Des westerns partagés par un amateur, sans prétention journalistique, sans rigueur historique et sans faux col. N'utilisez pas ces articles pour votre thèse sur le western.
lundi 28 septembre 2009
El Puro, la rançon est à toi
La Taglia è tua... l'uomo l'ammazzo io
Edoardo Mulargia
1969
Avec : Robert Woods, Aldo Berti, Mario Brega.
El Puro, la rançon est à toi est le type même de mauvais western spaghetti fauché et sans génie et qui s’essaye vainement au bizarre sans y arriver du tout. Alors oui, il y a un roulage de pelle soudain entre hommes, après un tabassage particulièrement mortel d’une femme, oui il y a une scène incongrue de dîner où un mexicain offre une espèce de manteau de fourrure à notre héros, oui le duel final tente d’être un petit peu original (avec un Robert Woods en longjohns) et oui, la toute fin est subliminalement GrandSilencesque, mais non, ça ne suffit pas à rendre le film même modérément intéressant. Car ce que l’on retient finalement le plus de tout cela, c’est la lenteur et la nonchalance de l’ensemble, une esthétique involontaire type rock’n roll des années 60, due à l’allure effilée de deux des personnages principaux (Robert Woods et Aldo Berti) dont les silhouettes de grands échalas font penser à Mick et Keith, et un désenchantement de la biture, une complaisance à montrer la déchéance alcoolique qui laisse comme un mal de crane.
Alessandro Alessandroni, le siffleur célèbre des mélodies d’Ennio Morricone, compose une musique qui est à ce point un plagiat de celle du Bon la brute et le truand que cela en devient gênant et géant à la fois. Robert Woods, comme d’habitude, nous laisse de bois malgré un rôle plus complexe que d’habitude et ses grandes guibolles susmentionnées. Mario Brega, après de beaux rôles chez Sergio Leone, n’aura pas eu la carrière qu’il méritait, l’intérêt menaçant de ses rôles s’amenuisant avec son embonpoint. Il joue ici un méchant pas méchant, sans intérêt, loin, si loin du caporal Wallace.
Où le voir : DVD collection westerns mythiques. Image délavée et mal recadrée. C'est-à-dire que non seulement c’est recadré, mais en plus le recadrage n’est pas centré. Faut quand même pas être gêné pour vendre un truc pareil.
Oui mais, en même temps, ce genre de DVD, tu le trouves à la Foirefouille pour 2 euros ou au magasin d'à-côté, EasyCash, d'occas' pour... 3 euros !
RépondreSupprimerDans mes bras, Tepepa (ça rime, et sache que cette accolade n'a aucun rapport avec une des séquences du film) !!
RépondreSupprimerMoi aussi je me suis copieusement emm... devant ce film. Certains lui reconnaissent des qualités. J'ai bien du mal à en trouver une...
Juste pour élément de comparaison : ce "El Puro", par rapport aux "Ravageurs de l'Ouest", pire ? Moins pire ? Incomparable ?
RépondreSupprimerBeaucoup moins pire. C'est suivable.
RépondreSupprimerEt puis au pire, ça te fait une capture pour tes spagh girls...
Ah oui ce n'est pas du même niveau. Les ravageurs c'est de l'intouchable, l'inaccessible étoile du navet.
RépondreSupprimerEl Puro est juste un mauvais film.
Moi j’aime bien ce film. Robert Woods y est assez lonchaneysque comme d’hab’. La scène d’ouverture où ils viennent chercher un mec en prison, le règlement de compte qui suit, tout ça autant que je me souvienne est bien mené avec même quelques trouvailles notables, alors messieurs veuillez remiser vos ricanements gras ! (Tiens, ça me donne envie de le revoir !)
RépondreSupprimerA propos des "Ravageurs", y a un blogueur fan de ce film qui cite tout ton topo Tep’, et tous mes commentaires, et c’est marrant parce que ça préciosifie le truc, on contribue à donner à ce film son statut de mouton à cinq pattes !
Autrement paraîtrait que "Comin’ at ya !" va ressortir sur nos écrans ? C’est une sacrée nouvelle ! Quelqu’un en sait-il plus ? Je l’avais vu à l’époque au Cachan Palace, on avait tous des lunettes vertes et rouges, un grand moment de cinéma !
Tiens, je suis d'accord avec Flingobis sur ce coup-là. Un film grandement malade, pour déformer la célèbre expression de Truffaut. Et à propos de Mario Brega, quand tu écris que l'intérêt de ses rôles décroît avec son embonpoint, tu penses pas le contraire, plutôt ? :mrgreen:
RépondreSupprimerBreccio
Il n'y a pas de ricanements gras, c'est juste un mauvais film, justement, j'en ai assez de ricaner sur les mauvais films.
RépondreSupprimerMario Brega, l'intérêt de ses rôles décroît avec son embonpoint, c'est à dire que plus il maigrit, moins ses rôles sont intéressants non ? En tout cas c'est comme ça que je comprends ma phrase :)
Oui, mais Tepepa c'est pas parce que t'es petit avec de grandes oreilles qu'il faut te moquer de Mick et de Keith qui sont grands et beaux !
RépondreSupprimerAlors personne ne sait rien sur la sortie de Comin' at ya ?
Je ne me moque pas de Mick et Keith, Dave Sim le fait très bien.
RépondreSupprimerSur Comin' at ya: http://forum.westernmovies.fr/viewtopic.php?f=10&t=9314&p=87409&hilit=comin+at+ya#p87409
Raaaah je le trouve toujours aussi mauvais ce film.
RépondreSupprimerBon si un Koch media l'exhume et permet de le revoir dans des conditions adéquates why not ?
En attendant, je reste sur un film ennuyeux, et traînant en longueur, comme beaucoup des westerns de Mulargia.
Re Mario Brega et son ventre: compris. Son meilleur rôle, donc, c'est dans "Si je te rencontre, je te tue", où sa bedaine déborde carrément du 16/9e -- voir critique ici :
RépondreSupprimerhttp://forum.westernmovies.fr/viewtopic.php?t=5336
Breccio