Le brigand bien-aimé
1957
The true story of Jesse James
Nicholas Ray
Avec : Robert Wagner, Jeffrey Hunter, Hope Lange
A ne pas confondre avec le Brigand bien-aimé de Henry King tourné en 1939, ce Jesse James ci a la prétention de nous montrer la vraie histoire du fameux hors la loi. Au début j'y ai cru à ce film, parce que c'est signé Nicholas Ray, parce que ça canarde dès le début, dans un hold up raté qui préfigure l'inaugural carnage de la Horde Sauvage, parce qu'on voit deux fugitifs faire un plongeon vertigineux, à cheval, dans un lac et parce que le montage tout en flash backs donne une touche de modernité étonnante au film.
Mais très vite, trop vite, mon attention a été accaparée par une notification de mon téléphone, signe tout de même, que je n'étais pas follement captivé par ce que je voyais. Bouuh les méchants Yankees qui font rien qu'à embêter les gentils fermiers sudistes qui n'ont jamais été esclavagistes et qui veulent vivre dignement! Qu'à cela ne tienne, braquons une banque! Ben oui! Passée cette explication sociologique un brin forcée, le film, finalement, n'est pas aidé par ce procédé des flash backs à répétition qui deviennent vite lourdingues. Il n'est pas aidé non plus par les acteurs principaux, trop beaux gosses, lisses, assez peu expressifs, à part peut-être lorsque Robert Wagner tue un fermier dans le dos. La tension qui s'accentue petit à petit entre les deux frères, l'un cherchant réellement à s'en sortir quand l'autre prend goût au banditisme et au meurtre est traitée avec de trop rares fulgurances. Les personnages féminins sont fades au possible, on a du mal à croire que Nicholas Ray a signé Johnny Guitar trois ans plus tôt. Où est la flamboyance, où est la démesure? Il paraît que Nicholas Ray n'a pas pu faire le film qu'il voulait, que le producteur Buddy Adler lui a mis de sacrés bâtons dans les roues. Il paraît qu'il y a quelque part une version plus personnelle mais jamais montrée, comme pour tous les films mineurs des grands auteurs. Cependant, nous avons passé l'âge de fantasmer sur ce qu'auraient pu être les mauvais films dont on aurait voulu qu'ils soient bons n'est ce pas? Prenons les films comme ils sont. Celui-ci, malgré quelques bonnes scènes, rate sa cible. Ni histoire "véritable" et factuelle de Jesse James, ni ode au bandit au grand cœur, ni western maudit de son auteur, The True Story of Jesse James peut être laissé de côté si vous le trouvez à la médiathèque du quartier.
Image: Metek sur Western Movies
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