Cinq gâchettes d'or
Oggi a me... domani a te!
1968
Tonino Cervi
Avec: Montgomery Ford, Bud Spencer, William Berger, Tatsuya Nakadai
Le héros de ce sympathique western sans prétention est affublé d'une vareuse type Django, agrémentée d'une grande écharpe sombre. Comme Tuco, il choisit ses armes avec soin chez l'armurier et comme Duncan, il est métis. Comme l'Homme sans nom, il tue avec dexterité ceux qui se mettent en travers de son chemin. Comme le Hollandais, il se cherche des hommes de main, experts aux armes et complémentaires les uns des autres. Comme dans La poursuite sauvage, le héros n'a que sa vengeance en tête. Comme dans Et pour quelques dollars de plus, la géographie de l'Ouest est schématisée par ses quatre points cardinaux, si tout le monde pense que vous êtes partis à l'Est ou au Nord, c'est que vous êtes au Sud. Comme Mendoza, le méchant (Tastsuya Nakadai) a un regard de dément, et il est dément pour de bon. Comme dans Wanted, le héros a été victime d'une sombre machination, et comme dans Dieu pardonne, moi pas, Bud Spencer a l'occasion de démontrer sa puissance. Finalement comme dans n'importe quel western italien, la confrontation finale est une interminable partie de cache cache servie par une musique Morriconesque à souhait. Le western italien finit par former un tout cohérent, comme une mémoire collective que l'on se ressasse sans cesse, sans chronologie ni ordre pré-défini dans les motifs qui le composent. Et c'est bien comme ça.
J'ai également apprécié ce western quoique je le trouve un peu lent. La scène en flash back du viol et du meurtre qui s'ensuit est bien sur pompée sur Leone mais je l'ai trouvé, sans pouvoir l'expliquer, plus dérangeante.
RépondreSupprimerScénario de Dario Argento mais ça ne change pas grand chose au final.
Plus dérangeante parce qu'elle combine deux scènes du même Leone: celle du viol, et celle ou le traître est maintenu pendant que l'Indien "massacre sa famille"
RépondreSupprimerAh oui, c'est tout à fait exact. Je ne l'avais pas vu comme ça. Pour revenir à l'ensemble du film, j'ai pensé à créer une nouvelle catégorie : les westerns italiens tournés dans la forêt en automne car Alemria c'est loin. D'ailleurs, j'ai l'impression qu'ils ont tourné juste en bas de chez moi.
RépondreSupprimerC’est pas tout à fait exact de dire que Tuco choisit ses armes avec soin chez l’armurier. (Pourquoi tu voudrais qu’il les choisisse chez le teinturier ?) En fait, il se bricole un flingue à partir de plusieurs modèles, il se fait un custom de sa voie avec des pièces de navy, de Joslyn... il y a même je crois un revolver français… Dominique Venner avait été le premier à référencer ça ludiquement, maintenant on trouve là-dessus des infos en abondance sur internet.
RépondreSupprimerJ'avais trouvé ce film un peu mollasson. D'ailleurs je ne me souviens plus du tout de cette scène de viol. Le décor de sous-bois m'a plus marqué, plutôt inhabituel et même incongru pour un western, il est trop européen même si je serais en peine de dire vraiment pourquoi. Je n'arrêtais pas de penser au bois de Vincennes :)
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