The Revenant
2016
Alejandro Gonzales Iñàrritu
Avec: Leonardo Di Caprio, Tom Hardy
J'avoue que l'attaque de l'ours est plutôt bien foutue. L'ours ressemble vraiment à un ours. Il ressemble un peu moins à un ours qu'un vrai ours comme Bart dans L'Ours de Jean-Jacques Annaud, mais les graphistes ont semble-t-il été bridés dans leur expression artistique. Je ne crois pas qu'il ait été question de savoir combien de poils il a été nécessaire de modéliser séparément pour rendre crédible le pelage de l'animal. Il n'y a pas de gros plan sur la gueule de l'animal dans lequel chaque goutte de bave brillerait dans la lumière cristalline du petit matin. L'ours a un comportement d'ours, il ne suit pas une logique anthropomorphique dans son attaque, il ne réagit pas comme un personnage de chez Pixar, mais bien comme une bête. En bref, il y a du progrès dans les effets spéciaux numériques depuis Jurassik Park (dans de trop rares films cependant, par exemple les scènes de batailles que j'ai vues dans la bande annonce de La Grande Muraille sont toujours d'une laideur visuelle sans nom).
Mais à part cette scène de l'ours, il n'y a pas grand chose qui ait attiré mon attention. Les images sont belles, la nature se déploie dans la lumière cristalline du petit matin (sauf la bave dans la gueule de l'ours, donc...), et le souffle de Di Caprio a la pureté d'un nuage de lait dans une eau déminéralisée. Di Caprio morfle, puis il se remet, puis il morfle, puis il se remet. Le problème de ce genre de film, c'est que quand on connaît la trame narrative parce qu'on a vu Le Convoi Sauvage, on s'ennuie un peu. A la fin du film, on ne sait pas si Di Caprio s'en sort ou pas. Il est (une fois de plus) salement blessé en pleine nature. Je n'aime pas ces films sans fin. Dès qu'un cinéaste veut faire un film "d'auteur", il met une fin ouverte et nous laisse comme deux ronds de flan sans savoir ce qu'il advient du personnage. Di Caprio est très bon dans le rôle, il a le regard déterminé et dur, mais ça n'a pas suffi pour que je me passionne pour sa destinée.
Mais je ne veux pas cracher dans la soupe. Si vous ne savez rien de l'histoire et que vous n'avez pas lu le premier paragraphe de cet article, vous verrez un excellent film survival, avec pas mal d'action, des indiens, des morts, de la violence, bien filmé et assez jusqu'au-boutiste dans sa peinture de la folie meurtrière des hommes. Moi, je suis de toute façon de moins en moins réceptif aux grandes folies médiatiques, aux films du moment qu'il faut voir absolument, aux films multi-oscarisés et calibrés pour être multi-oscarisés. Je m'efforce d'ailleurs de les voir après. Mais que ça ne vous empêche pas d'y prendre du plaisir...
Bnojour - Je suis étonné que vous n'en disiez pas plus sur la mise en scene, point (un peu) trop fort du reéalisateur (il en abuse). Je trouve l'attaque initiale des indiens aussi percutante que quand j'avais vu Soldat Ryan dans mes jeunes années. Je me trompe ?
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