Le Grand McLintock
Un DVD Bach film à fuir…
Andrew McLaglen
1963
Avec : John Wayne, Maureen O’Hara, Patrick Wayne
Le rancher McLintock est puissant, craint et respecté dans toute la région. Heureusement comme c’est de John Wayne qu’on parle, ce n’est pas un enfoiré d’ultra-capitaliste motivé par le seul profit. Il paye bien ses hommes, il est juste, un peu rustre, un peu ivrogne et cool. Tout va bien en somme, sauf qu’il est marié.
Quand le Duke joue les patriarches paternalistes, on sait qu’on va à la fois s’amuser du jeu de l’acteur et s’énerver de voir la glorification du mythe, sans accroc, sans défaut, sans zone d’ombre. On n’y coupe pas ici, Wayne est l’homme fort de la région qu’il possède presque entièrement, tout le monde le craint, pourtant il respecte ses employés, il respecte son cuistot chinois, il protège son employé indien, il prend la défense des indiens, il respecte l’ordre et la loi du shérif en place, il embauche un jeune gars qui vient de le frapper et dans sa grande bonté d’âme, il file un job à la mère du jeune homme par la même occasion. Autant de politiquement correct, ça filera des bourdonnements d’oreille même au plus fervent défenseur de la discrimination positive ! Mais John Wayne, ça reste quand même John Wayne qu’on le veuille ou non. Dans ce western comique, on le voit ivre jeter son chapeau sur la girouette de la maison, ivre tomber quatre fois du même escalier et sobre, donner la fessée à Maureen O’Hara dans une scène célèbre qui est l’apothéose du film. Entre-temps, on assiste également à une gigantesque bagarre dans la boue, sous les yeux incrédules des indiens. Que du bon en somme !McLintock semble donc être un western plutôt recommandable dans le genre bonne humeur communicative, du John Wayne propre et sans tâche. Mais pour apprécier le film, encore faudrait-il que le DVD qui le contienne soit autre chose qu’une bouillie numérique infâme, pourtant vendue 12€99 dans les magasins Cultura de nos provinces. Passons sur le fait que l’image soit recadrée, ce qui devrait normalement suffire en soit pour s’abstenir de voir un film. L’image soit disant restaurée à partir d’un master 35 mm est absolument hideuse, parfois floue, parfois douloureuse pour les yeux. Inutile d’en rajouter dans les qualificatifs médiocres, ce DVD est à piétiner dans l’enceinte même du magasin où vous le verrez !
Un petit bonus nous présente la machine PhC de Snell & Wilcox associée au logiciel de restauration d’image développé par l’INA. Cette merveilleuse machine permet de restaurer quasiment en temps réel les rayures et salissures des archives et films qu’on lui donne à manger. La présence de ce bonus dans le DVD laisse à entendre que PhC a été utilisé pour restaurer McLintock. De deux choses l’une, soit l’opérateur a laissé tous les paramètres par défaut et a laissé tourner la machine pendant qu’il prenait un (long) café, soit le master d’origine était vraiment pourri et le travail effectué est génial. Mais dans tous les cas, ce n’est pas vraiment une bonne pub pour l’engin, au regard des résultats obtenus sur les vraies restaurations de si nombreux films (Les Leone, les Peckinpah etc…)
En termes de DVD, je crois qu'il existe un Paramount "édition spéciale" qui fait oublier la crotte Bach.
RépondreSupprimerD't'façons, chez Bach, y'a un catalogue alléchant mais éditorialement et techniquement, les contenus sont souvent à pleurer de rage.
RépondreSupprimer