mardi 8 mai 2007

Le triomphe des sept desperadas


Un western de gonzesses avec des indiens de pacotille et des scènes d’(in)action assez pauvres.


Rudolf Zehetgruber (Gianfranco Parolini)
1966
Avec: Anne Baxter, Maria Perschy , Chista Linder , Roasella Como


Les indiens massacrent un convoi, en tout cas ils donnent des coups de lance qui se coincent sous les aisselles des soldats, et des coups de tomahawk qui portent à coté, mais qui tuent quand même. Restent sept femmes qui vont tenter de survivre dans le désert et échapper aux indiens, qui crèvent de chaud sous leurs perruques mal ajustées.


Un western de femmes, c’est assez rare pour être noté. Un western de femmes réussi, c’est encore plus rare, alors un western de femmes italo-autrichien réussi, faut pas trop en demander non plus. Le scénario rappelle bien évidemment Convoi de femmes (Westward the women), même si je me la pète un peu en disant ça, n’ayant pas vu Westward the women, ou alors il y a trop longtemps. La structure du Triomphe des sept desperadas est narrativement binaire : les sept femmes sont confrontées à un péril quelconque (indiens, paroi à grimper…) puis les sept femmes bivouaquent et discutent de la vie, des hommes, et du renoncement. Quelques idées sont assez savoureuses, comme le moment où on les croit sauvées par des cavaliers, mais que ceux-ci se font tous massacrer fissa – à coup de flèche qui ne se plantent pas, entre autres– par les indiens ratés ; ou le passage dans le territoire des morts des indiens qui relève d’un (petit) cran la tension. On note aussi le discours pro-indien et le discours sous-jacent sur la sauvagerie des hommes qui n’épargne pas les femmes. Mais le tout manque de souffle, de crédibilité et d’assurance. D’abord les scènes d’action sont ratées, ensuite les intonations des protagonistes donnent un petit air de fête aux dialogues qui ne colle pas vraiment à la situation, qui devrait être nerveuse et désespérée. La bande son en « vo » est d’ailleurs en espagnol, preuve que la v.o n’existe pas pour ces productions italo-austro-hispano-franco-germano-tchequo-suisse au rabais. Si vous espériez voir un film prenant et palpitant sur la condition féminine dans l’Ouest, c’est raté, si vous vouliez voir un pamphlet féministe dérangeant pour votre testostérone, c’est raté, et si vous vouliez voir de la sauvagerie italienne à base de viols, de nudité gratuite et de combats dans la boue, et bien c’est raté aussi. Et ne comptez pas sur la musique pour créer une mélancolie factice, c’est raté également. Les interprètes sont convaincantes sans plus, aucune réelle passion, aucune qui se détache du lot. Un film vite oublié malgré son sujet, un film qui permet juste de réviser son espagnol grâce à Arte, merci Arte !

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