Quelques épisodes d'Au nom de la loi
Avec Steve McQueen
1958 – 1961
La chemise bleue colorisée impeccablement repassée, la voix monocorde, Steve McQueen marche lentement vers sa destinée, la winchester canon scié le long de sa jambe, engin qui doit diablement le gêner quand il doit enjamber une barrière. Retour sur quelques épisodes de la Saison 1, avec plein de spoilers, mais qui aujourd’hui n’a pas vu cette série ?
4 – Signes de piste (dead end)
Josh Randall (Steve McQueen), le chasseur de prime le moins patibulaire de l’ouest, est engagé par un rancher infirme pour retrouver Juan Portilla, l’un de ses hommes, accusé d’avoir volé 10 000 dollars. Mais la fiancée de Juan, ainsi que son père Luis sont persuadés que Juan n’est pour rien dans cette affaire. Josh a beau répéter que si Juan est innocent, il n’a rien à craindre de lui, Luis décide quand même d’accompagner Josh dans sa quête, en essayant accessoirement de ralentir Josh le plus possible pour laisser le temps à Juan de fuir. La suite se complique passablement, Juan étant en fait mort, et le patron du ranch n’étant finalement pas si infirme que ça. Après quelques coups de winchester de la part du ténébreux Randall, Luis renonce à une vengeance facile, car elle ne lui rendrait pas son fils.
Où l’on apprend donc que Josh Randall n’est pas un chasseur de prime sans foi ni loi, car la vérité lui importe beaucoup. Il n’aime pas qu’on lui mette des bâtons dans les roues, et il échappe de peu à la mort. Le Luis en question est joué avec conviction par Joe De Santis
5 – Coup de poker (Shawnee Bill)
Josh Randall aime jouer gros, et il se fait rouler par l’atypique bandit Shawnee Bill (Alan Hale). Celui-ci lui vend en effet l’endroit où se trouve le Shawnee Bill en question, pour 1000 dollars, sans lui dire qu’il est lui-même Shawnee Bill. Quand il découvre la combine et qu’il a perdu 1000 dollars, Josh Randall, un peu énervé tout de même, décide d’emmener Shawnee Bill dans l’état où celui-ci est recherché. Mais la route est longue et semée d’embûches, en particulier un métis qui recherche aussi Shawnee Bill et que Randall a bien du mal à semer. Finalement Shawnee Bill se fait descendre et Randall apprend qu’en fait et ben c’était un chic type. Dépité, il décide de ne pas réclamer la prime.
Où l’on apprend donc que Josh Randall est loin d’être invincible quand il échoue misérablement à protéger Shawnee Bill, et quand avant ça il a eu l’air d’un con face au stratagème de Shawnee Bill. C’était une volonté forte de McQueen de jouer Randall comme un homme faillible quand les producteurs tentaient de le transformer en super-héros.
7 – La Novice (Ransom for a nun)
Randall doit emmener un bandit à bon port. Mais ses complices ont kidnappé une nonne pour faire un échange. Le shérif refuse l’échange. Ni vu ni connu, Randall procède à l’échange en espérant faire d’une pierre deux coup et re-capturer les bandits après. Malheureusement, il a maintenant sur le dos une nonne qui, quoique fort belle, est super chiante. Elle lui parle de Dieu, de prières, de sermons et de la messe du Dimanche, lui qui ne croit qu’au Dieu Dollar. Il finit par ligoter la nonne tellement il en a marre et il tue les bandits, comme ça on en parle plus.
Où l’on apprend donc que Josh Randall est loin d’être un chic type. Seul l’argent l’intéresse. Il a beau respecter la loi, un chasseur de primes reste un chasseur de primes, et Dieu n’a pas sa place dans le business!
8 – Le procès (Miracle at Pot Hole)
Randall, qui a la voix française de Clint Eastwood, livre un bandit à un shérif local qui a la voix française de Gian Maria Volonte. Déjà ça commence super bien. Le shérif est aussi juge, avocat général, barman, maire, cantonnier, balayeur, garde-champêtre, pom pom girl etc. Randall trouve que ça fait beaucoup de pouvoirs pour un seul homme, même s’il ne s’appelle pas Roy Bean. Il y a également un prêtre ( Tony Caruso ) plutôt retourné contre le shérif qui va devenir un allié de poids pour Randall. Car Randall décide de prendre la défense du bandit qui semble promis à la pendaison, qu’il soit coupable ou pas. Au final, lui et le prêtre finissent par le sauver de la mort, mais c’est pour mieux l’emmener se faire pendre ailleurs, pour un autre meurtre…
Où l’on apprend donc que Randall a une vision déshumanisée de la justice. Il ne défend pas quelqu’un par compassion humaine, mais par respect pour la vérité quelle qu’elle soit. Randall, il pourrait être juge.
14 – La Diligence (Die by the Gun)
Il pleut, un vieux prospecteur s’abrite sous une tente de fortune. Deux hommes patibulaires apparaissent, stoïques, les mains croisées. Le vieil homme les accueille chaleureusement, même s’il est un peu inquiet. Les deux autres trognes ne bougent pas. Le vieux plonge sur son flingue, mais l’un des deux types lui saute dessus et l’étrangle. On découvre alors que les deux gars sont menottés, ce sont des repris de justice qui viennent de s’évader.
Après cette plutôt chouette introduction, les deux méchants prennent Josh Randall et un petit jeunot en otage dans une diligence. Dans le relai de diligence, Josh doit faire semblant de convoyer les prisonnier alors qu’en fait c’est lui qui est sous la menace d’une arme. Josh Randall a un peu du mal, mais il finit par les abattre.
Où l’on apprend à quoi ressemble un percuteur de winchester et qu’une winchester sans percuteur ça ne marche pas. Où l’on voit Josh Randall se servir d’un colt, pour une fois, vu qu’il n’a plus de percuteur. Où l’on voit un jeune Warren Oates faire ses débuts, même s’il est éclipsé par John Larch en chef des deux bandits, ambigu et trouble comme la vase.
Une diligence renversée, en flamme. Josh Randall s’en extrait promptement. Un autre type un peu plus vieux (George McCready) en sort aussi. On ne sait pas pourquoi les indiens n’ont pas fini le boulot, en tout cas ils sont partis. C’est alors la traversée du désert, où il faut économiser l’eau et faire gaffe aux indiens qui rôdent. Les indiens sont mauvais, et le compagnon de Josh fait pas mal de conneries. Josh lui sauve la vie, parce que dit-il, il s’accommode de la compagnie que le hasard lui fournit. Ils sont aussi poursuivis par deux bandits qui veulent faire la peau de Josh. Mais tout est bien qui finit bien, nos deux compères parviennent à Fort Apache sains et saufs… mais non pas saints et saufs.
Où l’on apprend que Josh est un être sombre, près à torturer de l’Indien s’il le faut, et qui méprise les faibles. Où l’on ressent la force du désert et le manque d’eau, ainsi que la menace indienne, terrible et indicible.
16 – 8 cents de récompense (Eight Cent Reward)
Un mignon petit garçon charge Josh Randall de lui ramener le Père Noël pour 8 cents. Avant que Randall n’ait pu dire non, le petit garçon a bien vite disparu. Randall essaye de réparer les dégâts, et se retrouve à embaucher un poivrot pour jouer le rôle du Père Noël. Il passe la veillée de Noël avec la famille du petit garçon, le coup du faux Père Noël échoue lamentablement, mais le lendemain, il y a un petit miracle…Un épisode atypique, tourné à l’évidence pour la période de Noël, un peu comme Franquin réalisait des pages mièvres de Spirou exprès pour Noël et qui n’était pas ensuite reprises dans les albums. Un épisode bon enfant, sous la neige avec un McQueen qui met une veste, sans aucun mort et plein de bonnes intentions. Le coté anti-héros de Randall est ici mis en avant vu qu’il foire sa mise en scène, et le coté limite fantastique de la fin est surprenant. Faut-il croire aux rêves ? On dirait bien que le réalisateur a choisi sa réponse.
17 – Le courrier (drop to drink)
Josh Randall escorte un messager, genre Pony Express, qui doit acheminer un diamant d’une valeur de 20 000 dollars ainsi qu’une bouteille d’eau bénite. Le courrier se fait attirer dans un traquenard et Josh Randall se retrouve sans le savoir à mener l’enquête avec l’un des malfaiteurs. Abandonné dans le désert, Josh Randall doit sa survie à l’eau bénite qu’il boit, non sans un regard inquiet vers le ciel. Puis, Dieu n’étant pas courroucé, il s’en sort et récupère le diamant.Où l’on apprend que l’eau était vraiment un truc important dans l’Ouest. Josh commet le sacrilège de boire de l’eau bénite pour sauver sa vie, la télé américaine des années 50 osait quand même des trucs couillus !
Josh Randall s’occupe du cas d’un de ses prisonniers qui a été condamné à mort pour avoir tué sa belle-fille. Toute cette histoire est un peu curieuse : le prisonnier était bourré, donc il ne se souvient de rien, le fils du Shérif était amoureux fou de la fille et Randall découvre qu’elle avait reçu de l’argent quelque temps avant sa mort. Dehors, la foule excitée par le fils du shérif gronde, bien décidée à pendre le prisonnier avant la date prévue. Josh Randall trouvera t-il des preuves à temps ?Où l’on découvre la faiblesse des héros qui n’arrivent pas à temps. C’est un Randall amer qui vient rétablir la vérité, car la foule a commis son forfait. Un pessimisme surprenant pour cette histoire de folie amoureuse mâtinée de folie des foules.
Les photos ont été extraites de ce dossier en français bien complet : http://www.lequotidienducinema.com/seriestv/aunomdelaloi/seriestv_au_nom_de_la_loi.htm
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