1936 Mack V. Wright
Avec: John Wayne, Lane Chandler.
Finalement, je fais mentir immédiatement mon précédent post, ayant passé une petite heure à regarder ce petit western de série B avec John Wayne. John Wayne joue John Blair, un employé du Pony Express mis au chômage avec son pote Smoky (Lane Chandler) par l’arrivée du télégraphe. Ensemble, ils vont monter une ligne de diligence, et découvrir bien vite qu’ils se sont fait rouler, la ville à desservir étant quasiment une ville fantôme. Avec un tel résumé, on pourrait s’attendre à un film social, avec une intrigue teintée par les grands problèmes liés à la crise des années 30. Mais bien sûr il n’en n’est rien.
John Wayne, fringant et beau est l’incarnation même du rêve américain, jamais à terre, toujours prêt à rebondir pour exploiter les aléas de la vie à son avantage. Il retourne les situations, se fait les bons amis au bon moment, parvient à monter sa ligne de diligence, fait arriver le télégraphe jusqu’à la petite ville fantôme qui voit sa population revenir. Winds of the Wasteland n’est donc pas non plus un film précurseur des westerns crépusculaires, Blair n’ayant aucun ressentiment envers le fil qui chante qui l’a mis au chômage et ne se lamentant pas sur l’ouest qui disparaît. Vive le progrès, vive le lobbying.
Ni meilleur ni moins bon que les deux ou trois westerns de ‘John Wayne maigre’ que j’ai pu voir, Winds of the Wasteland manque tout de même de ces scènes improbables qui font le sel du genre : la course John Wayne/bandits/automobile de Rainbow Valley, la scène d’exposition dans l’hôtel de Panique à Yucca City, la course automobile/John Wayne/ draisine du Texan Chanceux. Il y a bien ici une course de diligence avec John Wayne qui saute de cheval en cheval et qui préfigure La chevauchée fantastique, mais rien de vraiment extraordinaire. Par contre, l’acteur John Wayne est déjà assez fascinant. Dès le premier plan où il apparaît, il se met en retrait, et pourtant on ne voit que lui. Pas encore une star, mais déjà une présence. A la fin il se tape the girl, mais c’est suggéré.
Lane Chandler était un acteur qui faillit devenir une star au temps du muet, mais qui dut se cantonner aux seconds rôles par la suite. Le moins que l’on puisse dire est que sa prestation ici n’a rien d’inoubliable. On retiendra plus les gags associés à la moufette qui a élu domicile à l’intérieur de la diligence. Cette bestiole est une sorte de putois à la puissance dix, capable d’émettre un jet puant qui vous colle à la peau pour une à deux semaines. La bébête inspire une terreur assez incroyable aux protagonistes (Duke y compris), terreur difficile à comprendre pour nous autres européens qui ne connaissons pas les désagréments de la faune nord-américaine.
Où le voir : ici par exemple : http://www.oldcinemovies.fr
Tout à fait d'accord avec toi !
RépondreSupprimerContrairement aux autres productions Republic pictures avec John Wayne, il n'y a pas de "petit plus insolite", autre que la présence de la moufette. C'est un peu dommage.
Mais en même temps sur la quarantaine qu'il a tourné, on ne peut toujours recycler le coup de l'automobile... ;)
Dans les John Wayne maigre (mais d'une autre tenue! ), je te conseille l'escadron noir et l'amazone aux yeux verts.
très agréable chronique. j'en avais vu un avec une jolie scène de comédie ou Wayne allait acheter des oeufs dans une épicerie.
RépondreSupprimerSinon, le choix de Sartana est judicieux. "L'escadron noir", c'est Walsh (mineur mais quand même) et "L'amazone..." il y a Ella Raines qui manie le fouet comme Barbara Stanwyck et notre ami Flingobis, euh, Georges G. Hayes.
En "libre de droits" on trouve aussi "L'ange et le mauvais garçon" dont j'ai un bon souvenir.