jeudi 13 décembre 2007

Réédition de "Il était une fois le western européen"

On peut maintenant en parler puisque la news est sûre. Le livre de Jean-François Giré Il était une fois... le western européen sera réédité en 2008. La date de sortie est prévue en Septembre
La première édition, parue en 2002, était rapidement devenue introuvable car éditée à 2000 exemplaires seulement selon l'auteur. Le livre en question est une véritable bible, présentant analyses sur le genre par thèmes, rappel du contexte politique économique et social en Italie année par année, et surtout la liste quasi-complète des six cent westerns européens, avec fiches exhaustives, iconographie très riche, et critiques pour les plus intéressants d'entre eux, sans oublier un segment spécial pour les trois Sergio du genre: Sergio Leone, Sergio Corbucci et Sergio Sollima.
Tous les autres livres sur le sujet étant beaucoup plus anciens et tout aussi difficiles à trouver (encore que le mythique Seul au monde dans le western italien ne soit pas si introuvable que ça), Il était une fois le western Européen est rapidement devenu une légende, le livre que tout fan se doit d'avoir. Malgré quelques réserves que l'on peut apporter sur certaines critiques de l'auteur (une certaine tendance à la paraphrase qui parfois gâche les seules bonnes idées d'un film, peut-être parfois un peu de complaisance avec certains réalisateurs (dont Corbucci dont les navets ou les films insignifiants ne sont pas vraiment reconnus comme tels (d'ailleurs, vous prendrez bien une parenthèse de plus ?)), des résumés de films inutiles quand on voudrait avoir un avis, même concis, sur le film), Il était une fois le Western Européen est un livre indispensable dans lequel on se perd des heures et des heures avec plaisir, tout comme vous vous êtes perdus dans cette phrase trop longue. Une somme de travail considérable étalée sur des années et des années (j'imagine) par un passionné qui était là à la grande époque et qui peut donc en parler en connaissance de cause.
La bonne nouvelle pour ceux qui ne l'ont pas et la moins bonne pour ceux qui l'ont déjà, c'est que la réédition sera plus grosse, plus riche, plus grasse, plus calorique. En gros, la question pour ceux qui l'ont déjà est: le rachète-je ou pas? Si la réponse est oui, il vaut peut-être mieux jeter un oeil sur le coupon ci-dessous qui vous économisera quelques frais:



Pour ma part, je ne suis pas encore décidé. J'ai déjà vu beaucoup des "grands" westerns européens, et je veux prendre mon temps pour voir ceux qui manquent à mon palmarès. Quand je découvre un western italien pour la première fois, je ne consulte plus le Giré. D'abord parce que j'ai l'impression de le connaître par coeur, ensuite parce que j'ai acquis une certaine forme d'automatisme envers le genre et que je suis plus friand de critiques un peu moins consensuelles, comme celles que l'on peut trouver sur le forum Western Movies. Comme une sorte d'émancipation en somme...

Plus d'info: http://www.westernmovies.fr/forum/viewtopic.php?t=5669
En passant, l'autre livre mythique en français sur le genre: Seul au monde dans le western italien.

samedi 8 décembre 2007

Le fort de la dernière chance




The guns of Fort Petticoat
1957
George Marshall
Avec: Audie Murphy



Tintintin ! Un fringant lieutenant imberbe (Audie Murphy), déserte après que son colonel ait fait massacrer une tribu entière d’Indiens sans défense. Il part au Texas - vidé de ses hommes par la guerre de Sécession - pour aider les femmes de la région à se défendre des Indiens. Il rassemble tout son harem, au début hostile, puis coopérant, dans une Mission, et c’est un peu Alamo qui se rejoue, mais avec des femmes.



Des femmes mais pas des femmelettes. Elles se battent, et bien, et elles ne manquent pas de personnalité ces femmes, tout le contraire d’un Audie Murphy un peu trop propre, un peu trop lisse, un peu trop net. De même, si l’histoire n’est pas sans attrait ni originalité, la réalisation est bien fade et semble manquer cruellement de moyens. Toute l’action ou presque se situe dans cette mission encore plus délabrée que le fort Alamo, certains indiens sont bedonnants, et on ressent très nettement un manque de rythme alanguissant qui vous fait penser qu’on aurait mieux fait de se mettre un bon vieux spagh malsain plutôt que cette série B presque achevée par son happy end beaucoup trop ampoulé pour être apprécié. Quoi qu’il en soit, voilà à nouveau un film où les Indiens sont clairement les méchants du film, mais où il est montré tout aussi clairement que c’est bien à cause des blancs, et en particulier des galonnés stupides, que les guerres indiennes ont lieu. Un scénario bien ficelé avec moult rebondissements mais une réalisation bâclée et ans ampleur, légère déception donc. Il est étonnant de voir qu’un film comme Buffalo Bill, datant de 1944, peut paraître plus moderne que celui-ci datant de 1957, mais on ne peut que remercier France 3 de nous présenter ce type de western, original dans son scénario mais très classique dans sa forme. Un film à réserver uniquement aux fanatiques du genre, ou aux nostalgiques du western à l’ancienne.

mardi 4 décembre 2007

[HW]: Guy Bedos dans Kaamelott



Je voulais enregistrer le film sur Mitterrand pour me distraire et regarder Recherche Maison ou Appartement pour m'instruire. Du coup j'ai allumé la télé trop tôt et je suis tombé sur Kaamelott. Je n'aime guère tomber sur Kaamelott parce que j'ai le projet de regarder ça depuis le début un jour. En même temps, j'aime bien tomber sur Kaamelott parce que à chaque fois c'est un petit bonheur.
Il y avait donc là quatre personnes attablées qui discutaient, dont le Roi (Alexandre Astier) et Guy Bedos. Il faut remarquer que quand on tombe par hasard sur Kaamelott, on a quand même une forte probabilité de tomber sur quatre personnes attablées qui discutent.
Guy Bedos racontait l'histoire de ce petit garçon qu'il avait élevé jadis et l'émotion montait. Peu de gags verbaux anachroniques, l'auteur ne cherchait visiblement pas à faire rire. Juste la voix de Bedos qui faisait l'acteur et qui ne cherchait pas à faire rire non plus. Bedos parlait, et Astier se taisait et on entendait les poules caqueter dans le fond. On se régalait des costumes et on se régalait du talent de l'auteur à savoir faire vivre une grande histoire en quelques lignes de dialogue. Et puis quand le final atteignait son sommet émotionnel, Bedos avait les yeux mouillés et on se rendait compte qu'il y avait une petite musique douce très belle.
Un grand petit moment de télévision, presque un grand moment de cinéma.