Des westerns partagés par un amateur, sans prétention journalistique, sans rigueur historique et sans faux col. N'utilisez pas ces articles pour votre thèse sur le western.
jeudi 19 mars 2009
House
Ce qui est vraiment bien avec House, ce n'est pas son cynisme, ce n'est pas sa roublardise, ce n'est pas ses blagues, sa mauvaise humeur et son sale caractère. Ce n'est pas non plus le pseudo suspense de la pseudo enquête médicale que l'on ne prend même plus la peine de chercher à suivre quand on a déjà subi quatre ou cinq épisodes tous plus similaires les uns que les autres. Ce n'est pas non plus de chercher à savoir à partir de quel moment la série sombrera définitivement dans le ridicule avec ses diagnostics de plus en plus techniquement improbables, ni quand les scénaristes en feront une running joke type second degré inhérente au show. Ce n'est pas non plus pour le plaisir de crier Bingo à chaque fois qu'on entend sarkoïdose ou lupus.
Non vraiment l'immense plaisir vient du caractère éminemment rationnel de House, envers et contre tout, et du fait que rien n'indique pour l'instant que les scénaristes vont un jour le confronter à un cas "qui ne s'explique pas". House envoie valser pèle mêle la psychologie, le paranormal, la croyance en Dieu, l'astrologie et les médecines douces et orientales pour ne considérer l'humain que comme un réseau de tuyaux qui se bouche de ci de là, piloté par un réseau neuro-électrique qui court-circuite de temps en temps. Et bordel ça fait du bien de voir ça sur une chaine qui nous bombarde de "soirées de l'étrange" bidons, de séries merdiques à base de paranormal (Dolmen) pour flatter le besoin de Mystères des cerveaux occupés à regarder ses programmes. Ça fait du bien de voir ça quand on vit dans une population qui va voir ses rebouteux à la moindre occasion et qui veut croire désespérément que l'homéopathie est autre chose qu'un placebo. Ça fait du bien de voir ça quand Hollywood nous bombarde de films où d'ignobles athées sont enfin confrontés à une révélation digne de ce nom (Signes, Contact entre autres exemples) pour le plus grand plaisir des croyants de tout poil.
Bref, je regarde semaine après semaine en guettant le moment où les scénaristes vont craquer, où House va être confronté à un cas qui le fera douter! Hier, première sueur froide après l'hilarante séquence de la mère qui produit du lait dans une tumeur sur son genou (j'ai l'impression qu'en ce qui concerne les diagnostics extravagants, les scénaristes ont déjà atteint le point de non retour): House va à la messe le soir de Noël! Se met-il à croire en Dieu? S'est-il transformé en vulgaire médecin d'Urgences ? Non, il va juste voir une de ses patientes monter un âne. C'est OK, je peux encore regarder la semaine prochaine.
PS: sauf si le nombre de coupures pub s'accroit
PPS: oui oui, bientôt du spagh j'ai dit, mais j'attaque aussi la saison 2 de Six Feet Under, ce qui prend du temps
mardi 17 mars 2009
Son dernier exploit - The Toll Gate
1920
Lambert Hillyer
Avec William S. Hart
De silencieux outlaws font avancer pesamment leurs chevaux dans l’eau claire, ils passent sous la voute sombre d’une grotte qui est leur planque. Le chef Black Deering (William S. Hart) veut se ranger, sentant que la fin des réjouissances est proche, mais son fidèle lieutenant, un Judas beau parleur, demande à faire le mythique ‘dernier coup’ avant de se ranger, celui qui lui permettra de trahir la bande et de livrer Black Deering aux autorités contre de l’argent dans un petit sac de toile noué d’un cordon.
L’attaque du train, donc, tourne mal, la bande de Black Deering se fait décimer, Black Deering est capturé et Judas récompensé. Black Deering, ensanglanté et pris d'une douloureuse stupeur, veut dégainer pour abattre lui-même son odieux lieutenant, mais son holster est vide, il ne lui reste que ses dents à serrer. Les militaires reconnaissent Black Deering, le temps d’un flash back montrant le valeureux petit homme sauver un fort d’une attaque indienne. N’écoutant que leur souplesse d’esprit envers le règlement, ils laissent Black Deering s’échapper, car ils sentent qu’il est bon dans le fond. Pourtant celui-ci sera forcé à nouveau de voler, d’incendier une ou deux cantinas le temps de s’enfuir, et de descendre un pauvre bougre qui n’avait rien demandé en ratant son coup en essayant d’abattre son Judas préféré.
La course tonitruante vers le Mexique commence, notre homme est poursuivi par le Shérif et son posse, et par le hargneux Judas qui a prospéré à l’aide de ses trente deniers, épaulé par toute une ribambelle de Mex. Yihaaaa ! Le temps d’abattre son cheval - Pan! - qui s’est cassé une jambe, Black Deering sauve un orphelin de la noyade et se réfugie chez la veuve qui justement vivait seule éplorée dans une fermette misérable. Elle lui fait immédiatement confiance, et accepte de le faire passer pour son mari lorsque les hommes du Shérif arrivent.
Malheureusement ceux-ci n’ont pas envie de dormir à la belle et prennent possession du salon de la veuve pour la nuit. Pour jouer le jeu, Black Deering devrait donc dormir avec la veuve, mais son sens moral le lui interdit, il préfère donc se rendre au Shérif après moult roulements d'yeux magnifiques. Le Shérif va accepter malgré tout de lui rendre ses flingues pour mettre une raclée au fourbe Judas et à sa bande de Mex. Black Deering balance Judas du haut d’une falaise sans ménagement, comme ça c’est fait.
La fin déploie une réserve sans limite de sentimentalisme (si Hart est connu pour avoir injecté une bonne dose de réalisme dans ses films, il a aussi un désagréable penchant pour la sensiblerie) lorsque Black Deering comprend qu’il pourrait refaire sa vie avec la veuve, mais qu’il n’en a pas le droit parce qu’il doit d’abord payer sa faute. Ne pas manquer également le Shérif et ses hommes qui reconsidèrent immédiatement le bonhomme et lui rendent sa liberté (à condition quand même qu’il reste au Mexique) à grand renfort d’affectations viriles alors même que celui-ci avait foutu le feu à leur ville quelques heures auparavant. Malgré tout, l’absence de véritable happy end rend cette fin parfaitement réjouissante, tout comme le fait de considérer que bien que le film soit une véritable accumulation de clichés (et toutes ces péripéties étaient déjà sans doute des clichés en 1920), la précision de la mise en scène et le jeu incroyablement outré de l’acteur font (sur)passer le tout comme un film vraiment excitant, et ce malgré l’âge avancé du produit. Vous pouvez vous procurer ce joyaux daté en DVD zone 1, dommage que la dernière partie soit sévèrement cramée.
PS: bientôt du spagh, grâce à l'ami Sartana
samedi 7 mars 2009
Far West Story chez Wild Side
Far West Story, le western road moviesque à la Bonnie and Clyde de Sergio Corbucci est sorti chez Wild Side. L'occasion de signaler le travail d'un éditeur qui fait du bon boulot pour un prix abordable. Version française et italienne avec sous-titres italiens, ce sera de nouveau l'occasion de subir pendant 90 minutes les injures misogynes de Tomas Milian, à peine adoucies par la mélancolie du périple de nos deux paumés et par la beauté de la musique d'Ennio Moriconne (critique ici). La qualité de l'image est parfaite, voici la capture réalisée à l'époque à partir du DVD-R d'un transfert VHS (probablement) que l'on m'avait alors prêté, comparée à une capture du DVD Wild Side :
Déjà, quand c'est au format, c'est mieux, quand les contours sont nets, ça repose, et quand les couleurs signifient encore quelque chose, ça donne l'occasion de redécouvrir un bon film dans de bonnes conditions! Le DVD nous gratifie aussi d'une présentation de 13 minutes de Jean-François Giré et d'une galerie photos. Je ne regrette qu'une chose: que le boîtier ne soit pas un beau digipack comme l'avait fait Wild Side pour ses premiers westerns (mais certes beaucoup plus chers), ou un boîtier slim (oui, j'aime les boîtiers slim).
Wild Side a aussi sorti Navajo Joe, un autre western de Corbucci déjà critiqué ici, très bien aussi, quoi qu'un peu plus basique au niveau du thème principal. Je n'ai pas ressenti le besoin impérieux de le revoir et ne l'ai donc pas racheté pour le moment, mais ne vous en privez pas si vous n'avez pas vu le film.
Déjà, quand c'est au format, c'est mieux, quand les contours sont nets, ça repose, et quand les couleurs signifient encore quelque chose, ça donne l'occasion de redécouvrir un bon film dans de bonnes conditions! Le DVD nous gratifie aussi d'une présentation de 13 minutes de Jean-François Giré et d'une galerie photos. Je ne regrette qu'une chose: que le boîtier ne soit pas un beau digipack comme l'avait fait Wild Side pour ses premiers westerns (mais certes beaucoup plus chers), ou un boîtier slim (oui, j'aime les boîtiers slim).
Wild Side a aussi sorti Navajo Joe, un autre western de Corbucci déjà critiqué ici, très bien aussi, quoi qu'un peu plus basique au niveau du thème principal. Je n'ai pas ressenti le besoin impérieux de le revoir et ne l'ai donc pas racheté pour le moment, mais ne vous en privez pas si vous n'avez pas vu le film.