Des westerns partagés par un amateur, sans prétention journalistique, sans rigueur historique et sans faux col. N'utilisez pas ces articles pour votre thèse sur le western.
vendredi 2 octobre 2009
Pas de pitié pour les salopards
1968
Giorgio Stegani
Avec: Lee Van Cleef, Antonio Sabato, Lionel Stander, Bud Spencer, Gordon Mitchell
Comme Joel McCrea dans Buffalo Bill, comme Steve McQueen dans Tom Horn, Lee Van Cleef a du mal avec les us de la société civilisée. Là il doit prendre le thé et démontrer par la même occasion un talent certain pour la comédie, que nous n’avions pas eu l’occasion de voir lors de sa carrière américaine tant il mourrait vite, ni lors de sa carrière italienne où il était plutôt ténébreux. Bud Spencer également nous surprend en apparaissant sans barbe, dans un registre sérieux, sans baffe et sans bougonnement, alors qu’il avait déjà connu partiellement le succès dans ce registre avec les premiers Colizzi. Antonio Sabato est plutôt fade et se contente, comme dans Aujourd’hui ma peau, demain la tienne, de découvrir ses grandes dents blanches à tout propos. Lionel Stander chique crache et sermonne faussement à tout va dans un numéro qui n’a plus rien de provocateur aujourd’hui. Film étrange autant que vaguement décevant, Pas de pitié pour les salopards commence comme une sorte de comédie anarchique plaisante, où trois pieds nickelés volent les pauvres (la paie des mineurs) dans une sorte de vision édénique du moindre effort associé à un mignon pacifisme béat (voler, oui, tuer, non). Puis, le propos se fait moralisateur, à l’américaine (y compris au niveau de la musique de Riz Ortolani), avec cette figure du bandit individualiste qui se range petit à petit au coté de ceux qui bâtissent la civilisation en marche. Gordon Mitchell apparaît tel l’Ankou, drapé de noir et presque famélique, et se charge de remettre l’affaire sur les rails du western spaghetti avec un vice affirmé (les otages dans l’église) et un bodycount direct et indirect impressionnant (en particulier lorsqu’il est acculé en haut d’un mirador). Et il n'est pas le seul flingueur, puisque le film est au moins largement aussi meurtrier que Robocop 2.
A la fin, il ne reste plus personne, un plan large montre le nombre – absurde – de cadavres, ce qui fait dire à Stander sa seule réplique vraiment drôle, quasi auto-parodique : « laissons les morts s’enterrer entre eux !».
Où le voir : je ne vous apprends rien : DVD Seven 7 au format et en version intégrale
Ah la musique est de Riz Ortolani ! Je me disais bien que c'était plaisant surtout au début quand la diligence chemine !
RépondreSupprimerOuais, plaisant et pour une fois, pas pompé sur Morricone. Ortolani a une vraie patte.
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