Avec Django, la mort est là
1968
Joko invoca dio… e muori
Antonio Marghereti
Avec: Richard Harrison, Claudio Camaso
J’aurais voulu revoir ce film en version italienne. Je pensais que c’était possible, puisqu’il s’agit d’un DVD Seven 7 de la grande époque où certains croyaient encore au DVD. Mais non, il n’y a que la VF, très médiocre, qui banalise, voire ringardise la plupart des dialogues.
Pour autant, l’introduction barbare, qui aurait plus sa place aux jeux du cirque romain ou dans un film sur les poncifs moyenâgeux, nous remet immédiatement dans le contexte. Une mise à mort horrible, suivie d’une violence implacable, déterminée, quasi mystique. Richard Harrison n’est pas très bon (ce n’est pas pour rien que Sergio Leone n’en a pas voulu pour Pour une poignée de dollars), mais, dans ce genre de rôle désincarné, il passe encore. Le thème de la vengeance froide, donne à ces films une certaine hauteur de vue. La dramatisation extrême exacerbe ce sens tragique qui permet au spectateur de vibrer avec un héros pourtant peu expressif. Malheureusement, la vengeance est aussi un poncif éculé qui fait qu’à plus de quarante ans de distances, les vibrations sont bien atténuées. La symbolique des bouts de corde jetés sur chaque cadavre joue à plein aussi, mais là également, quarante ans plus tard, cette sophistication commence à paraître convenue, tout comme le coup du nouveau Shérif qui prend possession d’un bureau abandonné et rempli de toiles d’araignées.
Le héros assassine les hommes de sang froid, c’est bien la fin de l’héroïsme, d’autant qu’il n’est pas exempt de failles morales. Métis, il semble avoir la haine du monde, un peu comme Aldo Sambrell dans Navajo Joe. Richard Harrison est Joko dans la version italienne, il devient Django dans la version française, et le film se retrouve affublé d’un titre ridicule (« la mort est là » sonne comme un nom de fromage). Comme d’habitude avec le western italien, certaines scènes nous sortent totalement du film, comme cet ahurissant égorgement à coup d’éperons. La musique, bien que non exceptionnelle, comporte suffisamment d’airs de trompette et de guitare pour nous remettre dedans.
Antonio Marghereti soigne ses cadrages. Le travail sur la lumière et sur les sons dans les grottes à la fin est sublime, et apporte cette touche fantastique qui sera beaucoup mieux utilisée dans son meilleur western : Et le vent apporta la violence. Il faut bien sûr mentionner Claudio Camaso, le frère de Gian Maria Volonte, qui joue un rôle de dément à la mesure du genre. On ne l’oublie pas de sitôt. Petite réminiscence du western américain, à la fin, le héros est non seulement officieusement amnistié par les autorités, mais il part avec the girl (Spela Rozin, dont le rôle n’est pas si anecdotique que ça). Avec Django, la mort est là reste un western honnête, qui se regarde sans déplaisir, mais qui a été légèrement surévalué à sa sortie en DVD.
Joko invoca dio… e muori
Antonio Marghereti
Avec: Richard Harrison, Claudio Camaso
J’aurais voulu revoir ce film en version italienne. Je pensais que c’était possible, puisqu’il s’agit d’un DVD Seven 7 de la grande époque où certains croyaient encore au DVD. Mais non, il n’y a que la VF, très médiocre, qui banalise, voire ringardise la plupart des dialogues.
Pour autant, l’introduction barbare, qui aurait plus sa place aux jeux du cirque romain ou dans un film sur les poncifs moyenâgeux, nous remet immédiatement dans le contexte. Une mise à mort horrible, suivie d’une violence implacable, déterminée, quasi mystique. Richard Harrison n’est pas très bon (ce n’est pas pour rien que Sergio Leone n’en a pas voulu pour Pour une poignée de dollars), mais, dans ce genre de rôle désincarné, il passe encore. Le thème de la vengeance froide, donne à ces films une certaine hauteur de vue. La dramatisation extrême exacerbe ce sens tragique qui permet au spectateur de vibrer avec un héros pourtant peu expressif. Malheureusement, la vengeance est aussi un poncif éculé qui fait qu’à plus de quarante ans de distances, les vibrations sont bien atténuées. La symbolique des bouts de corde jetés sur chaque cadavre joue à plein aussi, mais là également, quarante ans plus tard, cette sophistication commence à paraître convenue, tout comme le coup du nouveau Shérif qui prend possession d’un bureau abandonné et rempli de toiles d’araignées.
Le héros assassine les hommes de sang froid, c’est bien la fin de l’héroïsme, d’autant qu’il n’est pas exempt de failles morales. Métis, il semble avoir la haine du monde, un peu comme Aldo Sambrell dans Navajo Joe. Richard Harrison est Joko dans la version italienne, il devient Django dans la version française, et le film se retrouve affublé d’un titre ridicule (« la mort est là » sonne comme un nom de fromage). Comme d’habitude avec le western italien, certaines scènes nous sortent totalement du film, comme cet ahurissant égorgement à coup d’éperons. La musique, bien que non exceptionnelle, comporte suffisamment d’airs de trompette et de guitare pour nous remettre dedans.
Antonio Marghereti soigne ses cadrages. Le travail sur la lumière et sur les sons dans les grottes à la fin est sublime, et apporte cette touche fantastique qui sera beaucoup mieux utilisée dans son meilleur western : Et le vent apporta la violence. Il faut bien sûr mentionner Claudio Camaso, le frère de Gian Maria Volonte, qui joue un rôle de dément à la mesure du genre. On ne l’oublie pas de sitôt. Petite réminiscence du western américain, à la fin, le héros est non seulement officieusement amnistié par les autorités, mais il part avec the girl (Spela Rozin, dont le rôle n’est pas si anecdotique que ça). Avec Django, la mort est là reste un western honnête, qui se regarde sans déplaisir, mais qui a été légèrement surévalué à sa sortie en DVD.
Bah moi j’aime bien la VF de ce film. C’est une manie chez les intellos en peau de lapin de casser nos bons doublages hexagonaux. Tiens, prends par exemple la voix française de Jeff Bridges dans Wild Bill ou celle de Mickey Rourke dans L’Année du Dragon, elles sont plus naturelles et plus poilantes que les vraies !
RépondreSupprimerNon, je suis d'accord avec toi, les VF des spagh sont souvent superbes, mais justement, celle là est limite...
RépondreSupprimerLimite, limite c’est vite dit, car souvent la qualité de ces VF revient au talent du regretté Gérard Rinaldi qui fit entre autres un si superbe Grincheux dans Blanche Neige.
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