Thundering Hoofs
Thundering Hoofs
1924
Albert S. Rogell
Avec : Fred Thomson
Fred Thomson est une autre star du western muet, charismatique, athlétique, la bonté même, totalement oublié aujourd’hui. Il fut presque l’égal de Tom Mix en terme de succès (numéro 2 au box office en 1926 et 1927 selon imdb) et il est mort prématurément comme on dit, en 1928, du tétanos après avoir marché sur un clou. D’après Larry Langman dans A guide to silent western, il s’était fait une spécialité de faire des films divertissants sans trop de violence et de coups de feu. Bon, un peu comme Tom Mix quoi, mais en plus beau.
Thundering Hoofs surprend sur plusieurs points. L’intrigue romantique d’abord. Fred Thomson est désespérément amoureux de la fille d’un riche mexicain qui l’a promise au méchant. Ce qui change un brin par rapport aux séries B habituelles où la fille est un objectif secondaire, c’est que l’amour est ici palpable entre les deux personnages, notre héros semble bel et bien affligé de ne pas être maître de son destin, au point qu’il en apparaîtrait presque faible. On remarque aussi une étonnante partie de cache cache dans les appartements de la famille du Don, limite Blake Edwardesque. Le méchant est parfait, sournois, salaud jusqu’au bout. Il est joué par William Lowery, encore un gars qui ne fera plus rien après l’arrivée du parlant. Les mexicains ne sont pas considérés comme une sous espèce humaine comme on a pu le voir dans certains westerns muets antérieurs, même si les soldats sont assez gratinés rayon connerie.
Et surtout, le film est autant un film avec Silver King (le Palomino de Fred Thomson) qu’un film avec Fred Thomson lui même. Ce magnifique étalon blanc est l’objet de beaucoup d’attention et semble parfois un acteur à part entière (comme lorsqu’il pousse de la tête un Fred Thomson un peu gauche qui n’ose aborder sa belle) ou qu’il se recueille sur une tombe. La brutalité faite aux chevaux est un thème récurrent, Fred Thomson n’aime pas, mais vraiment pas, que l’on brutalise son cheval.
Thundering Hoofs dispose de moyens conséquents, en particulier à la fin lors des poursuites dans les riches décors mexicains où Fred Thomson court, saute, grimpe sur les corniches. Le final, grandiose, voit Fred Thomson terrasser un énorme taureau à mains nues sous les hourras de la foule d’une arène bondée. Juste avant, il fait une pirouette d’athlète pour sauter dans l’arène. D’après Wikipédia cette fois, l’acteur s’est cassé une jambe en jouant la scène où il arrête la diligence, et c’est Yakima Canutt qui a fini la scène. Le cinéma à l’époque, c’était pas du chiqué
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