Robert Hundar |
1972
Il mio nome e' Shanghai joe
Mario Caïano
Avec : Chen Lee, Piero Lulli, Gordon Mitchell, Klaus Kinski, Robert Hundar, Rick Boyd
Revoir Mon nom est Shangaï Joe alors que récemment, un gars tranquille se faisait refuser l'entrée dans un wagon parce qu'il est noir, est une épreuve pour l'homme rationnel persuadé que l'humain s'améliore avec les siècles. En 1882, notre héros Shangaï Joe (Chen Lee), un Chinois avec chapeau pointu, part pour le Texas Andalou, où il ne subira que vexations, brimades, voire tentatives de meurtres. L'agressivité est permanente, les seuls personnages positifs qu'il rencontre sont des peones mexicanos qui sont encore plus mal traités que lui, vu qu'ils sont esclaves. Notre héros, contrairement aux autres chinks, aux blacks et autres bougnoules a de la chance car il est diablement expert en zarts martiaux, ce qui fait qu'il démolit systématiquement ses tourmenteurs, parfois de façon relativement gore. Ça soulage diablement notre mauvaise conscience, mais il faut savoir que dans la vraie vie, les victimes du racisme sont rarement capables de faire des bonds de deux mètres sans élan, et qu'ils subissent et se résignent sans rien dire. Cependant, ce n'est pas le sujet de ce blog, pas plus que l'esclavage qui semble avoir encore un bel avenir chez Daesh (je rajoute ça pour équilibrer un peu).
Au bout d'un moment, le racisme n'est plus le sujet principal, Shangaï Joe se contente de rencontrer des cinglés plus psychopathes les uns que les autres, et dont les motivations sont tout sauf claires. Robert Hundar commence par faire une apparition très courte mais très impressionnante. Ce gars là avait quand même un physique vachement imposant, mais il ne peut pas rester longtemps, il se fait bouillir la tête dans une marmite de riz. Gordon Mitchell n'est pas mieux loti, non seulement on ne comprend pas bien ce qu'il fout là, mais en plus il se bat comme d'habitude dans ce qui ressemble à une carrière romaine, alors que le film bénéficiait pourtant d'un budget qui semblait jusque là raisonnable. L'explication vient ensuite, Klaus Kinski fait une apparition de 5 minutes, maigre et toujours aussi givré. Il a dû engloutir le reste du budget, et du coup, il ne reste pas longtemps non plus, notre Chinois lui fait la peau. Tout cela est très décousu, mais se suit avec plaisir néanmoins. Les combats sont corrects mais ont quand même pris un sacré coup de vieux. Il faut dire qu'il y a deux jours, je me suis mis The Raid 2 qui en comparaison donne l'impression que Shangaï Joe a été tourné au ralenti (et d'ailleurs c'est souvent le cas). The Raid 2 de Gareth Evans, fait suite à The Raid (du même), qui en soi était déjà un film d'arts martiaux très bien maîtrisé, d'une violence démesurée, bien qu'à la longue invraisemblable. The Raid 2 fait mieux, en réussissant à la fois à être plus posé, plus crédible tout en étant plus violent et moins film concept (c'est à dire un film qui se tient en grande partie sur l'originalité d'un pitch de départ, à savoir pour The Raid, une escouade de flics qui attaque un immeuble rempli de gangsters, le pitch c'est juste ça, le réalisateur part là-dessus, fait un huis-clos dans son immeuble et explore toutes les facettes possibles comme dans Piège de Cristal, sauf qu'au bout d'un moment on atteint les limites du concept.). The Raid 2 évite cet écueil, tout en allant crescendo dans la violence et l’invraisemblance, comme dans un jeu vidéo. Le dernier combat, entre Cecep Arif Rahman et Iko Uwais, alors même que celui-ci vient de démolir la fille aux marteaux (Julie Estelle) et l'homme à la batte de base-ball (Very Tri Yulisman) dans un combat d'au moins dix minutes, est tout bonnement anthologique. The Raid 2, un film que je vous conseille si vous avez le cœur bien accroché!