vendredi 21 novembre 2008

Django tire le premier



Django spara per primo

1966

Albert de Martino

Avec : Glenn Saxson, Fernando Sancho, Lee Burton

Un chasseur de prime vogue dans le désert d’Almeria avec un cadavre sur un cheval. Pas de chance, il tombe sur Django, qui n’est autre que le fils du cadavre. Django voit rouge comme Trinita et abat le chasseur de prime. Puis il touche la prime offerte pour la mort de son père.

Cette introduction totalement amorale comme seul peut nous l’offrir le western spaghetti est un peu à l’image du scénario de ce film : les salauds sont salauds, les bons sont un peu salauds aussi. L’intrigue, loin d’être de type vengeance/dramaturgie œdipienne, raconte l’histoire d’un homme décidé à saisir la chance de sa vie, malgré sa nonchalance apparente, et en dépit de procédés discutables. Django est naturellement invincible (une balle dans la jambe ne le fait boiter que quelques heures, une nuit de sommeil et il n’y paraît plus) que ce soit au poing, au pistolet ou au couteau. Cherchant à récupérer une part d’héritage qui lui revient, il se frottera forcément avec la bourgeoisie corrompue du patelin qui est censé lui appartenir à 50%, tombera dans le piège savamment tendu quand il devient clair que la force ne suffit pas contre lui, se prend une ou deux révélations au passage et rencontre un bout de femme joli (Evelyn Stewart) mais particulièrement cupide et calculateur. Épaulé par un Fernando Sancho qui non seulement ne joue pas un bandit mexicain, mais qui en outre ne pousse pas ses légendaires éclats de rire, Django n’a au fond qu’un objectif : s’enrichir sur le dos des méchants quitte à tromper la justice. C’est le western spaghetti : aucun bon sentiment, l’héroïsme n’est pas de mise et seuls l’insignifiant shérif et le dandy et sa canne pique pique ouille ont une certaine moralité à peu près politiquement correcte.
Alors le tout se suit sans déplaisir d’autant que l’intrigue réserve quelques surprises (dont une à la dernière minute) tout en sortant des habituels sentiers boueux du western italien, et que certains cadrages ne manquent pas d'inventivité. Le gros problème c’est Django lui-même. Glenn Saxon, très légèrement empâté, n’est absolument pas fait pour le rôle. Son colt qui lui descend au niveau des genoux lui donne l’air pataud et ses fripes maronnasses délavées lui ôtent tout le magnétisme troublant qu’aurait du requérir le rôle. Un peu comme si Brendan Fraser jouait James Bond. Cette faute de goût n’est pas loin de faire totalement sombrer ce film par ailleurs assez mineur par son budget et son ambition. Reste la musique de Bruno Nicolai qui ne reste pas dans les mémoires mais qui sait reproduire l’ambiance et l’atmosphère attendue.

Où le voir : en VOD sur CanalPlay. La VOD est-elle l’avenir de l’homo bissus legalus? Peut-être bien dans la mesure où cela nous épargne des jaquettes hideuses pleines de fautes d'orthographe et de photos sans rapport avec l’intrigue du film. La qualité n'est ni pire ni meilleure que les DVD studio canal récents et le film est présenté en version italienne sous-titrée et au format. Il est toujours étrange de regarder un western en langue italienne, mais c’est toujours mieux qu’un Poker d’As pour Django à la VF désastreuse. Donc, pour 3€99 vous obtenez pour 48 heures peu ou prou la même qualité de service que les DVD de la même boîte. Quand il s’agit d’un film que vous n’allez pas regarder tous les ans et que vous n’êtes pas atteints de collectionnite grave, c’est tout à fait convenable.

PS: George Eastman fait une de ses premières apparitions dans un spagh, à la fin du film.


4 commentaires:

  1. Tepepa, tu me copieras cent fois "Je ne confondrai plus la cane (palmipède) et la canne (bâton)." Encore que ta bévue ouvre des perspectives stupéfiantes sur l'usage des gadgets dans le cinéma-bis!
    A noter que "Glenn Saxson" (alias Roel Bos) a par la suite fait carrière dans l'hôtellerie -- voir http://www.fistfulofwesterns.com/
    Breccio

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  2. Merci Breccio.

    Dis donc tu savais pour la présence de George Eastman dans ce film? Zut quoi, pour une fois que je remarque un truc qui n'est pas (trop) dit ailleurs... :)

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  3. Honnêtement, je ne me souviens plus si j'avais repéré Eastman, mais il est sur la fiche imdb du film, alors pour l'exclu...
    Breccio
    PS : fini le polar italien courtesy NeoPublishing, j'attaque le giallo. Y a de belles images et des scénars un peu concons.

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  4. J'ai pas dit que c'était une exclu non plus, lol.
    Moi il m'en reste deux de polars Neopub

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