Des westerns partagés par un amateur, sans prétention journalistique, sans rigueur historique et sans faux col. N'utilisez pas ces articles pour votre thèse sur le western.
mardi 17 mars 2009
Son dernier exploit - The Toll Gate
1920
Lambert Hillyer
Avec William S. Hart
De silencieux outlaws font avancer pesamment leurs chevaux dans l’eau claire, ils passent sous la voute sombre d’une grotte qui est leur planque. Le chef Black Deering (William S. Hart) veut se ranger, sentant que la fin des réjouissances est proche, mais son fidèle lieutenant, un Judas beau parleur, demande à faire le mythique ‘dernier coup’ avant de se ranger, celui qui lui permettra de trahir la bande et de livrer Black Deering aux autorités contre de l’argent dans un petit sac de toile noué d’un cordon.
L’attaque du train, donc, tourne mal, la bande de Black Deering se fait décimer, Black Deering est capturé et Judas récompensé. Black Deering, ensanglanté et pris d'une douloureuse stupeur, veut dégainer pour abattre lui-même son odieux lieutenant, mais son holster est vide, il ne lui reste que ses dents à serrer. Les militaires reconnaissent Black Deering, le temps d’un flash back montrant le valeureux petit homme sauver un fort d’une attaque indienne. N’écoutant que leur souplesse d’esprit envers le règlement, ils laissent Black Deering s’échapper, car ils sentent qu’il est bon dans le fond. Pourtant celui-ci sera forcé à nouveau de voler, d’incendier une ou deux cantinas le temps de s’enfuir, et de descendre un pauvre bougre qui n’avait rien demandé en ratant son coup en essayant d’abattre son Judas préféré.
La course tonitruante vers le Mexique commence, notre homme est poursuivi par le Shérif et son posse, et par le hargneux Judas qui a prospéré à l’aide de ses trente deniers, épaulé par toute une ribambelle de Mex. Yihaaaa ! Le temps d’abattre son cheval - Pan! - qui s’est cassé une jambe, Black Deering sauve un orphelin de la noyade et se réfugie chez la veuve qui justement vivait seule éplorée dans une fermette misérable. Elle lui fait immédiatement confiance, et accepte de le faire passer pour son mari lorsque les hommes du Shérif arrivent.
Malheureusement ceux-ci n’ont pas envie de dormir à la belle et prennent possession du salon de la veuve pour la nuit. Pour jouer le jeu, Black Deering devrait donc dormir avec la veuve, mais son sens moral le lui interdit, il préfère donc se rendre au Shérif après moult roulements d'yeux magnifiques. Le Shérif va accepter malgré tout de lui rendre ses flingues pour mettre une raclée au fourbe Judas et à sa bande de Mex. Black Deering balance Judas du haut d’une falaise sans ménagement, comme ça c’est fait.
La fin déploie une réserve sans limite de sentimentalisme (si Hart est connu pour avoir injecté une bonne dose de réalisme dans ses films, il a aussi un désagréable penchant pour la sensiblerie) lorsque Black Deering comprend qu’il pourrait refaire sa vie avec la veuve, mais qu’il n’en a pas le droit parce qu’il doit d’abord payer sa faute. Ne pas manquer également le Shérif et ses hommes qui reconsidèrent immédiatement le bonhomme et lui rendent sa liberté (à condition quand même qu’il reste au Mexique) à grand renfort d’affectations viriles alors même que celui-ci avait foutu le feu à leur ville quelques heures auparavant. Malgré tout, l’absence de véritable happy end rend cette fin parfaitement réjouissante, tout comme le fait de considérer que bien que le film soit une véritable accumulation de clichés (et toutes ces péripéties étaient déjà sans doute des clichés en 1920), la précision de la mise en scène et le jeu incroyablement outré de l’acteur font (sur)passer le tout comme un film vraiment excitant, et ce malgré l’âge avancé du produit. Vous pouvez vous procurer ce joyaux daté en DVD zone 1, dommage que la dernière partie soit sévèrement cramée.
PS: bientôt du spagh, grâce à l'ami Sartana
T'as l'air d'apprécier William S. Hart, gamin ! Aussi je te conseille le double DVD : "Silent Man" et "Blue Blazes Rawden" (pour à peu près 9 euros chez Western Compagnie). :)
RépondreSupprimerHey merci, j'essaierai de voir ça!
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