lundi 9 juillet 2007

On m'appelle Providence


Des gadgets, de la crasse et de la castagne! Oyez oyez, laissez vous entraîner par Providence!!

La vita, a volte, e’molto dura, vero Provvidenza
Giulio Petroni
1972

Avec:Tomas Milian, Greg Palmer

Providence est un chasseur de primes habillé comme Charlot, fin élégant et racé, qui voyage dans une diligence transformée en voiture gadget à la James Bond, et qui livre sans cesse le même bandit aux shérifs locaux. L’histoire n’a pas d’importance, le film n’est que gags, crasse et gros délires.

On m’appelle Providence est un film qui a vieilli. Je ne dis pas ça comme une insulte lancée négligemment au film, mais plutôt comme un avertissement préalable nécessaire pour mieux l’apprécier. Les années 80 et 90 ont été beaucoup plus loin en terme d’humour poids lourd avec des films comme Y a-t-il un pilote dans l’avion ? ou Y a-t-il un flic pour sauver la Reine ?. Les Nuls aussi sont passé par là, ce qui fait que en comparaison, le rythme assez lent, les tics appuyés de ce On m’appelle Providence pourraient rebuter les moins ouverts d’entre nous.

Et ce serait dommage. Car les références sont nombreuses : le héros incarné par Tomas Milian prend plus ou moins l’apparence de Charlot, et sa façon de se battre rappelle également les manières du petit vagabond. L’hommage s’arrête là car ni la tendresse de Chaplin, ni l’aspect social de ses films ne transparaît à aucun moment dans On m’appelle Providence. Providence, malgré son nom, n’est qu’un chasseur de prime uniquement motivé par l’appât du gain, n’oublions pas que nous restons malgré tout dans la tradition du western italien. Les Marx Brothers sont aussi cités avec le gag de Oklahoma Kid (Gregg Palmer) qui retient un arbre ainsi que Tex Avery et les gags du même Oklahoma Kid (un espèce de Bambino en moins teigneux) qui laisse une grosse marque dans le sol quand il plonge à terre. D’ailleurs un cheval « de série » s’en souvient encore. Bien sûr, l’humour à la Trinita n’est pas en reste, il y a de la crasse à faire crever les poissons des rivières, des bastons interminables, une partie de billard mémorable et des acteurs qui cabotinent à outrance. Et je ne vais pas énumérer tous les trucs de la diligence de Providence, il faut vous laisser un peu de découvertes, chers amis lecteurs. Parfois c’est gros, lourd et pesant, parfois c’est cinglant, inattendu et franchement drôle. Mais dans tous les cas, cela reste cohérent, assumé, filmé avec talent, très loin de certaines catastrophes comme Les ravageurs de l’ouest. Giulio Petroni est le réalisateur du remarquable La mort était au rendez vous et du très intéressant Tepepa, et on doit lui reconnaître le talent ici de réaliser son film avec sérieux et de ne pas sombrer dans la facilité. Ennio Morricone ajoute une touche légère et dynamisante au film, avec une musique réutilisée d’ailleurs dans un autre western dont le titre m’échappe présentement. Tomas Milian j’adore toujours autant. Ici il est presque parfait dans ce rôle de dandy droit et digne dans ses manières, escroc et roublard dans ses actes (ce qui au fond en fait l’antithèse du personnage de Chaplin, mais passons…). Alors On m’appelle Providence n’est certes pas un chef d’œuvre, mais il représente sans doute une réussite du western italien comique post-Trinita, en même temps qu’un point d’arrêt. Comment en effet aller plus loin dans le registre parodique après ça ? Comment continuer à retourner des codes déjà maintes fois détournés ? Comment continuer à introduire des fantaisies iconoclastes après la diligence de Providence ? Comment renouveler encore un genre en pleine décadence ? On m’appelle Providence n’est déjà plus vraiment un western, il constitue plutôt une parodie de parodie de parodie qui finit par se mordre la queue. Néanmoins, ceci ne doit pas vous empêcher de l’apprécier à sa juste valeur : un film drôle et réussi malgré tout, avec des acteurs, des trognes, une musique, des décors qui raviront de toutes façons les amateurs du genre.

Comment le trouver? Ma foi moi-même je serais bien en peine de le savoir. le DVD-R qu'on m'a prêté est en VF, l'image est assez correcte, mais je ne sais pas du tout quelle en est la source. Merci aux fans purs et durs d'écumer la terre entière pour trouver ces films, rechercher des VHS en bon état, récupérer une VF à droite, la rajouter à gauche. Si on devait s'en tenir au éditeurs français, on en serait réduit à critiquer les mêmes Evidis sans fin, au fur et à mesure de leur reparution en kiosque ou de leur réexploitation sous des packaging différents.
Bzzz crrr...

Ha, la personne qui m'a prêté le DVD-R me signale dans mon oreillette qu'il s'agit plus simplement d'un enregistrement d'une chaîne du câble. Raison de plus pour jeter la pierre aux éditeurs infoutus de sortir en DVD des trucs qui passent à la télé!

8 commentaires:

  1. slt TEPEPA,je suis à la recherche de se film sans succès et limite dégiuté de ne pas le trouver car j'adore se film que j'avait vu il y à des années chez un copain malheureusement perdu de vue,penses tu que soit possible d'en avoir une copie,je suis prêt à payer ,j'avait trouvé une personne sur le bon coin qui devait me le faire mais elle n'arrive pas à le décrypter avec dvd shrink,je suis très déçut,cordialement,bls 79

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  2. Bonjour, comme indiqué dans le texte, le DVD-R m'avait été prêté par une personne du forum Western Movies, et je n'en ai pas gardé d'enregistrement. Désolé.

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  3. Tres bon film de l'epoque a voir!
    Il faut savoir qu'il s'agit d'une reprise d'un western de terrence hill et budd spencer qui est tout aussi bien :)

    Pour les moins nostalgique je conseil marverick de bel gibson qui est quand meme un peu plus frais!

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  4. Vu hier soir seulement.
    Un Hill-Spencer avec Milian et un presque sosie de Bud. C'est tout.

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  5. C'est le côté répétitif qui m'agace et m'endort. Et puis... comme je te sis fan de l'Argentin, j'évite d'en dire du mal.

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  6. Je l’avais vu à sa sortie boulevard Poissonnière, y avait foule et toute la salle était pliée ! Faut dire que Milian employé en comique est très bon ! Je viens de le revoir en ripley’s home video (belle qualité d’image et en plus y a une interview de Petroni !), c’est tout en italien et ça n’a pas pris une ride !

    Flingo

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  7. J'aime bien ces parisiens qui se figurent dans leur caboche que le monde entier sait de quoi il s'agit quand ils mentionnent la géographie de leur lieu de résidence (ou ex-lieu de résidence)...

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