El Perdido
Western de Robert Aldrich tourné en 1961, El Perdido raconte l’histoire d’un shérif qui poursuit un homme au Mexique. Et puis finalement, hop, ils font une trêve le temps d’escorter du bétail et de se taper les deux nanas de l’histoire. Il s’agit ici d’un condensé de l’intrigue car en réalité c’est beaucoup plus riche et tordu que ça.
Le poursuivi c’est Kirk Douglas (pour les plus jeunes, Kirk Douglas a exactement la même tête que son fils Michael, mais, en plus, il a un trou dans le menton). Le poursuivant, c’est Rock Hudson (pour les plus jeunes, Rock Hudson a un peu la carrure et le regard de Sylvester Stallone, mais il n’a pas de bandana). Entre ces deux là, c’est complexe, c’est la haine, c’est l’honneur, c’est la compétition. Ils se disputent plus ou moins une femme connue par l’un deux il y a plus de quinze ans, ainsi que sa fille qui a environ seize ans (attention, je viens de donner un indice de taille). La fille de seize ans est comme toutes les filles de seize ans, elle manque un peu de maturité, mais il suffit qu’elle enfile une vraie belle robe de femme pour que tous les hommes oublient immédiatement ce léger détail. Et la tragédie semble alors inéluctable, on voudrait stopper ça car on voit venir le drame, mais on n’y peut rien.
El perdido est bien un de ces westerns psychologiques, où les tourments et les travers de l’être humain l’emportent haut la main sur les caractéristiques du genre. Peu importe le lieu et l’époque de l’histoire, les personnages et leurs vicissitudes sont ici plus importants que l’épopée, l’héroïsme, l’action ou la flamboyance. Alors, bien que l’on soit subjugué par la destinée inéluctable des personnages, bien que l’on admire le jeu des acteurs, la mayonnaise psychologique ne prend pas vraiment, les tours et détours de l’âme humaine sont décortiqués avec moins de noirceur que dans L’homme aux colts d’or et moins d’affection que dans les meilleurs films de John Ford. El Perdido est un western de série A qui a l’ambition d’être encore plus qu’un western de série A mais qui n’y réussit pas. Il nous reste quand même un très honnête western de série A- mention bien ! C’est toujours ça de pris !
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