Pistolets pour un Massacre (live)
Una pistola per Cento Bare
1968
Umberto Lenzi
Avec Peter Lee Lawrence, John Ireland
Résumé : apparemment c’est l’histoire d’un mec qui se venge…
Ce soir, j’innove formellement en écrivant cette critique en direct live en regardant le film parce que je ne voudrais pas me coucher trop tard. C’est pour dire le sérieux de ce blog qui, pour rappel ne contient pas un seul film vraiment intéressant, à l’exception peut-être de Adios California et La Cible Humaine. Je ne désespère pas d’écrire un jour une critique avant d’avoir vu le film, comme une réponse post-moderne déstructurée aux détracteurs du Western Italien, mais rassurez vous, vous serez prévenus. Revenons au film.
Dès la jaquette DVD, Pistolets pour un Massacre ne respire pas le chef d’œuvre. La mention « Garanti 100% pur Western » semble indiquer exactement le contraire de ce qu’elle énonce, et la tête de jeune bambin du héros (Peter Lee Lawrence) ne me dit rien qui vaille, et d’ailleurs elle ne me dit rien du tout, bien qu’il soit censé avoir joué dans Pour Quelques Dollars de Plus. J’ai bien vu Et Pour Quelques Dollars de Plus une cinquantaine de fois et je ne vois pas quel rôle ce blondinet peut y tenir. Vite, mon triple DVD ultimate editor en peau de cactus du chef d’œuvre de Leone pour vérifier, aaargh il est hors d’atteinte, tant pis ça me reviendra sûrement, mais un acteur dont le seul titre de gloire est d’avoir joué un rôle niveau figurant dans Et pour Quelques Dollars de Plus, ça n’augure rien de bon.
Le réalisateur c’est Umberto Lenzi, le réalisateur de Cannibal Ferox que je n’ai pas vu, de Démon 3 que je n’ai pas vu et de La Maison du Cauchemar que je n’ai pas vu non plus. Mais Umberto Lenzi a une certaine réputation et donc il subsiste un espoir très minime que Pistolet pour un Massacre soit, sinon le chef d’œuvre oublié du western européen, au moins peut être un « bon » film un peu barge.
Bon.
Le début est original, le blondinet est un soldat qui refuse de porter les armes par conviction religieuse, et il se fait condamner au bagne. Les forçats ramassent du sel, je sens venir une évasion à base de pelleté de sel en pleine face du sergent sadique. Ah ben non, perdu, le type est gracié, genre comme dans la vraie vie, pas d’évasion, nada, pfff. Du coup il retourne chez lui, mais NAN, faut jamais retourner chez soi, c’est chercher les ennuis que de retourner chez soi, ils devraient le savoir au bout d’un moment les héros. Alors comme par hasard, il trouve ses parents trucidés (admirez son timing, il arrive pile trop tard) et il est tout étonné. A peine le temps d’enterrer tout ça, il décide de se venger et d’apprendre à tirer, ce qui nous amène à une ellipse savamment dosée dans la mesure où on ne le voit pas du tout apprendre à tirer. Le but est avant tout de pomper sans vergogne une scène bien connue d’un certain film où Blondin coupe la corde à Tuco. Mais le blondinet n’est pas Blondin, et bien que le discours du juge sente l’authenticité dans sa palanquée de termes techniques, l’action manque un peu de fougue.
Pourtant le propos se noircit légèrement, car notre Blondinet n’a sauvé la vie au pendu que pour le descendre de sang froid après lui avoir fait creuser sa tombe. Le coté pathétique, sombre et noir de la vengeance est bien montré ici, comme dans la scène suivante où une femme voit son mari mourir devant ses yeux et ceux de ses enfants. Le malheur des uns fait le malheur des autres ! Diantre, mon intérêt se réveille, et le film m’en paraît d’autant plus prometteur. Un vieux petit croque mort gouailleur, ça vous rappelle quelque chose ? Un révérend qui sait se servir d’un pistolet et qui mâchouille sa pipe, ça vous rappelle quelque chose ? Oui oui, déjà trois éléments plagiés sur Sergio Leone, mais ça y est je suis dans le mood, et ces petits ‘hommages’ répétés ne vont pas me gâcher mon plaisir, au contraire, d’autant que les morts sont pour l’instant assez rares et qu’il y a quelques éléments de scénario qui viennent perturber le cours un peu trop lisse des évènements. Une bande de fous timbrés enfermés dans la prison et qui se mettent à hurler dès qu’on tire un coup de feu, avec gros plans sur leurs tronches hilares, c’est déjà moins lisse. Néanmoins, l’atmosphère de huis clos avec la ville encerclée par les bandits, et les habitants types (le maire, le maréchal ferrant, la chanteuse etc) qui jouent leur rôle d’habitant type est loin d’être vraiment Rio Bravesque, mais comme on dit, c’est l’intention qui compte. Et soudain les fous crasseux aux yeux exorbités sont lâchés dans la ville et c’est l’hallali à l’italienne : étranglement, tête fendue mais hors champ (scène coupée dans la version française ?), incendie, tentative de viol, la routine quoi. Les fous se font nettoyer au karcher façon spaghetti par nos héros et finalement cet épisode reste un pétard mouillé, dommage.
Le passage à tabac qui suit ne dure même pas les deux minutes réglementaires , flûte, l’intérêt général est en baisse, vite quelque chose à se mettre sous la dent, vite, une petite ambiance nocturne, oui ça bastonne, yes encore un petit aperçu du coté torturé et sombre de notre cher blondinet, et soudain, pour la troisième fois au moins, il fait semblant d’abandonner la ville, si señor, il passe du coté des méchants, va-t-il trahir ses amis, le suspense est à son comble, et pour la troisième fois au moins, il REVIENT au village en prenant l’air énigmatique du héros qui sait ce qu’il fait, et bon sang mais c’est qu’il se met à braquer des gens et à prendre des otages notre blondinet, on croit rêver, ah la la quel supplice, combien de temps cela va–t il durer, ouf, soulagement général dans le public aux abois, notre héros se lève doucement pendant que les bandits dorment, il est donc encore de notre coté, aaah purée, double twist d’un coup, en fait le révérend savait pour la fausse trahison du blondinet, mais plus fort encore, LE REVEREND EST DE MECHE AVEC LES BANDITS, et incroyable, troisième coup de théâtre en moins de 57 secondes, je viens de réaliser que le blondinet est le petit jeunot qui se fait abattre par Indio dans les flashback de Et pour Quelques Dollars de plus, aaah voilà voilà ; après être descendu par les toits alors qu’il aurait pu tout simplement prendre la porte, le blondinet nous mène droit vers la fin du film, on ne comprend plus vraiment qui trahit qui mais tant pis, blam, blam, blam, BOUM, pan, pan pan, piouuuww, ahhrgh, en fait OK, le révérend a trahi tout le monde, ça c’est du twist, et C’EST PAS FINI, en fait on apprend que c’est le révérend qui est à l’origine du meurtre des parents du blondinet, mais quand est ce que ça va s’arrêter, au passage le blondinet tue encore un type à bout portant de sang froid, il est carrémént ambigu, et non ça ne s’arrête pas, il restait un fou oublié en liberté, mais, nouveau pétard mouillé, il se fait descendre pronto et zou, c’est le duel final, sans surprise mais plutôt réussi, VICTOIRE, et puis ça y est notre blondinet a grandi, il se met à boire du whisky !!
Ouf…
Cinq minutes plus tard
Bon c’est sympa comme exercice. Bilan à tête un peu plus froide : héros dont l’ambiguité tranche avec le physique fade, quelques trucs très réussis, un manque d’audace en ce qui concerne les fous (mais est ce la version complète ?), mais pour les amateurs, je pense que ce n’est pas si mauvais. Pour les admirateurs d’Umberto Lenzi, j’imagine que c’est assez décevant.Film également connu sous le titre La malle de San Antonio.
Au fait c’est du Evidis ?
Non pas cette fois, c’est les Editions du film retrouvé, responsables également de El Puro, la Rançon est pour toi. Alors ça ne vaut pas beaucoup mieux en terme de qualité d’image, mais au moins a-t-on un menu et une préz. de la collec. Il s’agit d’un double DVD, le deuxième étant 4 dollars de Vengeance. J’y reviendrai peut-être…
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