Bad Buck of Santa Inez
Bad Buck of Santa Inez
1916
William S. Hart
Avec: William S. Hart, Fanny Midgley, Thelma Salter
On célèbre cette année, le centenaire du début de la Grande Guerre, qui causa la mort de millions de personnes. Mais il y a cent ans également, de l'autre côté de l'Atlantique, l'acteur William S. Hart accédait à la renommée en présentant son premier western, qui tentait alors d'offrir une représentation plus juste de l'Ouest américain que les centaines de westerns fantaisistes tournés jusqu'alors.
Pour fêter ça, je m'en suis remis un petit, un pur, de 1915, en pleine période Incienne, dont le titre seul est une réussite poétique. Bad Buck of Santa Inez, pour nous autres français, ça ne veut rien dire, ça sonne comme Bad Day at Black Rock, mais c'est Bad Buck, le surnom du héros, et Santa Inez, une bourgade où il sévit et ridiculise le Shérif. Bad Buck, bien sûr c'est William S. Hart, mâchoire serrée et regard dur. Sa confrontation avec le Shérif dans le saloon est un modèle de tension exacerbée dans la plus pure tradition Hartienne, avec réparties cinglantes, gestes calculés et armes pointées à bout portant.
La suite est de la même veine. Le film est inspiré d'une nouvelle de Bret Harte, un auteur américain de la seconde moitié du XIXe siècle, dont les nouvelles The Outcast of Poker Flat et The Luck of Roaring Camp ont servi de trame au western spaghetti Les Quatre de l'Apocalypse. On n'est donc pas surpris de trouver une certaine rugosité dans le scénario de ce Bad Buck of Santa Inez. En fuite, poursuivi par le posse, Hart tombe nez à nez avec une pionnière et sa petite fille dont le mari/père vient de succomber de la fièvre. Bien sûr, il refuse de les aider vu qu'il n'a pas le temps, mais il finit par céder au charme suppliant de la petite fille. Toujours ce poncif du revirement du bandit dans la filmographie Hartienne. Mais ça ne s'arrête pas là, plus tard la petite fille est mordue par un rattle snake lors d'une scène bien insignifiante aujourd'hui, mais qui a marqué le critique de Moving Picture World du 22 mai 1915 qui déclare que la scène pourrait bien être repoussante pour certains, bien qu'elle forme un bel exemple de réalisme dans le Western. Bad Buck va tout faire pour trouver un médecin, sachant qu'il est attendu par le Shérif en ville. Je vous spolie de la fin: la petite fille va survivre, mais Bad Buck, mortellement blessé, succombera au chevet de la gamine. Hop, en vingt minutes, deux bobines, crac c'est terminé. Et c'est tant mieux, on y gagne en intensité. Si vous avez déjà exploré la partie "Années 1910" de ce blog, vous savez que William S. Hart est un acteur un peu à part dans le western muet, et que certains de ses films valent le détour. Bad Buck of Santa Inez, sans atteindre la saveur des meilleurs, contient tous les ingrédients de la recette habituelle et peut former une belle introduction à sa filmographie.
Sources: The Complete Films of William S. Hart. A Guide of Silent Westerns
Scan: The Complete Films of William S. Hart
Où le voir: DVD Alpha Home Entertainment. Attention, c'est du vieux matériau, flou et décadré, dont la qualité est loin d'atteindre la capture ci-dessus.
En bonus dans le DVD on a:
- The Uncovered Wagons, 1923, de Jay A. Howe, une parodie burlesque du fameux Covered Wagon de James Cruze. Les chariots sont remplacés par des automobiles et les indiens attaquent à bicyclette. Franchement, ça ne vole pas haut, mais l'acteur James Parrot, crédité ici sous le nom de Paul Parrot, porte une moustache comme Charlot et deviendra plus tard réalisateur d'un certain nombres de Laurel et Hardy. On note une scène assez drôle où l'acteur, au fond d'une rivière, remet son chapeau et redémarre sa voiture à la manivelle, avec des poissons qui nagent autour de lui.
- Pals of the Prairie: un western parlant de 1934 sans intérêt immédiat, si ce n'est qu'il a pour vedette Buffalo Bill Jr., qui avait cette particularité de n'avoir aucun lien de descendance avec le vrai Buffalo Bill.
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