile. Et si vous tenez jusqu'au bout, vous aurez droit à une sorte de duel entre un homme armé d'un canon, face à Acquasanta Joe armé d'un arc! C’est grandiose, on a le droit à toutes les étapes du chargement, poudre, boulet, écouvillon, visée, mèche, tir. Acquasanta Joe aura besoin de cinq flèches pour venir à bout du type. Allez, ne nous mentons pas, c'est complètement nul, mais ça fait bien plaisir quand même.
Où le voir : Le DVD (ESI), collection « westerns mythiques »
Le son est pourri et des zébrures colorées parcourent l'image, mais à ce niveau de qualité cinématographique, une image impeccablement restaurée serait presque une insulte.
A signaler aussi que Lincoln Tate les collectionne : là, il s'appelle "eau bénite" et dans un autre spagh', Amen ! De plus, il a joué dans "Alléluia défie l'Ouest" : c'est ce qu'on appelle un plan de carrière très catholique.
RépondreSupprimerA propos des plans de carrière de la fin du film : c'est censé être un cimetière indien ou je me trompe ?
Une pensée - elle est prévue dans mes cow-girls - pour Silvia Monelli, l'élément féminin... constamment habillée en tunique bleue - les bretelles lui siéent à merveille et j'ai toujours un pincement au coeur pour les femmes en uniforme (raaahhhhh Marie Pervenche !) - et que les gros plans ne flattent pas.
Et que dire de ce rôle stupide du Sicilien - le petit vieux en chariot, je crois...
MDR.
RépondreSupprimerJ'ai ce DVD français ESI sur mes étagères, mais j'ai découvert le film grâce au DVD anglais "C'Est La Vie" (authentique!), dont le doublage semble moins calamiteux.
Omission de taille dans ton papier: tu aurais pu préciser que le canonnier est interprété par Pietro Ceccarelli, une tête plus que connue!
Viva Tepepa !
Breccio