dimanche 13 juillet 2008

Les vengeurs de l’Ave Maria

1970
I Vendicatori dell'Ave Maria
Bitto Albertini
Avec : Tony Kendall

Les vengeurs de l’Ave Maria est un western spaghetti édité par Evidis avec la jaquette ci-dessous :


(meilleur visuel à venir un jour)

On y voit un pistolero ténébreux avec un chapeau difforme, une winchester et un flingue à la main. Engoncé dans une vareuse douteuse type barbour australien et bardé de cartouchières dans tous les sens, on présume rapidement d’un western bâtard aux contours historico-géographiques très flous, mais riche d’action esthétiquement décérébrée. Le problème, c’est qu’en vrai dans le film, les héros ressemblent à ça :









Un blondinet dans une éclatante chemise rouge, un autre en chemise bleue et un autre en chemise jaune pétant. Evidemment, le choc est plutôt rude. Evidis exploite donc à fond le filon de l’arnaque commerciale, à moins que ce soit un je-m’en-foutisme poussé à la limite du criminel.

En effet, quelle déception pour l’amateur de noirceur vomitive italienne de découvrir un western fadasse ancré dans le petit monde des saltimbanques chatoyants mais sans le sou. Le pire, c’est que ça rendrait encore plus mauvais à nos yeux un film qui ne demandait qu’à être traité comme une production fauchée mais honnête. Car cela semble être le leitmotiv du film : on est fauché, mais on s’amuse, et la bonne humeur est censée faire passer les décors matériels réduits au strict minimum, les décors naturels qui évoquent tout sauf l’Arizona, la musique réutilisée d’un autre film et le scénario convenu. Acrobaties, déguisements, bagarres, humour lourd, sadisme minimal, le film ratisse large, récupère les ingrédients de partout (à commencer par le titre, pompé sur un western de Colizzi et le thème des saltimbanques pompé sur un autre western de Colizzi), mélange, malaxe le tout et nous revomit un produit consensuel, sans saveur réelle, mais qui a suffisamment de métier, de sérieux et de compétence pour être agréable à regarder.

Les trois héros bondissants du cirque sont fades et sans charisme, mais ils savent tout de même emballer une scène d’action avec succès. Le père des trois gus (Spartaco Conversi) fait ce qu’il peut pour être de bonne humeur tout le temps et filer le coup de poing quand il le faut (physiquement, il fait un peu penser à Belmondo). La fille du Shérif est très jolie et tout se termine bien avec le nombre de morts réglementaire. Alors que demande le peuple ? Un peu plus de sérieux de la part d’Evidis ? Au vu de l’accroche stupidissime qu’ils ont mis sur leur jaquette (« Sans pitié, juste pour… la vengeance. »), ça n’a pas l’air d’être le genre de truc que le peuple peut espérer un jour… Car finalement, ce que l’on retiendra de ce film, c’est plus l’énorme fossé entre la boite du DVD (pour enfoncer le clou, notons que les photos à l’arrière ne correspondent pas au film) et son contenu que le film lui-même.

Spartaco Conversi

11 commentaires:

  1. Ce machin est un des plusss pires nanars jamais vus !
    Les Ravageurs apparaissent à côté comme un pur chef-d’œuvre d’intelligence et de finesse délicatement nappé de sweet truculence rabelaisienne (et puis au moins, on y voit le kolossal Dennis Colt !) Là, seuls Tony Kendall (que j’aime bien) et le mec qui fait le chef des méchants (son nom m’échappe présentement) s’en sortent à peu près... Pourquoi parler de trucs pareils ? Tu ferais mieux de consacrer du temps à YAKIMA CANUTT !
    Flingo

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  2. Moi je crois savoir où le créateur de Bioman a été chercher l'idée de force bleue, force rouge, force jaune...

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  3. Tiens, je viens de voir le coffret Winnetou, c’est sympa, j’aime bien, surtout Le trésor des montagnes bleues où on retrouve nos amis Kinski et Mario Girotti qui étaient alors jeunes et beaux (et qui ont su le rester !) Pas comme toi Tepepa ! Il paraît qu’Hitler était fan des romans de Winnetou parce qu’ils exaltaient la vie au grand air et les qualités viriles !
    Flingo

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  4. Il paraît aussi qu'Hitler adorait le fromage de chêvres parce que c'est bon!

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  5. Fromage de chèvre sans accent circonflexe et au singulier, patate cuite ! Arrête de faire le malin alors que tu fais plein de fotes d'aurthograffe !
    Flingo

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  6. Ah oui, mais faut dire que moi j'ai pas eu la chance d'être autodidacte comme toi, moi c'est l'EN qui m'a appris l'orthographe. Nobody is perfect et Beauregard aussi.

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  7. Tu parles du Beauregard qui a fait la guerre civile côté sudiste ou d'Henry Fonda ???
    Flingo

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  8. Henry Fonda évidemment, je ne connais pas l'autre, moi j'ai pas autant de lettres que toi.
    Regarde: tepepa: 6 lettres
    Flingobis: 9 lettres

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  9. Inisfree, ça fait 8 lettres (sauf si on l'écrit avec deux "n") mais je ne recule devant rien pour élargir le débat. Voici donc Beauregard, le général, avec u faux air d'Errol Flynn : http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/2/21/Pgt_beauregard.jpg

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  10. C'est pour ça que je signe modestement Flingo : 6 lettres, pour que tu te sentes à égalité !
    Fl. (Là, encore plus modeste!)

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  11. Il a aussi un petit air de Colonel Tuesday. La boucle est bouclée.
    Flingo, merci de te mettre à mon niveau. C'est beau ce souci d'égalité.

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