Tumbleweeds
1925
King Baggot, William S. Hart
Avec : William S. Hart, Barbara Bedford, Lucien Littlefield
Je n’ai pas vu des tonnes de films muets, et malheureusement, à quelques exceptions près (Lilian Gish dans Les deux orphelines de Griffith, Paulette Goddard dans Les temps modernes de Chaplin…), on ne peut pas dire que les rôles féminins m’aient marqués. Dans le western muet et dans les séries B des années 30, le rôle archétypal de la belle en détresse semble interchangeable, les actrices se ressemblent toutes (cette remarque est évidemment consciemment politiquement incorrecte, due à une méconnaissance du genre et de l’époque, j’imagine William S. Hart revenant tel Hibernatus à notre époque, il serait probablement infoutu de faire la différence entre Nicole Kidman, Jennifer Aniston et Lorie…) et ne semblent aucunement enclines à laisser leur marque.
Toujours est-il que, lent processus d’apprentissage de ma part ou réel talent d’actrice, il m’a semblé que Barbara Bedford sortait légèrement du lot, bien que la suite de sa carrière ne paraisse pas le confirmer. Comme toutes les autres, elle lève niaiseusement ses doux yeux vers le héros, mais elle a, dans un robe que l’on devine rouge, une expression amusée, un dédain étudié pour le prétendant véreux, un étrange attachement pour tout ce qui la rattache au héros (les fleurs de prairie qu’il a cueilli pour elle, une mèche de ses cheveux) et un fort tempérament quand il s’agit de conduire un chariot.
William S. Hart lui commence à se faire vieux. Son gros derrière ne lui confère pas l’élégance des grands héros épiques, mais peu importe, il est parfaitement capable, tel Robert Duvall, d’incarner un cowboy crédible, fatigué par la fin de l’Ouest et désirant se ranger.
Fin de l’ouest, désenchantement, héros fatigué, on pourrait dire – par boutade tant cette expression est sur-employée – que Tumbleweeds est le premier western crépusculaire. Dernier western de William S. Hart, il se présente également comme une sorte de chant du cygne du western muet, la fin de l’ère Hart. La ressortie du film en 1939, avec une introduction parlante de William S. Hart présentant ses adieux au monde du cinéma ainsi qu’une évocation du vieil Ouest offre une double résonance à cette thématique moribonde qui se substituerait presque au film lui-même.
Malgré tout, le film ne déroge pas au spectaculaire, au manichéisme, à l'obligatoire sidekick comique (Lucien Littlefield, un peu trop appuyé) et à la sensiblerie de l’époque. Spectaculaire dans cette formidable et irréelle course du héros sur son surnaturel cheval, remontant à toute allure l’ensemble des participants de la fameuse course aux territoires pour aller mettre une beigne aux méchants. Là, on touche au vrai cinéma de divertissement, dans tout ce qu'il a de plus remarquable. La course elle-même est un beau morceau de cinéma à grand budget que l’on reverra presque à l’identique (y compris le vélo) dans Three Bad men (1926) et dans Cimmaron (1931). Le film est aussi connu pour présenter pendant trente secondes des indiens pacifiques discutant avec Hart dans la langue des signes (Hart connaissait réellement, malgré son origine New Yorkaise, le langage des signes à l’indienne), c’est également l’un des rares westerns muets à passer encore de temps à temps à la télévision américaine.
La marque distinctive du vrai cowboy, c'est le gros cul. Guinn "Big Boy" Williams en avait un, le Duke aussi, ça donne une meilleure assise dans les rodéos !
RépondreSupprimerGuinn "Big Boy" Williams, je ne sais pas, mais Wayne n'avait pas que le cul de gros, ce qui en comparaison, pouvait parfois laisser croire qu'il en avait un petit.
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