Un treno per Durango
Mario Caiano
1968
Un
train pour Durango est un de ces westerns zapata qui n'a pas encore
totalement basculé dans la parodie la plus pure de la fin du genre,
mais qui est déjà très loin des chevauchées taciturnes des grands héros
meurtris des spagh classiques des années 65-67. C’est un
représentant du genre relativement médiocre, sans toutefois réussir
à être totalement mauvais ou déplaisant.
Au crédit du film on trouve déjà une certaine ambition de moyens, un soin de réalisation assez évident et une bonne tenue générale qui sauve le film de justesse. Il faut dire qu’il y a du beau monde à apporter sa touche à cette sympathique course au trésor : Mario Caiano, Enzo Barboni, à la réalisation et à la photographie, Anthony Steffen, Enrico Maria Salerno, Mark Damon, José Bódalo, Roberto Camardiel et Aldo Sambrell à la distribution, une palanquée de noms qui nous emmènent, sinon sur les terres d'un chef d'oeuvre, au moins en terrain connu, balisé et rassurant. Quelques blagues tournant la Révolution en dérision font mouche, par exemple sur la propension à promouvoir à peu près n’importe qui au grade de général ou de colonel. « Le colonel sera content de toi ! » « Lequel ? ».
Quelques moments comiques dans le train semblent issues d’une veine chaplinesque assumée (Enrico Maria Salerno qui vole de la nourriture dans le train, la séquence de destruction du coffre au canon), certaines séquences distillent une étrangeté et un cynisme assez savoureux (le jeu macabre avec le revolver autour d'une table, les deux chefs de bande qui s'entretuent et qui réalisent qu'ils se sont fait avoir), d’autres lieux communs du western zapata, enfin - l’automobile, les soldats qui se font décimer - feront plaisir aux aficionados du genre dont je fais partie.
Au crédit du film on trouve déjà une certaine ambition de moyens, un soin de réalisation assez évident et une bonne tenue générale qui sauve le film de justesse. Il faut dire qu’il y a du beau monde à apporter sa touche à cette sympathique course au trésor : Mario Caiano, Enzo Barboni, à la réalisation et à la photographie, Anthony Steffen, Enrico Maria Salerno, Mark Damon, José Bódalo, Roberto Camardiel et Aldo Sambrell à la distribution, une palanquée de noms qui nous emmènent, sinon sur les terres d'un chef d'oeuvre, au moins en terrain connu, balisé et rassurant. Quelques blagues tournant la Révolution en dérision font mouche, par exemple sur la propension à promouvoir à peu près n’importe qui au grade de général ou de colonel. « Le colonel sera content de toi ! » « Lequel ? ».
Quelques moments comiques dans le train semblent issues d’une veine chaplinesque assumée (Enrico Maria Salerno qui vole de la nourriture dans le train, la séquence de destruction du coffre au canon), certaines séquences distillent une étrangeté et un cynisme assez savoureux (le jeu macabre avec le revolver autour d'une table, les deux chefs de bande qui s'entretuent et qui réalisent qu'ils se sont fait avoir), d’autres lieux communs du western zapata, enfin - l’automobile, les soldats qui se font décimer - feront plaisir aux aficionados du genre dont je fais partie.
Ce
qui fonctionne moins bien, c’est l’humour poussif et prévisible
de situations comiques dont on devine la chute des kilomètres à
l’avance. Qui n’a pas vu venir que nos deux lascars allaient se
faire totalement dépouiller par le vendeur de billets avant de
monter dans le train ? Qui n’a pas étouffé un bâillement
devant le manège des peones qui baladent nos deux héros d’indic en
indic ? Qui n'a pas ressenti une impression de déjà vu à chaque fois que Mark Damon apparaît de nulle part pour retourner la situation? Et qui n’avait pas deviné que la femme (Dominique Boschero) était plus
intéressée par l’or que par n’importe quel mâle qui lui tourne
autour ? ET surtout, au-delà de ça, le duo principal censé porter le film
est légèrement boiteux. Si Enrico Maria Salerno fait le job, sans toutefois
provoquer de sympathie débordante, on n’en dira pas autant
d’Anthony Steffen, mauvais de bout en bout. Habituellement
inexpressif dans le rôle de pistolero ténébreux, il est ici
contraint de forcer son talent, de sortir de ses gonds et de tenter
de faire rire. Entendons-nous bien, j’aime cet acteur, mais je
défie quiconque de rire quand il fait semblant de se défoncer les
papilles avec un piment local. On peut au moins lui reconnaître
d’aller au bout du bout du ridicule et de l’autodérision, allant
jusqu’à se déguiser avec des vêtements de péon deux fois trop
petits pour lui. Mais ça ne suffit pas pour emporter l'adhésion, et malheureusement, j’ai peur que ce soit cette
image, et cette image seule, qui me reste en mémoire quand j’aurai
totalement oublié le film dans six mois…
Oui, c'est bien Anthony Steffen, à gauche
C'est vrai que le film est assez anecdotique. Mais plaisant. Tout comme relire à nouveau une chronique sur ton blog. Au plaisir!
RépondreSupprimerOui, film plaisant, sans plus... Et oui, je me fais de plus en plus rare, la vie n'attend pas!
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