jeudi 22 octobre 2009

Broncho Billy and the greaser


1914
G.M. Anderson
Avec : G.M. Anderson, Lee Willard, Marguerite Clayton

Greaser est un terme péjoratif anglais pour désigner les mexicains, utilisé couramment au Sud-ouest des Etats-Unis au XIXe siècle. On le trouve fréquemment dans les films muets californiens (deux Broncho Billy l’utilisent en titre). L’intrigue consiste donc en une confrontation entre Broncho Billy et un mexicain (Lee Willard, maladroitement grimé) qui avait importuné une dame. Constatant son infériorité au revolver, le vil latino entreprend donc de faire son affaire à l’universel héros WASP avec l’arme du lâche : le couteau.

Lee Willard, the greaser

A vrai dire, si l’on ne se renseigne pas sur le sens du mot greaser, cet aspect foncièrement raciste (pas spécialement sur le fait d’utiliser un mexicain comme méchant, mais sur l’emploi du terme, Hollywood ne cherchant pas encore, à cette époque, à vendre ses films dans le monde entier, peu de cas était fait des sensibilités nationales) passe parfaitement inaperçu, tant le mexicain en question ne correspond pas au poncif communément admis du mexicain de western.
Le greaser en question apparaît alors comme le méchant archétypal, fourbe, lâche et sans pitié. Le western devient un conte, avec son grand méchant loup, peu en prise avec la réalité. Broncho Billy est un chevalier qui aide les faibles, le méchant est capturé, le héros est sauvé grâce à la belle (hé oui). Les distances sont abolies, le vieillard en détresse s’évanouit à deux pas de la cabane de Broncho Billy qui lui même habite près du dancing et du magasin. Les décors sont minimalistes, quasi-symboliques, l’action est efficacement filmée, sans erreur mais sans invention, selon une recette éprouvée et répétée.

Le feuillage omniprésent, le jeu exagéré du muet (Marguerite Clayton)

L’ouest, ce sens mythique de l’ouest, l’hommage aux pionniers et à la conquête ne se trouvent pas ici, tant Anderson se contente de plaquer une geste chevaleresque dans le décor d’un genre qui reste encore largement à inventer.

Un humour uniquement tributaire du burlesque


Captures: DVD SinisterCinema

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