1972
The Magnificent Seven Ride
George McCowan
Avec : Lee Van Cleef
Quatrième film de la série des Sept Mercenaires, tous inspirés de l'indémodable matrice d'origine signée John Sturges, La Chevauchée Des Sept Mercenaires ne m'a guère donné envie d'explorer les opus deux et trois. Certes, on commence avec le sourire jusqu'aux oreilles lorsque démarre le générique avec l'emblématique musique d'Elmer Bernstein, mais on se rend rapidement compte que l'on est en présence d'un western de seconde zone. Les yeux saignent d'abord (mais ce n'est pas la faute du film) parce que la copie proposée par C8 est fade et délavée. Ce n'est pas un grand film restauré avec amour et c'est recadré, ce qui donne l'impression de regarder un téléfilm que l'INA aurait exhumé de ses placards.
Mais même ce que l'on voit sur la pellicule ne soulève pas l'enthousiasme. Les décors sont minimalistes, les costumes font également penser à une série TV des années 60. A part Lee Van Cleef, toujours impeccable mais qui commence à montrer son âge, peu de gens sont connus, peu d'acteurs sortent du lot. L'histoire est basique. Chris - parce que oui, on doit accepter que le personnage joué par Lee Van Cleef est le même Chris que celui du premier film joué par Yul Brynner - est devenu un Shérif implacable et sévère. Il commence par refuser d'aller à nouveau aider des pauvres mexicains terrorisés par un bandido ("J'ai passé trois fois cette frontière pour combattre des bandits... Trois fois j'ai failli y rester...") , mais bien sûr, les évènements vont lui forcer la main.
En l'occurrence, les évènements sont constitués du rapt, du viol et du meurtre, par des jeunes désœuvrés, de la femme de notre pauvre Lee Van Cleef. C'est de sa faute aussi, pris d'un élan gauchiste incompréhensible, il avait été clément avec l'un des jeunes et l'avait libéré. Le laxisme de la justice est effrayant, on comprend pourquoi C8 diffuse ce film. Accompagné d'un journaliste qui est là pour imprimer la légende, Chris finit par retrouver sa femme morte dans un buisson. Refusant même de la regarder, Chris ne prend pas la peine de l'enterrer dignement et la laisse pourrir sous un tas de cailloux, parce qu'il faut vite qu'il tue les trois beatniks qui ont fait ça. Semblant se remettre de la mort de sa femme avec une étonnante rapidité, Chris, toujours flanqué de son journaliste, va rapidement faire la peau de deux des coupables sans prendre le temps de leur lire leurs droits. Puis ils vont se retrouver dans un village mexicain dont les hommes ont tous été tués, et les femmes toutes été violées, par le fameux bandido mexicain. Or le troisième coupable du meurtre de la femme de Chris a rejoint la bande du mexicain. La boucle est bouclée, Chris va donc pouvoir aider les femmes violées, recruter du monde et décimer la bande, youpi!
En plus d'être basé, bien sûr, sur le film d'origine, La Chevauchée Des Sept Mercenaires s'inspire également des Douze Salopards, ou, pour rester dans l'univers western, de La Poursuite Sauvage. Chris va recruter cinq bagnards qu'il a lui-même mis en prison pour faire le boulot. Astuce intéressante, il commence par les impliquer dans le kidnapping de la femme du bandido pour s'assurer de leur loyauté et les empêcher de passer dans l'autre camp. Le septième mercenaire n'est autre que le journaliste qui va troquer son rôle d'observateur impartial pour participer pleinement aux festivités. Scène surréaliste, à l'arrivée de la troupe dans le village, Chris va littéralement offrir une femme à chacun de ses nouveaux acolytes. Etrangement, celles-ci semblent accepter d'être affectées à un bandido americano avec le sourire, alors même que ceux-ci sont censés empêcher un probable futur viol de masse par les bandidos mexicanos. C'est pas très woke tout ça!
Le reste du film se suit sans déplaisir. Entraînement aux armes, discussions sur la stratégie à adopter, papotages avec ces dames, mise en place des défenses du village, le film cherche à reproduire la recette du film de Sturges avec mention passable. On note que la thématique de la vengeance a tourné court vu que le troisième coupable est mort on ne sait pas trop comment. Mais c'est pas grave, Chris a trouvé une remplaçante à sa femme dans le village. On note aussi que contrairement à Calvera dans le film d'origine, le chef des bandits est totalement sans saveur et sans intérêt, à part que dans la précipitation il tue sa femme qu'il était venu libérer, c'est ballot. Les scènes de bataille sont bien menées, ça canarde dans tous les sens, c'est efficace. Allez en vrai ça fait le taff, on a passé une soirée honnête, et ça reste moins abrutissant que regarder BFM en continu.
Image : lasbugas sur western movies
Haha ! Vous semblez vous jeter comme moi sur le moindre western que (feue) la TNT daigne encore diffuser. D'ailleurs faut-il s'inquiéter que ce soit presque toujours sur C8 ? Je me rappelle avoir découvert la colline des potences sur cette chaîne... Delmer Daves serait-il en fait un gros facho ? Et moi aussi de fait ?
RépondreSupprimerEn tout cas j'attends votre chronique sur La conquête de l'Ouest ! (et pour le coup là j'ai vraiment saigné des yeux, c'était quoi ce format Cinerama ?)
Non, La Conquête de l'Ouest, n'en ayant pas de super souvenirs, je vais passer mon tour ha ha
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