Alias John Law
1935
Robert N Bradbury
Avec: Bob Steele, Buck Connors, Earl Dwire
Bob Steele retrouve son réalisateur de Pôpa pour cette série B de facture classique. Bob Steele est en route pour retrouver sa môman qu’il n’a pas vue depuis quinze ans et qui s’est remariée avec un evil evil man. Pendant trente secondes, on espère (on craint ?) une bonne vieille intrigue familiale tordue à l’italienne, mais non rien de tout cela. Bob Steele se retrouve rapidement Marshall, à la poursuite du hors la loi Kootney Kid et embringué dans une histoire complexe où ledit Kootney tente d’usurper l’identité de Bob Steele pour hériter des droits de sa môman qui en fait est morte. Lorsque Bob Steele apprend que sa mère est morte, il a le regard qui se fige, puis, il détourne la tête pudiquement, et c’en sera tout de la performance d’acteur. Mais Bob Steele a néanmoins une certaine présence, une stature un peu à part, due à son costume noir et à ses cheveux bouclés.
L’histoire est passablement alambiquée, et il vaut mieux correctement maîtriser l’anglais pour suivre cela sans sous-titres. Au-delà de l’aspect purement divertissant de ce no-brain oater des années trente, on pourrait presque dire que Bradbury esquisse une réflexion sur l’identité et la difficulté pour tout un chacun de prouver sa propre existence dans un monde où personne n’est fiché, et qui ne connaît pas la photo d’identité. Bob Steele se fait en effet d’abord passer pour le Marshall qui l’a mandaté afin que la prime revienne à ce dernier, ce qui ajoute une difficulté supplémentaire au fait que sa mère avait changé de nom. Le méchant, lui, se fait passer pour le héros, les morts prennent le nom de ceux qui sont vivants afin de brouiller les pistes. La réflexion n’est bien sûr aucunement poussée, mais il s’agit bien tout de même du thème du film, comme en témoigne son titre : Alias John Law.
Du coté du sidekick, on a cette fois le old timer, qui n’est ni Georges Gabby Hayes ni bien sûr Walter Brennan, mais Buck Connors qui ma foi s’acquitte fort bien de son rôle. Particularité sympathique : le vieux est sourd comme un pot et capable de lire sur les lèvres, ce qui sera fort utile à nos héros (comme quoi les bonnes idées scénaristiques ont déjà toutes été exploitées il y a bien fort longtemps, le cinéma n’est qu’une éternelle resucée des mêmes thèmes et idées).
Ah j’oubliais, il y a bien sûr la blonde maîtresse d’école qui va se marier avec Bob Steele à la fin, d’ailleurs le réalisateur a bien failli l’oublier aussi, elle n’apparaît qu’à 22 minutes du début. Il n’est même pas dit qu’elle est maîtresse d’école, mais elle est jolie et porte des livres : le personnage est visualisé sans même le nommer.
Rayon action, ce n’est guère folichon, on note des coups de feu assez marqués, ce qui rythme un peu le film, mais les galopades sont ennuyeuses et répétitives. A la fin, l’intérêt se réveille un peu lorsque Bob Steele et le méchant se battent sur un pont suspendu type Indiana Jones. Bob Steele ne fait pas dans la dentelle et balance le gars par-dessus bord, sans remord ni regret. Yo ! Un western B dispensable donc, mais tout à fait dans la norme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire