Le salaire de la violence
Gunman’s walk
1958
Phil Karlson
Le puissant rancher Lee Hackett (Van Heflin) a deux fils antithétiques, Ed et Davy. Ed (Tab Hunter) est bagarreur, très bon au lasso, très bon tireur, mais franchement inquiétant tant il cherche à surpasser son père. Davy (James Darren) est poli, ne tient pas à être armé chaque minute de sa vie, et tombe amoureux d’une métisse. Peut-être que le père aurait voulu un savant mélange des deux, mais en attendant il protège son fils le plus turbulent quand il se met dans le pétrin.
Voilà un scénario classique mais plus intéressant que le sempiternel thème du shérif seul contre tous. Une fois de plus, certains thèmes sont rabâchés, tel celui de la loi naissante dans un pays qui s’est construit à coup de révolver. Parce qu’il était l’un des premiers arrivé, et qu’il a du se battre, le puissant rancher s’arroge le droit de continuer à porter une arme alors même qu’elles sont devenues interdites en ville. Mais devant la mauvaise tournure des évènements, il sera forcé de prendre parti contre son propre fils. L’interprétation impeccable de ce petit film lui donne ce petit plus qui manque à de si nombreuses productions de ce genre. La multiplicité des thèmes abordés (la loi, le racisme anti-indien, l’éducation paternelle « en homme » et son pendant, l’émancipation du fils) élève le scénario un cran au dessus du simple divertissement de bonne facture, et ma foi, ce Salaire de la violence est plutôt une bonne surprise. L’absence notable de star permet de se laisser porter totalement par l’intrigue, sans chercher à savoir si untel est bon ou doublé dans les bagarres. Seul défaut notable du scénario, ou plutôt, seule surprise par rapport au postulat de départ : l’affrontement frère/frère pressenti au début tourne finalement à l’affrontement père/frère, car il est démontré petit à petit que ce n’est pas le fils qui pose problème, mais le père. Du coup, les actes et les interrogations métaphysiques du deuxième fils passent un petit peu au second plan, et l’affrontement père/deuxième fils n’a pas réellement lieu. Un film plus équilibré sur ce trio eut pu donner quelque chose de beaucoup plus enthousiasmant, mais, pour un petit western méconnu, on ne va pas non plus gâcher son plaisir. Un bon petit western psychologique, avec un bon petit conseil pour les pères de famille: n'essayez pas de façonner vos fils sur votre propre moule: soit ils font l'inverse, soit ils deviennent pire que vous!
France 3 Sweety : C’est super, continuez comme ça ! Ne changez rien ! Mieux, ne prenez même plus la peine de recadrer le film, les vieux croûtons qui regardent la télé à cette heure tardive de l’après-midi ont l'habitude des bandes noires (vu les pubs pour déambulateurs et pompes funèbres qui passent avant le film, il semblerait que les vieux croûtons soient le cœur de cible visé, à moins que ce soit pour montrer que c’est bien ça, le salaire de la violence ?). En tout cas, quand James Darren tire sur une bouteille et qu’on ne voit même pas s’il touche ou s’il rate, c’est dommage.
La semaine prochaine, le précurseur du célèbre Rio Bravo : Le Shérif, déjà chroniqué ici: http://tepepa.blogspot.com/2007/06/le-shrif.html
"Le puissant rancher Lee Hackett (Van Heflin) a deux fils antithétiques"
RépondreSupprimer--> Heu, c'est pas faux !
"soit ils font l'inverse, soit ils deviennent pire que vous!"
--> ou soit encore il faut mi-l'inverse, mi-pire que vous, et re mi-l'inverse derrière.
Lire "ils font", pas "il faut", dans le commentaire précédent.
RépondreSupprimerComme dit le proverbe, "course et rapidité ne font que rejaillir sur autrui...heu...la rage d'aller trop vite."
(il me semble que dans la citation originelle, il est aussi question d'un fromage, mais je sais plus comment le gusse amène ça)
C'est quoi le blème avec mon emploi du terme "antithétique" ?
RépondreSupprimerNon mais alors ? :)
De plus, Rémy Linvers, je ne connais pas...