White Oak
1921
Lambert Hillyer
Avec : William S. Hart
William S. Hart retrouve ici Lambert Hillyer, son réalisateur habituel de ses dernières années. On sent la fin proche, plus que quelques westerns, et William S. Hart laissera la main pour plus d’une décennie aux cowboys fantaisistes et athlétiques, avant que le western ne redevienne une affaire sérieuse dans les années 40. Le scénario est ambitieux, mais presque trop complexe. Hart, avec une coupe de cheveux qui ne lui sied guère, vole au secours de sa sœur dont la vertu est menacée par un faux dandy. Il n’y a pas viol, mais il faut lire entre les lignes et comprendre que c’est tout comme, la jeune femme ne survit pas à l’affront et meurt de dépression. Hart n’hésite pas à traiter de sujets graves. La vertu des femmes est en danger constant dans ce film, si l’on considère également le love interest (Vola Vale, la même que dans Silent Man) de Hart qui manque également de se faire violer par son père adoptif, homme d’église de surcroît, ainsi que la fille du chef indien victime du même dandy qu’au début.
Pourtant, on se perd dans des sous-intrigues peu claires, on comprend à peine le stratagème tarabiscoté qui fait que le dandy et ses hommes provoquent l’attaque des indiens, on ne comprend que fort tard que le jeune homme qui apparaît soudainement est le frère du love interest de Hart, on ne comprend que trop tard qui a tué le prêcheur, et le derringer qui accuse Hart sent un peu le coup fourré scénaristique. Ajoutons à cela l’évasion, un poil risible, ainsi que la mise à mal invraisemblable d’une attaque indienne par un seul homme, et on frise le too much. C’est comme si William S. Hart, auteur du scénario, avait voulu trop en mettre, comme si personne n’avait relu son script pour lui dire d’élaguer un peu son sujet. Au point que certains aspects du personnage, comme son métier de joueur professionnel et toutes les implications émotionnelles qu’un tel personnage promettait (affrontement avec le père adoptif de sa belle, défiance de la belle, rédemption) sont à peine évoqués. Trop d’éléments, pas assez de psychologie, un comble pour un western de Hart, songez que c’est un chien qui sauve la situation, non mais ho, pourquoi pas le cheval de Tom Mix pendant qu’on y est ?
Mais le film bénéficie néanmoins de nombreux moyens (très importante figuration) et présente l’originalité d’être situé dans les années 1850, avec de nombreux chapeaux haut de formes, un bateau à vapeur et des fusils qui se rechargent pas la gueule. Le tout est comme toujours filmé avec beaucoup de soins, à part les ellipses scénaristiques dont j’ai parlé mais peut-être manque-t-il des bouts, l’image est assez sévèrement cramée par endroits. Pas le meilleur Hart, donc, mais il n’en subsiste pas tant que ça, et celui-ci est tout de même fort respectable.
1921
Lambert Hillyer
Avec : William S. Hart
William S. Hart retrouve ici Lambert Hillyer, son réalisateur habituel de ses dernières années. On sent la fin proche, plus que quelques westerns, et William S. Hart laissera la main pour plus d’une décennie aux cowboys fantaisistes et athlétiques, avant que le western ne redevienne une affaire sérieuse dans les années 40. Le scénario est ambitieux, mais presque trop complexe. Hart, avec une coupe de cheveux qui ne lui sied guère, vole au secours de sa sœur dont la vertu est menacée par un faux dandy. Il n’y a pas viol, mais il faut lire entre les lignes et comprendre que c’est tout comme, la jeune femme ne survit pas à l’affront et meurt de dépression. Hart n’hésite pas à traiter de sujets graves. La vertu des femmes est en danger constant dans ce film, si l’on considère également le love interest (Vola Vale, la même que dans Silent Man) de Hart qui manque également de se faire violer par son père adoptif, homme d’église de surcroît, ainsi que la fille du chef indien victime du même dandy qu’au début.
Pourtant, on se perd dans des sous-intrigues peu claires, on comprend à peine le stratagème tarabiscoté qui fait que le dandy et ses hommes provoquent l’attaque des indiens, on ne comprend que fort tard que le jeune homme qui apparaît soudainement est le frère du love interest de Hart, on ne comprend que trop tard qui a tué le prêcheur, et le derringer qui accuse Hart sent un peu le coup fourré scénaristique. Ajoutons à cela l’évasion, un poil risible, ainsi que la mise à mal invraisemblable d’une attaque indienne par un seul homme, et on frise le too much. C’est comme si William S. Hart, auteur du scénario, avait voulu trop en mettre, comme si personne n’avait relu son script pour lui dire d’élaguer un peu son sujet. Au point que certains aspects du personnage, comme son métier de joueur professionnel et toutes les implications émotionnelles qu’un tel personnage promettait (affrontement avec le père adoptif de sa belle, défiance de la belle, rédemption) sont à peine évoqués. Trop d’éléments, pas assez de psychologie, un comble pour un western de Hart, songez que c’est un chien qui sauve la situation, non mais ho, pourquoi pas le cheval de Tom Mix pendant qu’on y est ?
Mais le film bénéficie néanmoins de nombreux moyens (très importante figuration) et présente l’originalité d’être situé dans les années 1850, avec de nombreux chapeaux haut de formes, un bateau à vapeur et des fusils qui se rechargent pas la gueule. Le tout est comme toujours filmé avec beaucoup de soins, à part les ellipses scénaristiques dont j’ai parlé mais peut-être manque-t-il des bouts, l’image est assez sévèrement cramée par endroits. Pas le meilleur Hart, donc, mais il n’en subsiste pas tant que ça, et celui-ci est tout de même fort respectable.
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