La rançon de la peur
1974
Milano odia : la polizia non può sparare
Avec : Tomas Milian, Henri Silva, Ray Lovelock
Une petite frappe (Tomas Milian) sans envergure mais un brin psychopathe va se prendre en main et organiser le kidnapping de la fille d’un riche industriel. En tuant quasiment tout le monde sur son passage : vieillards, amante, enfant, innocents, complices, otage, bref, vraiment tout le monde… La rançon de la peur semble être une course nihiliste du réalisateur Umberto Lenzi vers le toujours plus : plus de morts choquantes, plus de scènes dérangeantes, plus de crapules, plus de poursuites repiquées d’autres films. Avec la sacro-sainte dérive fasciste finale qui voit le flic buter le méchant alors même que cette salope de justice toute mal foutue venait de le relâcher faute de preuves. Ceci-dit Henri Silva n’a vraiment pas l’air concerné, il s’essaye à la mâchoire serrée, il jette son insigne à la fin (au figuré seulement, parce que littéralement, ça avait déjà été fait), mais il était vachement mieux en méchant dans Le clan des pourris. Ennio Morricone non plus n’avait pas l’air vraiment concerné : c’est ronflant, répétitif et sans aucune inventivité. Reste Tomas Milian, qui joue ici sans cachetonner et sans (trop) cabotiner, qui semble vraiment prendre plaisir à incarner cette crapule nerveuse, droguée, obnubilée par l’argent et par le désir de prendre sa revanche sur l’injustice du monde. Un polizi qui se regarde donc les yeux légèrement hallucinés par cette violence sèche et sans autocensure, mais qu’on oublie bien vite de par son manque flagrant d’humanité (à l’exception peut-être du personnage interprété par Ray Lovelock, mais trop secondaire pour sauver le film).