jeudi 1 juin 2023

Souvenirs: Du sang dans la poussière

 

Diffusion du mardi 29 juillet 1986 sur FR3 à 20h30

Critique d'André Moreau (Patrick Brion) du Télérama N°1906.

Dans mon souvenir, le film Du sang sur la piste (avec Randolph Scott) était diffusé le dimanche précédent. La concordance des titres m'avait interpellé, au point que je m'étais demandé si la semaine suivante un western nommé "La poussière de la piste" serait diffusé. Mais je constate sur ce Télérama que ce n'était pas Du sang sur la piste diffusé ce dimanche 27 juillet 1986, mais La captive aux yeux clairs. Du sang sur la piste a en fait été diffusé le lundi 21 juillet 1986, encore un semi faux souvenir.

dimanche 28 mai 2023

Il est temps d'essayer ChatGPT

 

Tepepa: Peux-tu me rédiger une critique à charge d'Il était une fois la révolution?
 
ChatGPT

Titre : Une révolution ratée : "Il était une fois la révolution"

"Il était une fois la révolution", réalisé par Sergio Leone, est un film qui prétend retracer les événements d'une révolution, mais qui échoue lamentablement dans sa tentative de captiver et d'émouvoir les spectateurs. Malgré le renom du réalisateur et son talent pour les films de genre, cette œuvre se perd dans une narration confuse, des personnages peu développés et un manque flagrant de profondeur.

L'un des plus grands défauts du film est son scénario incohérent et décousu. On a l'impression que le réalisateur s'est perdu dans ses propres idées, enchaînant des scènes sans lien clair et en négligeant complètement le développement de l'intrigue. Les transitions abruptes entre les séquences rendent le récit confus, laissant les spectateurs perplexes quant aux motivations des personnages et à l'évolution des événements.

Les personnages eux-mêmes sont décevants. Le protagoniste, interprété par Rod Steiger, manque de charisme et son arc narratif est peu convaincant. Sa transformation supposée en révolutionnaire manque de crédibilité, car on ne voit aucune évolution significative de son personnage au fil du film. Les autres personnages secondaires sont également sous-développés, ne laissant aucune impression durable. L'absence d'une caractérisation approfondie prive le film d'une réelle substance et empêche toute connexion émotionnelle avec le public.

En outre, le film souffre d'un manque d'ambition esthétique. Connu pour ses grandes scènes d'action et ses paysages époustouflants dans des films tels que "Il était une fois dans l'Ouest", Sergio Leone se contente ici de reproduire des clichés du genre sans apporter rien de nouveau. Les séquences de fusillades sont prévisibles et manquent de tension, et les décors sont dépourvus de vie et de réalisme.

Enfin, la durée excessive du film aggrave ses problèmes. Avec une durée de plus de trois heures, "Il était une fois la révolution" s'étire inutilement, diluant encore plus un récit déjà confus. Les longueurs et les répétitions rendent le visionnage fastidieux, et l'absence de rythme contribue à l'ennui grandissant ressenti par les spectateurs.

En conclusion, "Il était une fois la révolution" est un film qui déçoit à bien des égards. Son scénario confus, ses personnages peu développés et son manque d'ambition esthétique font de cette œuvre un échec. Même les fans de Sergio Leone auront du mal à trouver des qualités dans ce film qui ne parvient jamais à atteindre son plein potentiel.

samedi 27 mai 2023

Souvenirs: Mon nom est Personne

 

Diffusion postméridienne, dominicale et estivale de Mon nom est Personne le dimanche 21 juin 1981. Dans mon souvenir, il s'agissait d'un long week-end, style Ascension, mais le calendrier est formel, c'était un week-end normal. Critique acerbe d'André Moreau (Patrick Brion) dans le Télérama N°1640

Souvenirs: Le Bon, la Brute et le Truand

 

Première diffusion à la télévision française du 9 septembre 1984 à 20h35

Critique mi-figue mi-raisin d'André Moreau (Patrick Brion) dans le Télérama N°1808

vendredi 4 février 2022

The Power of the Dog



 

2021

Jane Campion 

Avec : Benedict Cumberbatch, Kirsten Dunst, Kodi Smit-McPhee et Jesse Plemmons


Ce film n'est pas un western, il en emprunte uniquement quelques codes pour exacerber la tension découlant d'une certaine thématique d'orientation sexuelle dans un monde viril et violent. On y voit en effet Benedict Cumberbatch, en cowboy dur et insensible, allumant sa cigarette avec une jolie fleur de papier qui avait été délicatement pliée et ciselée par un gringalet sensible, bien trop sensible pour des gens dont l'inclusivité n'était pas la qualité première. Ce gringalet, campé par un certain Kodi Smit-McPhee au physique tout en longueur assez incroyable, le prend très mal, et sa mère, jouée par Kirsten Dunst n'apprécie guère le geste non plus. Le film commence bien, Cumberbatch étant impeccable en dur à cuire, face au magnétisme assez intriguant de Kodi Smit-McPhee. On attend la suite!


 

Sauf qu'à partir de là, tout va se dérouler lentement. Très lentement. Au-delà de lentement même. Il en sort au moins un par an, de ces westerns contemplatifs où il ne se passe rien, où chaque regard est censé être lourd de signification, où les non-dits pèsent des tonnes, où les protagonistes semblent être écrasés par la démesure de l'ouest lointain. Inutile de préciser qu'on s'ennuie sévèrement dans ce film, d'autant que la confrontation qui semblait prometteuse entre le cowboy viril et le gringalet sensible est remise à plus tard, le gringalet étant parti étudier la médecine en ville. Pendant ce temps, sa mère se case avec le frère du cowboy viril et se met à boire. Le spectateur est déjà à ce moment là dans un tel état de léthargie, qu'il ne comprend pas trop pourquoi. A force de faire durer les plans, on en oublie l'histoire, on subodore qu'il y a un secret douloureux entre tout ce petit monde, mais à trop vouloir rendre les choses subtiles, elles deviennent inaccessibles. En clair, je commençais à me faire chier et j'ai rien capté.

Quand le gringalet ramène ses grandes guiboles dans le lieu de l'action, il se passe enfin quelque chose. Quelque chose que, dans mon semi-coma du vendredi soir, je n'avais pas vu venir et qui va bouleverser la relation entre les deux hommes. On peut dire que ça rebat les cartes, sans toutefois accélérer le tempo. N'allez pas croire qu'il y a de l'action, pas un seul coup de feu n'étant échangé dans ce western. Mais au moins, mon score de Glasgow qui avoisinait les 5 avant le retour du jeune homme, est remonté à 8 ou 9... On se souvient alors de Cumberbatch en scientifique homosexuel dans Imitation Game. On apprécie la richesse de l'interprétation de l'acteur. Finalement, c'est ici que commence le film. Son frère, on s'en fout. Kirsten Dunst alcoolique, on s'en fout. Le film continue cahin caha son bonhomme de chemin, et les vaches mortes de la maladie du charbon du début du film prennent de l'importance. La blessure à la main du cowboy pas si viril prend de l'importance. On regrette de n'avoir pas été plus attentif à la première partie du film, parce qu'on est infoutu de dire si ce qui se joue est prémédité ou pas. On se dit qu'on est peut-être bien passé à côté d'une histoire forte, et que c'est dommage. On se dit que si la cinéaste avait placé son histoire au premier plan plutôt qu'avoir tout misé sur cet aspect formel, sec et minimaliste, on n'aurait pas eu l'impression de perdre une soirée de plus. En clair je me suis senti floué, vidé, légèrement frustré par ce film qui a des qualités évidentes, et que pourtant pour rien au monde je ne voudrais revoir en entier.

Je terminerai sur un point de détail qui pourrait parler aux assidus de western qui passeraient par ici. Dans le film, le cowboy viril a pour maître un certain Bronco Henry, cavalier hors pair, mentionné à de nombreuses reprises pendant l'intrigue, et qui semble faire écho à tous ces cowboys de pacotille vus dans les westerns des années 30: les Tom Mix, les Hoppalong Cassidy et les Bronco Billy, aux chemises blanches éclatantes, aux selles brillantes et aux tenues soignées. Par écho à l'orientation sexuelle refoulée de son personnage, Jane Campion semble nous dire, en creux, que tous ces fringants cowboys qui passaient pour des modèles de virilité de l'époque constituaient plutôt des icônes homo-érotiques pour tous les faux macho de l'Amérique profonde. Je trouve ça plutôt amusant.

 

mercredi 27 janvier 2021

Les Chasseurs de Scalps


 

1969 

Sydney Pollack 

Avec: Burt Lancaster, Ossie Davis, Telly Savalas 

Ce qui faisait le sel de ce film à l'époque, (et encore il y a une trentaine d'années quand je l'ai découvert) c'était la rupture avec les conventions habituelles du western (Burt Lancaster énaurme dans son contre-emploi), le côté iconoclaste de l'ensemble faisant souffler un petit vent de folie grisant (largement porté par Telly Savalas) et décoiffant. Une prise de position à la fois plus adulte et moins théâtrale pouvait faire croire au spectateur qu'on ne se moquait plus de lui, et qu'enfin on arrêtait de lui servir le mythe du héros de l'ouest tantôt droit et valeureux, tantôt abject mais romantique, pour ne montrer par le biais de l'humour que des hommes assez grossiers versus des hommes plus cultivés, renversant au passage leurs clichés respectifs (ie le kebla (Ossie Davis) et les natives sont finalement les plus finauds et respectables), le tout emballé, du coup, dans une critique anti-raciste bienvenue (si). 

 

Aujourd'hui, si j'ai encore été sensible au jeu des acteurs et à la qualité de l'ensemble (et pis une image restaurée ça aide aussi), si certaines trouvailles, telle cette bagarre sans vainqueur final où la boue empêche de distinguer le blanc du noir, ont encore réussi à m'épater, je trouve que le motif global de la fable est devenu lourdingue et pataud, que le manque de rythme rend parfois les ficelles un peu grossières (au point d'avoir l'impression parfois, qu'on se moque de moi), et que le film désormais défonce des portes qui ont été largement ouvertes depuis bien longtemps. On sait où on nous emmène, sauf qu'on a vu tellement de films qui mettent des coups de pied dans les conventions du western, et parmi ceux-là tellement de chefs-d’œuvre, que là, pour le coup, on a du mal à vraiment accrocher. 

 Mais sinon c'est bien...

 

 Photo: Western Movies

dimanche 17 janvier 2021

Westworld Saison 3


 

La saison 3 de la série Westworld nous montre enfin le monde extérieur, un monde futuriste froid et aseptisé loin des majestueux paysages de western des saisons 1 et 2. D'un côté, ce changement de décor nous fait gagner en intérêt et en intensité, dans la mesure où la saison 2 tournait largement en rond dans le parc, d'un autre côté on perd la légère originalité de la série pour se retrouver dans une intrigue de science fiction beaucoup plus classique avec des réplicants hôtes face à des humains.

A vrai dire cela fonctionne plutôt bien, surtout après l'ennui poli ressenti tout au long de la saison 2. L'originalité de l'histoire consiste à révéler que, tout comme les hôtes qui hantaient le parc de Westworld, les humains qui peuplent le monde réel n'ont aucun libre arbitre, contrôlés qu'ils sont par une IA en forme de boule rougeoyante qui analyse, probabilise et modélise leurs destinées à grand renfort d'algorithmes. La référence aux réseaux sociaux actuels et aux méthodes marketing destinées à moduler nos subconscients en acheteurs compulsifs est bien sûr transparente. 


 

L'IA en question a été inventée par un certain Enguerrand Serac (joué par un Vincent Cassel plutôt bon), à moins que Serac ne soit qu'un avatar de ladite IA, ce n'est pas très clair au final. Cette IA prend soin d'éliminer tous les humains qui ne rentrent pas dans sa modélisation, psychopathes, poètes et autres gauchistes. L'hôte joué par Evan Rachel Wood, qui était une jeune femme sensible dans la saison 1 est désormais une blonde platine fatale de type Terminatrice, les yeux fixes, déterminée à utiliser l'IA pour libérer l'humanité, à moins que ce soit pour la détruire, son but étant volontairement flou jusqu'à la fin. 

Hop, ça ne manque pas d'action, on ne cherche pas sans arrêt à nous retourner les situations avec des twists à n'en plus finir et ma foi, sans que ce soit la série du siècle, on a réussi pendant ces huit épisodes à ne plus penser aux affres angoissantes de notre époque (au moment où j'écris ces lignes: le Covid et Trump). C'est déjà ça de pris. Certaines sous intrigues ne semblent pas résolues et on n'est donc pas à l'abri d'une saison 4. On verra bien ce que ça nous réserve.