Texas Adios
Un western spaghetti qui synthétise mon intérêt trouble, passionné mais déçu en même temps, pour le genre tout entier.
Ferdinando Baldi
1966
Avec: Franco Nero, Cole Kitosch, José Suarez
Avec: Franco Nero, Cole Kitosch, José Suarez
93 mn
Burt Sullivan et son jeune frère Jim traquent Cisco Delgado, le meurtrier de leur père, au Mexique. Cisco Delgado est devenu un riche propriétaire qui fait régner la terreur dans la région. Ce qui est original, c’est que Burt ne veut pas descendre l’assassin bêtement, il veut le ramener au Texas pour le livrer à la justice, ce qui au final, avouons le, risque bien de produire le même résultat. Mais, tout n’est pas si simple non plus, car les scénaristes nous ont pondu une petite surprise oedipienne tordue et bien cruelle qui va retarder quelque peu le bain de sang final.
Le générique de Texas Adios est à l’image du film : du bon et du moins bon : l’action commence brutalement sans préambule, deux hommes se pourchassent dans la ville avec la ferme intention de s’abattre comme des chiens. Les coups de feux ont cet écho ultra-amplifié qui fait le bonheur des films de Sergio Leone, et l’action se fige sur de brusques arrêts sur images, pendant que la chanson du film se déploie et provoque ce petit effet poignant qu’on aime bien. Bref, on nage en pleine félicité al italiana. Puis l’effet est gâché quand on se rend compte que la course-poursuite entre les deux hommes ne rime à rien : et vas-y que je te rate sans arrêt, que je grimpe sur les toits pour le simple plaisir d’avoir à sauter dans la rue où je suis déjà passé quatre fois. On dirait plus deux gamins qui se pourchassent dans une cour de récré qu’une chasse à mort haletante. Franco Nero vient mettre un peu d’ordre dans tout ça, et soudain, tous les habitants sortent de chez eux où ils s’étaient terrés jusqu’à présent. Petite surprise qui réveille à nouveau l’intérêt.Tout le film va être marqué par cette dualité entre bonnes idées et effets gâchés. La recherche du meurtrier par les deux frères confrontés à la loi du silence mexicaine est très bien menée, la menace pesant sur nos deux héros est vraiment palpable. Par contre la désinvolture avec laquelle les morts sont traités ôte toute crédibilité à l’intrigue. Franco Nero abat quatre hommes dans la taverna. Tout le monde s’en fout, cela ne porte pas à conséquence. Un mort de plus dans les rues : c’est pas grave. Trois macchabées supplémentaires à la sortie du pueblo, aucune importance. La mort n’a aucun poids dramatique autre que celui de voir un homme virevolter de façon grotesque avant de s’écrouler. Cette remarque d’ordre général peut s’appliquer à bon nombre de westerns spaghetti. Les morts sont oubliés dès qu’ils sont morts. Mais, quand il s’agit de la mort d’un proche, les sentiments sont exacerbés, la haine et la violence se déchaînent, le western spaghetti offre alors une représentation graphique poussée à l’extrême des passions humaines, de la dignité, de l’honneur et de la cruauté.
Le générique de Texas Adios est à l’image du film : du bon et du moins bon : l’action commence brutalement sans préambule, deux hommes se pourchassent dans la ville avec la ferme intention de s’abattre comme des chiens. Les coups de feux ont cet écho ultra-amplifié qui fait le bonheur des films de Sergio Leone, et l’action se fige sur de brusques arrêts sur images, pendant que la chanson du film se déploie et provoque ce petit effet poignant qu’on aime bien. Bref, on nage en pleine félicité al italiana. Puis l’effet est gâché quand on se rend compte que la course-poursuite entre les deux hommes ne rime à rien : et vas-y que je te rate sans arrêt, que je grimpe sur les toits pour le simple plaisir d’avoir à sauter dans la rue où je suis déjà passé quatre fois. On dirait plus deux gamins qui se pourchassent dans une cour de récré qu’une chasse à mort haletante. Franco Nero vient mettre un peu d’ordre dans tout ça, et soudain, tous les habitants sortent de chez eux où ils s’étaient terrés jusqu’à présent. Petite surprise qui réveille à nouveau l’intérêt.Tout le film va être marqué par cette dualité entre bonnes idées et effets gâchés. La recherche du meurtrier par les deux frères confrontés à la loi du silence mexicaine est très bien menée, la menace pesant sur nos deux héros est vraiment palpable. Par contre la désinvolture avec laquelle les morts sont traités ôte toute crédibilité à l’intrigue. Franco Nero abat quatre hommes dans la taverna. Tout le monde s’en fout, cela ne porte pas à conséquence. Un mort de plus dans les rues : c’est pas grave. Trois macchabées supplémentaires à la sortie du pueblo, aucune importance. La mort n’a aucun poids dramatique autre que celui de voir un homme virevolter de façon grotesque avant de s’écrouler. Cette remarque d’ordre général peut s’appliquer à bon nombre de westerns spaghetti. Les morts sont oubliés dès qu’ils sont morts. Mais, quand il s’agit de la mort d’un proche, les sentiments sont exacerbés, la haine et la violence se déchaînent, le western spaghetti offre alors une représentation graphique poussée à l’extrême des passions humaines, de la dignité, de l’honneur et de la cruauté.
En terme de cruauté, le méchant de Texas, Adios est particulièrement réussi, puisqu’il n’est pas réduit à sa plus simple expression de sadisme révoltant, c’est aussi un être qui pense et qui ressent. Franco Nero lui, a le jeu sobre de l’homme buté, qui veut ramener sa proie au Texas quoi qu’il arrive, et son frère au physique de jeunot intéressant, tourmenté par une filiation abjecte, m’a beaucoup plu. Pourquoi alors ce sentiment de ne pas être rassasié une fois le film fini ? Peut-être parce que les scènes « à faire » se succèdent sans rythme et sans invention : le pugilat entre Burt et le méchant, le combat entre Jim et l’homme de main, qui forge le caractère du gamin, la confrontation finale qui ressemble malheureusement au générique de début, les invraisemblances qui font sourire (comment Burt rattrape-t-il les révolutionnaires ? Comment peut-on être si rapide aux armes ?). Le film est sorti en 1966, et on ne peut guère reprocher à Ferdinando Baldi d’avoir manqué d’inventivité, car le western italien commençait tout juste à trouver ses marques, mais il n’empêche que Texas, Adios réalise en ce qui me concerne une certaine synthèse du western spaghetti, entre enthousiasme pour des thèmes et des histoires formellement épurés et esthétiquement flamboyants, et déception devant un manque de rigueur dans la réalisation et la vraisemblance scénaristique.
Où le voir : DVD Seven 7 avec VF, ou DVD zone 0 Anchor Bay, en anglais où italien, avec sous-titres en anglais.
blindman ,tous le film et visible sur you tube en plusieur partie.
RépondreSupprimer