La Capture de Rio Jim
1916
William S. Hart
Avec : William S. Hart, Enid Markey, Clifford Smith
Curieux western de William S. Hart qui fait partie de ses premiers films produits avec Thomas H. Ince et qui pourtant ne tient pas ses promesses. Le scénario paraît bancal, sans réelle motivation. Bien que la mort finale de McVane soit totalement inattendue (et l’image finale très belle), son sort ne nous émeut guère, la faute à une absence de caractérisation du personnage. Hart a ici peu de marge de manœuvre pour faire évoluer son jeu et son héros : presque pas de regard menaçant, aucun regard de détresse, peu d’héroïsme, le fan est un brin déçu. Des indiens sortis de nulle part viennent faire le job, et les thèmes initiés ne sont pas développés. Le crime inaugural étant bien entendu de la légitime défense, le thème de la rédemption n’est pas au cœur de l’œuvre. La femme dont le héros tombe amoureux n’est pas une vierge pure, pensez-vous, c’est une chanteuse de saloon, dont le héros tombe amoureux sur la durée, et non pas par le biais d’un transfigurant et révélateur coup de foudre.
Une fois McVane en fuite, l’on s’attend alors à une course poursuite épique où le héros innocent s’enfonce à chaque étape un peu plus dans le malentendu et n’échappe que de peu à la peine capitale. Mais non, ceci est également rapidement évacué ! Décidemment, toutes les attentes, tous les poncifs Hartiens sont absents, car encore trop peu rodés, mais il n’y a aucune autre substance pour lier la sauce. Reste alors la toujours impeccable prestance de William S. Hart et ses tenues réalistes étudiées avec soin, une belle attaque d’indien, en cercle, et une notable maîtrise des mouvements de foule lors des scènes urbaines.
C’est peu mais c’est toujours bien !
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