lundi 16 août 2010

The Night Rider

George Gabby Hayes, Harry Carey, Julian Rivero
The Night Rider
1932
Fred C. Newmeyer
Avec : Harry Carey, George Gabby Hayes, Bob Kortman


Harry Carey est une étoile emblématique du western muet, indissociable du jeune John Ford avec lequel il trouve le succès. Sorte de chaînon manquant entre Tom Mix et William S. Hart, Harry Carey n’a ni la démesure athlétique de l’un, ni l’emphase dramatique de l’autre. Avec son visage buriné qui le fait apparaître plus vieux qu’il n’est réellement et sa gestuelle étudiée, Harry Carey devient pourtant l’une des stars majeures du western des origines.
Aujourd’hui, Harry Carey est assez difficile à voir. Il commence sa carrière en apparaissant dans quelques Griffith comme The Battle at Elderbush Gulch mais il faut un œil de vautour pour le repérer. Puis, il tourne avec Ford, mais de tous les « Cheyenne Harry » qu’il a tourné avec le prometteur jeune réalisateur ne subsistent que Straight Shooting et Bucking Broadway. En 1921, Carey et Ford se séparent, ce qui n’empêche pas l’acteur de continuer sur la voie du succès. De tous les westerns tournés par la star dans les années 20, il semblerait que Satan Town soit disponible (Didier Lodieu affirme d’ailleurs dans son livre qu’il s’agit d’un excellent western), mais le reste est difficilement trouvable. La filmographie muette de l’acteur semble donc perdue ou difficile à obtenir (beaucoup plus en tout cas que celle de William S. Hart), il faut donc se rabattre sur ses films parlants pour se rendre compte du travail de Harry Carey.
En effet, dans les années trente, Harry Carey est toujours une star malgré son âge (la quarantaine bien tassée) et l’arrivée du parlant. Il alterne les premiers rôles dans les westerns de série B et les seconds rôles dans des films plus ambitieux (Duel au soleil, Monsieur Smith au Sénat, La rivière rouge). The Night Rider fait partie de ces séries B bon enfant qui se regardent avec plaisir. Les grincheux contemporains remarqueront la faiblesse de la sonorisation balbutiante (parfois les lèvres bougent, mais il n’y a pas de son), la faiblesse du scénario de roman feuilleton et le peu d’ambition de l’ensemble. Les amateurs apprécieront la bonne humeur générale, le numéro facétieux de George Gabby Hayes, les apparitions de Bob Kortman et la teneur ‘Comic’ de l’ensemble (jusqu’à la vestimentation du Night Rider qui fait immanquablement penser à celle de The Shadow, personnage vengeur apparu à la même époque et plus tard adapté en bande dessinée). Carey ne fait pas son geste emblématique dans ce film, ce geste simple qui consiste à tenir son bras gauche avec la main droite et auquel John Wayne rend hommage dans la Prisonnière du désert. Il ne le fait pas non plus dans Straight Shooting ni dans Bucking Broadway. Le fait-il dans Satan Town ou dans d’autres de ses films parlants encore disponibles, ou bien ce geste est-il une légende perdue avec les bobines de ses films ? Je vous tiendrai au courant au fur et à mesure de mes découvertes.


Où le voir : Alpha Vidéo

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