2002
Alex de la Iglesia
Avec : Sancho Gracia, Angel de Andres, Carmen Maura, Eusebio Poncella
Alex de la Iglesia échoue dans son hommage au western spaghetti, en tout cas, vis-à-vis des aficionados. Il ne va pas assez loin dans la référence, ne dépassant pas les sempiternels hommages aux films de Leone. A part Sancho Gracia, les acteurs ne sont pas des anciens du petit monde d’Almeria. A part quelques anecdotes qui sont raccord avec des films qui existent pour de vrai (Patton, Le Cid, Docteur Jivago, 100 fusils), le cinéma de ces années là est peu cité. Pire, les coups de feu ne font pas le même bruit que dans les westerns spaghetti. Rien que ce détail laisse à penser que Alex De la Iglesia n’est pas un véritable fan du genre comme pourrait l’être Quentin Tarantino, mais un auteur cinéphile qui a flairé un bon sujet original. La réalisation lorgne beaucoup plus sur le pop corn movie (en tout cas dans sa partie finale) que sur le cinéma populaire des années 60, et les scènes western "jouées" par les figurants s'apparentent plus à l'imagerie traditionnelle du western (les indiens) qu'au western spaghetti. Mais la supercherie se situe peut-être ici plus du côté de Texas Hollywood, je n'ai pas vu le show présenté là-bas, mais d'après le commentaire audio, le film de La Iglesia semble tout simplement fidèle à cette réalité là.
800 balles est un film très divertissant, calibré pour plaire au plus grand nombre. C’est une comédie moderne, déjantée dans sa furie finale, mais assez consensuelle pour le reste. Des dialogues très travaillés et quelques scènes de débauches au milieu desquelles se meut un enfant sans complexes viennent rappeler que le film est réalisé par l’auteur du Crime Farpait. Le reste suit les règles de la comédie classique, avec révélations attendues, familles qui se rabibochent, petites larmes de ci de là et grosses ficelles partout ailleurs (et bien sûr, Carmen Maura qui ne reste pas méchante jusqu’au bout). A la fin, un téléphone sonne et installe un doute magnifique – est-ce lui qui rappelle ? – un doute qui aurait dû en rester là, pour que chacun se fasse son opinion. Mais ce doute est balayé par la scène suivante, avec apparition de Clint Eastwood – malheureusement pas en personne – du cinéma un poil trop commercial donc, avec des effets un poil trop appuyés. Dommage.
Sancho Gracia est la locomotive du film. Il a joué dans Un mercenaire reste à tuer, la Pampa sauvage, Lanky l’homme à la carabine, Tire encore si tu peux et les cent fusils. Il est surtout populaire en Espagne pour trois séries télé : Los tres mosqueteros, Los Camioneros et surtout Curro Jiménez, l’hisoire d’un bandit des grands chemins dans l’Espagne du XIXe siècle, dont certains épisodes et un film furent réalisés par Rafael Romero Marchent. Il joue juste, parfaitement dans le ton, touchant malgré les grosses ficelles. Heureusement qu’il est là sinon le film serait malheureusement vite oublié.
Capture de Curro Jiménez: ErDesvan.com
J'avais été déçu également à l'époque malgré le générique d'ouverture qui m'avait laissé espéré un véritable hommage. Mais après avoir visionné un reportage un jour sur les cascadeurs faisant leur numéro à Alméria, j'ai constaté aussi que ça n'a plus grand chose à voir avec l'ambiance de nos chers spaghs. Je te rejoins à propos sur ce point, 800 balles ne relate que ce qu'il s'y passe aujourd'hui.
RépondreSupprimerAutrement, l'idée de faire apparaître le grand Clint à la fin n'est pas si mauvaise. C'est surtout de l'avoir intégré en "numérique" qui m'a laissé sur ma faim.
Heu...On devrait quand même prévenir qu'on spoile un peu.
RépondreSupprimerDe la iglesia raconte un truc bizarre sur cette scène. Il dit que ce n'est pas Clint, mais qu'il faut regarder la scène au ralenti, et que c'est bien Clint quand même. Il dit qu'il ne peut pas en dire plus pour des histoires de droits. Il faut donc comprendre qu'il a photoshopé un faux Clint sans son accord?
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