Un colt pour trois salopards
1971,
Burt Kennedy
Avec: Raquel Welch, Ernest Borgnine, Jack Elam, Robert Culp, Strother Martin.
Burt Kennedy
Avec: Raquel Welch, Ernest Borgnine, Jack Elam, Robert Culp, Strother Martin.
Raquel Welch se fait violer par un Jack Elam barbu, un Ernest Borgnine et son gros ventre et un Strother Martin qui cabotine toujours autant. Vêtue de son seul poncho, elle part à leur recherche pour se venger !
Comme Soleil Rouge ou La bataille de San Sebastian, Un Colt pour trois salopards est un de ces westerns que le puriste du spagh regarde d’un air un peu distant, en marmonnant qu’il ne s’agit point là d’un spagh, prétextant une nationalité un peu trop anglo-saxonne aux entournures du réalisateur et/ou des fonds investis. Pourtant, on sait bien que le western spaghetti n’est pas une affaire de frontières, mais plutôt de ressenti. Déchiffrons donc ce colt pour trois salopards pour voir dans quelle catégorie le placer.
De Dieu les crée, moi je les tue à Sartana si ton bras gauche te gène, coupe le, les titres de western spaghetti ne font pas en général dans la dentelle. Un colt pour trois salopards ne déroge pas vraiment à la règle, bien que l’on remarque que le titre original, Hannie Caulder soit beaucoup plus sobre.
Sergio Leone avait lancé la mode avec Pour une poignée de dollars, une ribambelle de films suivirent avec des génériques composés d’assemblages de photos sépia sur-exposées et teintes en rouge avec des animations de cavaliers se faisant descendre en avant-plan. Le générique de Un Colt pour trois salopards fait pareil ou presque, avec un dessin de Raquel Welch dans son poncho et la caméra qui explore chaque détail du dessin.
Oui, n’importe quel western spaghetti de bas niveau tente de reproduire les sonorités des meilleurs moments de l’œuvre de Morricone, quand ce n’est pas Morricone lui-même qui refourgue les morceaux que les autres n’ont pas voulu. Dans le meilleur des cas, la musique est belle et prenante, le thème principal est repris, arrangé, développé, travaillé jusqu’à plus soif tout au long du film, ce qui fait que la musique, et donc le film, vous accompagnent longtemps après encore, dans votre dodo, après avoir vu le film. Et pour peu que vous ne regardiez pas les spagh à la suite, comme on regarde une nuit 24 heures chrono sur Canal, il se peut même que la musique ressurgisse dans votre tête quelques jours après, où même que vous vous en souveniez encore vingt ans plus tard. La musique de Un colt pour trois salopards est sans conteste spaghettienne, pour preuve, je l’ai encore en tête, alors que celle du Massacre de Fort Apache non…
Avant de violer Raquel Welch, les trois crapules dévalisent une banque - banco donc – dans un pueblo mexicain regroupé autour d’une magnifique église blanche. Certes, les américains, Sam Peckinpah en tête, ne se sont pas privés de situer leurs films dans le vrai Mexique, mais quand même, c’est une constante spaghettienne qui saute aux yeux.
Sergio Leone a élevé les cache-poussières au rang d’icône de mode, bien avant Neo et son manteau noir et son Nokia. Au final, cet élément vestimentaire à été assez peu plagié dans les westerns spaghetti que l’auteur de ce blog a pu modestement voir, et finalement l’hommage le plus mémorable reste celui de Clint Eastwood dans Pale Rider. Mais ici, dans Un colt pour trois salopards, les trois salopards du titre portent ces long manteaux, avec plein de crasse dessus, et rien que ça, c’est chouette.
Ah, ici non ! Elle roupille au soleil et se met à la poursuite de nos trois lascars et ça manque férocement de mitrailleuse pour que ça fasse vraiment spagh. Les plus malins feront remarquer que la quintessence en matière de massacre d’armée Mexicaine à la mitrailleuse se trouve dans La Horde Sauvage qui n’est pas un western spaghetti. L’auteur de ce blog rétorquera qu’il ne fait point ici œuvre universitaire et qu’il peut donc placer autant de syllogismes qu’il juge nécessaire pour étayer sa démonstration. De toute façon, l’armée Mexicaine de Un colt pour trois salopards reste remarquablement en vie, donc ça ne colle pas, mais tout de même, armée Mexicaine il y a, ce qui place ce film plus près du western spaghetti que, mettons, La captive aux yeux clairs
Certes, et là c’est bien le cas. L’attaque de banque dégénère en massacre, les trois gus ne savent pas voler un cheval sans descendre au moins un type, et quand les mexicains attaquent l’armurier sans qu’il y ai besoin d’un motif quelconque pour justifier l’attaque, it’s raining men ! Si ça c’est pas une western spaghetti, je ne sais pas ce que c’est !
Evidemment l’énoncé est faux d’emblée, puisque les westerns spaghetti avec Raquel Welch sont rares (il faudrait étudier de près Bandolero pour le catégoriser au plus vite). Mais il est vrai que la femme dans le western spaghetti se fait en général violer, afin de catharsiser les humeurs mauvaises du spectateur mâle lambda (et j’invente des mots si je veux), quand elle ne se fait pas tuer (mais là, elle rejoint le sort de l’ensemble du casting dans une démarche unitaire et égalitaire bienvenue ). Le viol de Un colt pour trois salopards a le mérite d’être non voyeuriste, assez dur, et répété au cours du film sous forme de flashbacks fugaces, pour justifier la détermination de l’héroïne.
Fieewwwouuuuiiuiiifiwwwwwuioiuuuuf, on n’y coupe pas, écoutez, c’est le vent du malheur, le vent de la violence déchaînée et implacable.
Mais si, voyez Robert Woods dans Quatre dollars de vengeance ou George Eastman dans Ciakmull, ou Clint Eastwood dans heuuu….
Là, pour Un colt pour trois salopards, c’est du poncho érotique. Il faut comprendre que Raquel Welch est nue sous son poncho, on voit ses longues jambes fuselées et le spectateur mâle lambda est censé être tout baveux devant son écran. Pourtant, avec ses cheveux longs à peine peignés et ce poncho qui ressemble plus à un haillon qu’à un vêtement, avec ses guenilles aux pieds en guise de bottes, Raquel Welch ressemble plus à la femme préhistorique de One Million years B.C. qu’à une pistolerotte en devenir. Welch qui marche ainsi presque en titubant incarne la sauvagerie humaine dans un monde en déliquescence où la femme est prise comme on prend un pastis. Les producteurs n’osant pas faire durer ce concept - presque Blindmanesque dans le propos – jusqu’au bout de l’intrigue, la belle s’affuble d’un pantalon qu’elle fait tremper dans l’eau pour que ça lui moule les fesses. On remarquera qu’au cours des duels, elle préfère ne pas imiter le geste de Clint Eastwood qui remonte son poncho, ce qui aurait pourtant pour effet de montrer ses seins et de déstabiliser ainsi son adversaire. Non elle se contente de le remonter un peu pour dégager son bras, mais c’est comme quand on fait la vaisselle, ça retombe toujours. Et maintenant que j’ai réussi à placer les mots « nue », « fesses » et « seins » , cet article va cartonner à donf dans google, ouaiiiis, kikoooo, lol ptdr :->(oOO-)
Pas toujours, mais là oui. Vincent Cassel raconte ainsi dans le commentaire audio de Blueberry que Ernest Borgnine lui confia que la dernière fois qu’il était venu tourner ici (ie, en Espagne), c’était pour violer Raquel Welch. Apparemment, il y a des expériences qui marquent dans la vie d’acteur…
On papotte, on papotte, mais ça devient de plus en plus clair, Un colt pour trois salopards est un pur western spaghetti !
Les Shérifs dans Un colt pour trois salopards sont ils des couards crapuleux comme celui dont Clint Eastwood ôte l’étoile dans Et pour quelques dollars de plus ? Check ! D’ailleurs Raquel Welch a cette belle phrase : « il n’y a pas de femmes dures, il n’y a que des hommes mous ».
Ce sont les montagnes et la neige du Grand Silence ou de Condenados a vivir, c’est la boue de Django, c’est la tempête de Et le vent apporta la violence. Là le vent souffle très fort pendant le final, et en cours de film, on voit… la mer ! La mer dans un western, c’est peu banal.
Il y a dans Un Colt pour trois salopards un ralenti sublime, vraiment très ralenti, où l’impact de la balle éclate sur la porte du saloon trois heures après avoir été tiré, pendant qu’un couteau vole dans le sens opposé. Génial. J’oubliais, dans les westerns spaghetti, il y a toujours un mec qui joue du couteau. Là c’est Ernest Borgnine
Ha non tiens, ça colle pas, ‘tainnn qu’est ce qu’elle fout là cette scène, il n’y a jamais de trucs romantiques dans les westerns spaghetti (encore qu’il y ai un peu de babillage amoureux dans Black Killer, mais c’est pour mieux trancher avec le massacre qui suit, alors ça compte pas). Non décidément, ça ne va pas du tout, Un colt pour trois salopards n’est pas un western spaghetti !
Très drôle et bien vu. Manque une question : que fait Christopher Lee dans un western (spaghetti ou pas) ?
RépondreSupprimerPeeping Tom
Raquel Welch se faisant violer par cette trogne de Jack Elam ? Il faut que je vois ce film !
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