samedi 17 octobre 2009

Seraphim Falls


2006
David Von Ancken
Avec: Pierce Brosnan, Liam Neeson

1868. Il s'agit d'une chasse à mort entre deux gradés de la guerre de Sécession qui ont des comptes à se rendre. Les poursuites, d'abord dans la neige, ensuite dans les plaines, puis dans la vallée de la mort sont palpitantes, bien menées, bien conçues. Les poursuivants et le poursuivi fonctionnent à l'économie. Dans la neige, le feu est primordial, dans le désert, c'est l'eau. L'importance des chevaux est très bien montrée, tout comme l'ensemble des détails survival (Pierce Brosnan allume un feu avec une cartouche et son énorme Bowie Knife). De même, les blessures et autres aléas de la vie aventureuses ne sont pas oubliées dix minutes après avoir été reçues: Pierce Brosnan ressent sa blessure au bras jusqu'au bout et accomplit l'ensemble de ses tâches avec un seul bras. On savoure l'aspect brut et premier degré de l'intrigue et on s'embarque dans un bon trip westernien qui ne cherche rien à démontrer, ni à expliquer, avec des réminiscences d'œuvres antérieures (Jeremiah Johnson, Josey Wales). On est bien également dans un western des années 2000: chapeaux melons, redingotes, pas lourds des chevaux, vapeur qui sort des naseaux, tout est là.
Le problème, c'est que le réalisateur a pris le parti de faire durer son film une heure quarante cinq minutes. Si le scénario est bien bâti pour ne pas être répétitif, la confrontation finale déçoit finalement parce que le réalisateur décide de ne pas suivre son idée jusqu'au bout, de laisser tomber la simplicité de l'intrigue pour tenter de raconter autre chose. Il a dû se dire, c'est pas possible que mon film ne soit qu'une poursuite sauvage sans autre but que la poursuite sauvage, il faut bien que mes personnages ressortent changés de leur aventure. C'est bien beau mais pour ça, il faut du talent et de l'originalité. David Von Ancken, lui nous refait le coup de la fin mystico-pas-claire, avec apparitions bizarroïdes (un indien qui garde un point d'eau, la mort dans sa carriole), symboles oniriques destinés à brouiller les pistes et à montrer que la confrontation est passée à un plan plus spirituel qui va in fine enrichir les deux hommes.
La conclusion définitive est donc "mouais". Tout ça pour ça, j'aurais préféré un film qui dure trente minutes de moins avec à la fin une éventration en règle (au moins, vu certaines morts violentes commises en cours de film) de l'une ou l'autre des deux têtes d'affiche, et non pas une énième tentative ratée de montrer par une ambiance faussement fantastique que tout cela est plus profond qu'il n'y paraît.
Mais c'est sans doute également dû à la présence de ces deux stars dont aucune des deux n'avait visiblement envie de jouer un salaud intégral, voir par exemple la ridicule scène de la maison brûlée où tout est fait pour justifier la haine de Liam Neeson envers Pierce Brosnan sans pour autant que ce brave Pierce ne soit un vrai enfoiré. Ridicules conventions hollywoodiennes dont on se passerait bien.
Pour autant, les deux acteurs sont parfaits, Pierce Brosnan en tête qui parvient à cent pour cent à faire oublier James Bond. L'action est omniprésente, les seconds rôles ont des gueules savoureuses, et tout ça ma foi, est déjà très bien.

Image: USMC sur Western Movies

2 commentaires:

  1. Je l'ai pas vu, mais je suis sûr que le mec sur la photo qui s'apprête à faire le sourire kabyle à l'autre, c'est le méchant confédéré politiquement incorrèque, pas vrai ?

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  2. Perdu, c'est Pierce Brosnan, le capitaine/colonel (je sais plus) nordiste qu'a massacré la famille du confédéré, mais qu'est politiquement corrèque quand même parce que la guerre c'est sale et qu'il a pas vraiment fait exprès.

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