The Jack Bull
1999
John Badham
Avec : John Cusack, LQ Jones, John Goodman
Petite production télévisuelle HBO pré-Deadwood, The Jack Bull partage avec les westerns récents ces paysages hivernaux et le pas lourd des chevaux qui font badaboum badaboum plutôt que cataclop cataclop. Bien que le film mette du temps à démarrer, bien que la réalisation soit aussi pataude que le pas des chevaux, bien que le scénario soit cousu de ce fil consensuel des grandes causes et des grands principes, le téléspectateur béta se retrouve peu à peu happé par l’intrigue finalement de plus en plus prenante. Parti d’une simple brouille entre un éleveur de chevaux et le baron tyran local, le réalisateur prend son temps pour montrer les choses dégénérer, avant de commencer à délivrer l’habituel pensum sur la civilisation qui se crée, la justice qui remet les choses en ordre et la corruption vaincue par la force des grands hommes. John Goodman, car c’est lui le grand homme, tarde à venir, mais quand il arrive, c’est un peu le sauveur, l’homme providentiel, la foi en l’homme renaît et youpi tout n’est pas si pourri finalement. Entre-temps, on aura compris que faire justice soit même provoque beaucoup plus de complications que de satisfactions et que ce n’est pas bien de brûler les granges des innocents.
Ce qui sauve ce téléfilm de la banalité, c’est finalement le refus du spectaculaire et l’absence de toute fusillade et de tics du western: pas de longs manteaux, pas de virtuosité aux flingues, pas de délires pyrotechniques. Cela participe d’autant au réalisme pour une histoire qui transcende finalement largement le cadre du western. La violence est pourtant loin d’être absente, du mauvais traitement des chevaux aux divers morts qui égrènent le film, on trouve là une violence âpre et dérangeante. En outre, la fin en forme d’anti-happy end, tout en étant une fin moralement juste (à l’exception du sort réservé aux indiens) est assez originale, même si elle est en grande partie due au fait que l’histoire s’inspire d’une histoire vraie. Les acteurs sont tous bons, même les seconds rôles. John Cusack parvient étonnamment à être impressionnant en homme libre, sûr de son droit et n’ayant peur de rien. L.Q. Jones, l’un de ceux qui veut pendre Eastwood dans Pendez-les haut et court est épatant en salopard.
Un téléfilm à ne pas jeter aux orties, et bien supérieur à d’autres westerns de la même époque sortis au cinéma, type American Outlaws.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire