Far West Story
Banda J & S, storia criminale del far west
Sergio Corbucci
1972
Sergio Corbucci
1972
Jed est un bandit qui vole aux riches et aide les pauvres. Il se retrouve avec Sonny entre les pattes, fille genre garçon manqué, qui rêve de devenir un grand bandit.
Sonny & Jed font bien sûr immanquablement penser à Bonnie and Clyde Barrow, la fin tragique en moins. Un latin ne pouvant décemment pas être taxé d’impuissance, Jed (Tomas Milian) est seulement incapable de faire l’amour à une vierge, ce qui permet d’expliquer la relation platonique qui se noue d’abord entre ces deux là. Platonique d’accord, mais une relation de couple quand même, ou plutôt une relation femme battue/homme violent bien que Sonny (Susan George) ne soit (presque) battue que verbalement. « T’es qu’une femelle », « pauvre conne » « T’as pas de nichons », la violence du langage n’a d’égal que l’animalité de Jed, interprété par un Tomas Milian pratiquement antipathique de bout en bout. De temps à autre, un brin d’humanité transparaît puis s’évapore comme la sueur dans le désert. Sonny elle s’attache à cette bête qui pourtant n’a que mépris pour elle, et va chercher avec douceur ou avec violence à faire ressurgir la part d’humanité de son compagnon. Archétype même du macho brut de frites qui ne pense qu’aux gros nichons, Jed a pourtant une conscience politique anti-capitaliste assez élevée qui s’exprime par un petit monologue introductif, par son mépris des riches, et par sa défense – quand il a le temps – des paysans a qui les riches veulent enlever le peu qui leur reste. Mais même dans cette mission, Jed échouera, absent au moment important pour cause d’individualisme forcené.
Fidèle à l’esthétique transalpine, Sergio Corbucci - car c’est de lui qu’il s’agit – enguenille ses personnages de fourrures et pièces de tissu dépareillées, bottes déformées crasseuses et barbes de 9 jours, tignasses noires, gueules délabrées et flingues planqués Dieu sait où. Ils ne mangent pas, ils engloutissent. Ils ne boivent pas, ils s’abreuvent. Sonny est quasiment déféminisée, habillée n’importe comment, la démarche d’une gamine de 12 ans plutôt que d’une femme de grand chemin dure et fière. Ses yeux doux contrastent avec la fulgurance de ses attaques incongrues mais au fond elle reste fragile et victime. Comme dans tout Corbucci, il y a un troisième larron qui cherche à capturer les deux autres. C’est ici Telly Savallas lui aussi engoncé jusqu’au cou dans d’épaisses fourrures, puis devenu aveugle, affublé d’une pelure de mendiant, la canne du pauvre à la main, mais la détermination de vengeance froide et les grenades intactes. Comme dans tout Corbucci il y a des putes, destinataires d’une véritable amitié de la part de Jed, y compris la patronne qui est pourtant loin d’être tendre avec Sonny. Comme dans tout Corbucci, il y a des pauvres, qui ne peuvent pas et ne veulent pas se battre mais qui sont dignes, et comme toujours, ce sont eux les perdants.
Fidèle à la sonorité all’italiana, le vent souffle et la musique de Morricone fait des merveilles. Lui seul sait rendre aussi poignant l’arrivée dans un village de nos deux héros trempés jusqu’aux os, dégoulinants de pluie sous une averse presque tropicale. Lui seul peut rendre aussi émouvante une séance de petits baisers entre Sonny et Jed, le soir enroulés dans une peau de bête. La magie opère et le film passe au statut supérieur dans la petite géographie du western italien, la petite perle qu’on attend souvent mais qu’on trouve rarement.
Car si la bouffonerie, la cruauté et la violence sadique sont moins présentes que dans les œuvres plus connues du réalisateur, Far West Story est bien une perle dans la filmographie de Sergio Corbucci. Il s’agit ici d’amour, de féminisme et d’humanité. Le constat final est amer, certes Jed a changé, il constate qu’il est totalement dépendant de Sonny, mais son « putain de ta race » final montre les limites de son évolution. Sonny et Jed restent deux têtes de mules qui vont continuer à se faire des coups bas toute leur vie. Un de ces couples pour qui la vie n’est pas que tendresse…
Fidèle à l’esthétique transalpine, Sergio Corbucci - car c’est de lui qu’il s’agit – enguenille ses personnages de fourrures et pièces de tissu dépareillées, bottes déformées crasseuses et barbes de 9 jours, tignasses noires, gueules délabrées et flingues planqués Dieu sait où. Ils ne mangent pas, ils engloutissent. Ils ne boivent pas, ils s’abreuvent. Sonny est quasiment déféminisée, habillée n’importe comment, la démarche d’une gamine de 12 ans plutôt que d’une femme de grand chemin dure et fière. Ses yeux doux contrastent avec la fulgurance de ses attaques incongrues mais au fond elle reste fragile et victime. Comme dans tout Corbucci, il y a un troisième larron qui cherche à capturer les deux autres. C’est ici Telly Savallas lui aussi engoncé jusqu’au cou dans d’épaisses fourrures, puis devenu aveugle, affublé d’une pelure de mendiant, la canne du pauvre à la main, mais la détermination de vengeance froide et les grenades intactes. Comme dans tout Corbucci il y a des putes, destinataires d’une véritable amitié de la part de Jed, y compris la patronne qui est pourtant loin d’être tendre avec Sonny. Comme dans tout Corbucci, il y a des pauvres, qui ne peuvent pas et ne veulent pas se battre mais qui sont dignes, et comme toujours, ce sont eux les perdants.
Fidèle à la sonorité all’italiana, le vent souffle et la musique de Morricone fait des merveilles. Lui seul sait rendre aussi poignant l’arrivée dans un village de nos deux héros trempés jusqu’aux os, dégoulinants de pluie sous une averse presque tropicale. Lui seul peut rendre aussi émouvante une séance de petits baisers entre Sonny et Jed, le soir enroulés dans une peau de bête. La magie opère et le film passe au statut supérieur dans la petite géographie du western italien, la petite perle qu’on attend souvent mais qu’on trouve rarement.
Car si la bouffonerie, la cruauté et la violence sadique sont moins présentes que dans les œuvres plus connues du réalisateur, Far West Story est bien une perle dans la filmographie de Sergio Corbucci. Il s’agit ici d’amour, de féminisme et d’humanité. Le constat final est amer, certes Jed a changé, il constate qu’il est totalement dépendant de Sonny, mais son « putain de ta race » final montre les limites de son évolution. Sonny et Jed restent deux têtes de mules qui vont continuer à se faire des coups bas toute leur vie. Un de ces couples pour qui la vie n’est pas que tendresse…
Qu’est ce qu’ils attendent pour le sortir en DVD ?
C’est le drame, pour un Spiderman 2, un Spiderman 2.1, un Spiderman 2 Collector, un Spiderman 2 Definitive Edition, inclus la B.A de Spiderman 3 en HD, on a 0 Sonny & Jed. Baah, il vous reste soit à chercher un DVD à l’étranger (je pourrais chercher s’il existe mais j’ai la flemme), soit à rechercher une VHS VF. La VHS, l’image est grise, le son nasillard, mais la magie opère quand même!
C’est le drame, pour un Spiderman 2, un Spiderman 2.1, un Spiderman 2 Collector, un Spiderman 2 Definitive Edition, inclus la B.A de Spiderman 3 en HD, on a 0 Sonny & Jed. Baah, il vous reste soit à chercher un DVD à l’étranger (je pourrais chercher s’il existe mais j’ai la flemme), soit à rechercher une VHS VF. La VHS, l’image est grise, le son nasillard, mais la magie opère quand même!
[Edit] Tout arrive, il est sorti chez Wilde Side en très bonne qualité!
Bonjour,
RépondreSupprimerCe film de Corbucci est actuellement diffusée sur la chaîne "Action" qui est sur divers bouquets câble et satellite.
Bravo pour ton blog que je n'ai fait que survoler mais dont j'ai noté l'adresse pour y revenir au plus vite !
Bonne nouvelle, ce film arrive en DVD chez Wild Side ainsi que d'autres bonnes surprises.
RépondreSupprimerEn effet, c'est une excellente nouvelle.
RépondreSupprimeret el mercenario,blindman,c'est pour quand?
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