Poker d’As pour Django
Le due facce del dollaro
1967
Roberto Bianchi Montero
Avec : Monty Greenwood, Jacques Herlin, Gabriella Giorgelli, Gérard Herter
C’est la crise. Le mieux est donc de voler de l’or dans un fort quelconque et de s’entretuer ensuite.
Une petite pause western au milieu de ma pause polar, ça fait du bien. Desservi tant par des éléments extérieurs au film (un doublage français – seul disponible sur le DVD Studio Canal – proprement exécrable, une image non restaurée de qualité déplorable : sautes, décolorations, flashs, tout y passe) que propres au film lui-même (un budget affreusement riquiqui bien que bien mis en valeur, des acteurs peu connus), Poker d’As pour Django se rachète par son scénario classique de casse qui prend son temps pour assembler ses étapes clés vers l’accession au graal ultime du western spaghetti : l’or. Le réalisateur prend bien soin d’aligner des scènes a priori incompréhensibles (le faux fou qui dépose de la terre à la banque, le pistolero qui dézingue du bandido à tout va), tout en essayant le plus possible d’inscrire son film dans une authenticité westernienne factice mais bienvenue : les références aux armes (le pistolero Django qui achète son revolver, le faux colonel Blackgrave et son Colt Navy) sans doute risibles pour les spécialistes mais transparentes pour nous autres béotiens, les références géographiques (Boston, Tucson, la mention du « sud de fainéants » qui ici est probablement plus à comprendre par rapport à la géographie italienne qu’américaine), quelques indices latents de lutte des classes (l’aristocrate Blackgrave qui se comporte en gentleman avec le colonel qu'il va tuer et qui refuse de porter l’or) permettent d’enrichir le cadre pendant qu’on attend la réussite du casse. On apprécie également une certaine nouveauté dans certaines scènes à faire : si le pistolero déguisé en moine ne surprend personne, Blackgrave qui monte tranquillement son révolver face à ses cibles avant de tirer est un petit délice inattendu. Une fois l’or dévalisé, bien sûr, la bande se déchire, les coups de théâtre improbables vont bon train, et l’attention retombe nettement tant tout cela est beaucoup plus convenu. Le destin de l’or et de tous ces idiots qui lui courent après nous laisse totalement indifférent, et le massacre en nocturne ne nous réveille même pas. Le duel final magnifiquement ampoulé, par contre, entre Blackgrave et le pistolero (Django en VF, mais en VI ?) y parvient mieux et la fin abrupte genre tout a foiré, je pisse le sang et l’armée approche a le mérite de nous éviter un coup de théâtre abracadabrant de plus (j’ai bien crû qu’on allait découvrir que Blackgrave était en fait un vrai militaire chargé de récupérer l’or qu’il venait de voler :)). La musique, plaisante sans être toutefois inoubliable, rehausse d’un poil ce petit western sympathique mais terriblement mineur et surtout totalement massacré par la VF et le DVD studio Canal!
C'est celui que j'ai diffusé l'an dernier aux Rencontres. la copie était belle mais comme tu le dis, la VF épouvantable. Comme je l'ai passé vers 5h du matin, presque tout le monde s'est endormi. La scène du casse est sympa, mais c'est longuet et les acteurs manquent de charisme. L'héroïne, elle, manque de piquant. Bref, d'accord avec toi, œuvre très mineure.
RépondreSupprimerLubie avec un seul b, espèce d'ilote !
RépondreSupprimerLe Maître d'école
C'est comme tu veux. Mais pourquoi ilote?
RépondreSupprimerBen... Je suppose qu'ilote a été employé pour désigner le fait que tu fais des fautes, comme on dirait "béotien".
RépondreSupprimerL'ilote était un serf chez les grecs, donc on peut supposer qu'il ne savait ni lire ni écrire ou alors très mal...
Sartana (qui se mêle de de qui ne le regarde pas :) )