lundi 5 janvier 2009

Trois enterrements


Los Tres entierros de Melquiades Estrada
2005
Tommy Lee Jones
Avec: Tommy Lee Jones, Barry Pepper, Julio Cedillo, Dwight Yoakam

Planque-toi, encore une critique courte...

Blam! Pour s'être senti visé alors qu'il se paluchait dans la riante nature Texane, le garde frontière Mike Norton réplique un peu sèchement et tue un innocent mexicain sans papier. Comme c'est un Mexicain entré illégalement sur le territoire, tout le monde devrait s'en branler cordialement. Tout le monde?

Allons-y et débitons les lieux communs de rigueur, et je vous préviens, je n'irai pas beaucoup plus loin: oui ça ressemble un peu à du Peckinpah, oui le Texas est bien un pays de tarés (d'ailleurs, les frères Coen confirment à nouveau), oui le film est superbe, oui les petits détails macabres comme les fourmis ou l'antigel sont réjouissants, et oui c'est bien une production Besson, oui on ressent la chaleur alors que le film a été tourné en décembre. Ce film est à voir en version originale, parce que la VO est un mélange d'anglais et d'espagnol laissé en espagnol dans le texte, alors que la VF uniformise le tout. Ce film est à voir sur un grand écran parce que les paysages sont magnifiques. Ce film est à voir les yeux écarquillés parce que les acteurs sont tous exceptionnels. Et les actrices aussi! Et les chevaux itou. Parce qu'il y a des chevaux, aux Etats-Unis, pays du 4x4 et du quadrillage routier, il est encore en 2005 plus simple parfois pour aller d'un point A à un point B de monter un cheval. Ce film est très bon et ne nous fait regretter qu'une chose: ne pas être soit même Texan pour comprendre, pour ressentir, pour reconnaître le chanteur country Dwight Yoakam (responsable du recommandable West of Hell), pour reconnaître le musicos Levon Helm, pour ressentir l'attachement de Tommy Lee Jones à sa terre et à feu son ami, pour comprendre la complexité du problème de cette frontière Mexicaine dont nous ne pouvons avoir en France qu'une vue caricaturale. Tommy Lee Jones aime tous ces personnages et pardonne. Parcours initiatique, oui, mais leçon de morale consensuelle, non point. Voir ce film après une crise de foie gras, c'est presque une révélation, tout en gardant intact le plaisir sans cesse renouvelé des codes et des archétypes, des paumés et des flics qui pètent plus haut que leur cul, du cynisme et de la bonté qui peuvent vivre de concert au sein de la même personne. Et en plus la musique est belle et la fin très poétique.
Bon à voir quoi, merde, ça ne vous sied pas?

Capture: dvdrama

12 commentaires:

  1. Pourquoi ce commentaire exclamatif? Ai-je fait une faute à "recommandable" ? Le film ne l'est-il pas à tes yeux ou au contraire vaut-il beaucoup mieux que ça?

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  2. C'est que "West of Hell" - qui fait partie d'un coffret Westerns de cinq films dont "Vamos a matar companeros", "Viva la muerte tuya", "Ben & Charlie" et "Un colt pour trois salopard" - m'a paru comme le plus iconoclaste dans cette sélection.
    Dans mon souvenir, je trouve l'acteur principal sans aucun charisme et tellement falot qu'il n'arrive pas à faire passer sa soi-disant nonchalance étudiée pour un réel travail "d'acting". Et puis, dans le film, il y a un saut scénaristique temporel et spacial très perturbant. Bref, là où un bon film serait lent, celui-ci n'est qu'ennui.

    (Je me demande si les antibiotiques ne me font pas écrire n'importe quoi)

    Pour être plus clair et comparer, n'ayant pas vu "Trois enterrements", les 2h38 de "The Assassination of Jessie James by the coward Robert Ford" ne m'ont pas paru longues tandis que l'heure 44 de "West of hell" fut pénible.

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  3. Ample, crépusculaire, drôle et infiniment tendre, cette première œuvre de Tommy Lee Jones (un type sous-estimé, pas ?), anachronique et mal léchée, doit sans doute autant aux grands anciens s’attardant sur les pionniers, les grands espaces et les proportionnelles solitudes (Ford, Hawks, et une poignée d’autres pas tocs non plus) qu’à un actuel courant mystiquement rédempteur (et dont le ‘xicain Inaritu de 21 grammes serait le chef de file), ou ironiquement post-moderne (avec lequel les Coen bros de Blood Simple (et même Fargo !) ont immanquablement à voir).
    Miniature (dans la modeste et économe (sensible ?) radiographie sociale) et lyrique à la fois (paysages et sentiments sont bigrement vastes, eux), politique (un point de vue amorcé sur les problèmes d’immigration clandestines (je ne me rappelle plus ce que vaut The Border (82) avec Nicholson, ni vraiment ce que donnait le Lone Star de John Sayles), initiatique (un minimum avec le road-movie !) et shakespearien (ouh le gros mot), ménageant chou (une première partie un rien trop poudre-aux-yeux (et au montage Tarantinesque (si tant est que l'adjectif soit exact et adéquat !)) et chèvre (la renaissance quasi-orthodoxe de la deuxième moitié, débarassée de toute afféterie contemporaine), le titre laisse pantois et bigrement ému, abasourdi par les performances des acteurs (Barry Pepper, Melissa Leo et Tommy of course), la retenue et la force de l’affaire, au point d'amener le titre vers les meilleures places du plus parfait Hall of Fame américain de ces dernières années, aux côtés de l’History of Violence de David Cronenberg.
    Pas moins.

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  4. Je suis d'accord avec il Gatto etc. sur 'West of Hell'; c'est l'un des westerns le plus misérables que j'ai vus ces derniers années, avec un protagoniste sans charisme. Il est passable dans 3 Enterrements, ce qui est un grand western, qui a enrichi le genre avec des techniques narratives littéraires. Bravo Tommy.

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  5. Tep' : réveille pas Mariaque trop brusquement. Il est somnambule et ne s'est pas aperçu qu'il double-parenthèsait sur ton blog...
    Scherp' : je suis tombé récemment par hasard sur un Seraphim Falls pas désagréable non plus.
    Tous : je me rappelle d'un cours d'anglais au collège pendant lequel nous devions traduire, à la grande joie de notre prof', un texte sur le western, qui, dans mon souvenir, parlait du côté "refreshening" de ce genre de films. C'est cela : j'aime quand le vent du western souffle de nouveau sous mon chat peau.

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  6. Moi ce que je remarque, c'est qu'aucun de ces "amateurs" de westerns ne connait Dwight Yoakam et Levon Helm, ni n'écoute de country.
    Chuis trop déçu ^^ .

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  7. Tu parles Charles qu'on connaît pas Dwight Yoakam et qu'on a attendu après toi pour esgourder de la country ! Non mais il doute de rien l'Incultiste !

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  8. Mr Flingobis,je cite Tepepa :
    "pour reconnaître le chanteur country Dwight Yoakam [...], pour reconnaître le musicos Levon Helm". je supposais (mal visiblement) que ne reconnaissant pas 2 des artistes country les plus connus, personne ici n'écoutait de country (de la vroie, pas de la country/pop).
    Désolé de vous avoir offensé, et si vous me cherchez, en rapport avec le goudron et les plumes, je serais déjà loin ^^ .

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  9. Cher Culturiste, j'ai visité ta bibliothèque d'Innsmouth et j'aime bien. Tu connais Jean Ray ? Tu devrais en parler, du mystère qui entoure la personne de John Flanders... C'est des trucs qui me plaisaient beaucoup quand j'étais à l'école militaire, et Lovecraft of course !

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  10. Bien le bonjour amis ciné-westernophiles :)

    Je viens de découvrir ce site en cherchant un forum ou en parler ... Parce que voila, je viens de le voir ce fameux film que j'ai acheté en DVD sans l'avoir vu auparavant sur une totale confiance en son scénariste et en son réalisateur (bien que ce fût son premier film)...
    Bref cette phrase est trop longue pour en arriver au fait : J'ai beaucoup beaucoup aimé ce film qui est une vraie merveille ! En revanche si j'ai compris une bonne partie des messages que le film véhicule au premier et second degré ... J'ai bien compris la fin au niveau du scénario (et encore ai-je des doutes...) mais surtout, j'imagine qu'elle véhicule un message, une morale... Bref, je devine une seconde lecture ... mais c'est dans une langue que je ne comprends pas ... Résultat : Je me sens bête ... ET j'aime pas... Me sentir bête! Alors sans trop spoiler la fin pour ceux qui ne l'auraient pas encore vu ... Une aide bienfaisante qui aurait fait Tommy Lee Jones en 2ème langue ?

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  11. Si, dans Kalougarou, le garou n'est pas un hurleur québécois, alors oui, tu peux te sentir bête... mais seulement à la pleine lune !
    Quoique si c'est le Garou de "Beeelllleeeee", aussi.

    kurblyir
    (non, ce n'est pas mon nom mais le vérif de mots)

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