mercredi 29 octobre 2008

Poker d’As pour Django


Le due facce del dollaro

1967

Roberto Bianchi Montero

Avec : Monty Greenwood, Jacques Herlin, Gabriella Giorgelli, Gérard Herter

C’est la crise. Le mieux est donc de voler de l’or dans un fort quelconque et de s’entretuer ensuite.

Une petite pause western au milieu de ma pause polar, ça fait du bien. Desservi tant par des éléments extérieurs au film (un doublage français – seul disponible sur le DVD Studio Canal – proprement exécrable, une image non restaurée de qualité déplorable : sautes, décolorations, flashs, tout y passe) que propres au film lui-même (un budget affreusement riquiqui bien que bien mis en valeur, des acteurs peu connus), Poker d’As pour Django se rachète par son scénario classique de casse qui prend son temps pour assembler ses étapes clés vers l’accession au graal ultime du western spaghetti : l’or. Le réalisateur prend bien soin d’aligner des scènes a priori incompréhensibles (le faux fou qui dépose de la terre à la banque, le pistolero qui dézingue du bandido à tout va), tout en essayant le plus possible d’inscrire son film dans une authenticité westernienne factice mais bienvenue : les références aux armes (le pistolero Django qui achète son revolver, le faux colonel Blackgrave et son Colt Navy) sans doute risibles pour les spécialistes mais transparentes pour nous autres béotiens, les références géographiques (Boston, Tucson, la mention du « sud de fainéants » qui ici est probablement plus à comprendre par rapport à la géographie italienne qu’américaine), quelques indices latents de lutte des classes (l’aristocrate Blackgrave qui se comporte en gentleman avec le colonel qu'il va tuer et qui refuse de porter l’or) permettent d’enrichir le cadre pendant qu’on attend la réussite du casse. On apprécie également une certaine nouveauté dans certaines scènes à faire : si le pistolero déguisé en moine ne surprend personne, Blackgrave qui monte tranquillement son révolver face à ses cibles avant de tirer est un petit délice inattendu. Une fois l’or dévalisé, bien sûr, la bande se déchire, les coups de théâtre improbables vont bon train, et l’attention retombe nettement tant tout cela est beaucoup plus convenu. Le destin de l’or et de tous ces idiots qui lui courent après nous laisse totalement indifférent, et le massacre en nocturne ne nous réveille même pas. Le duel final magnifiquement ampoulé, par contre, entre Blackgrave et le pistolero (Django en VF, mais en VI ?) y parvient mieux et la fin abrupte genre tout a foiré, je pisse le sang et l’armée approche a le mérite de nous éviter un coup de théâtre abracadabrant de plus (j’ai bien crû qu’on allait découvrir que Blackgrave était en fait un vrai militaire chargé de récupérer l’or qu’il venait de voler :)). La musique, plaisante sans être toutefois inoubliable, rehausse d’un poil ce petit western sympathique mais terriblement mineur et surtout totalement massacré par la VF et le DVD studio Canal!

Bud Spencer contre...




Je me rends compte que je n'avais jamais récupéré ces strips de mon ancien blog Dvdrama (cliquer sur chaque strip si vous ne parvenez pas à déchiffrer).
C'est nul, mais ça me permet de faire un 200e article à peu de frais, youpi.
Toujours pas de critiques westerns à venir, je viens de commander deux autres polars Millianesques et un tout petit giallo de rien du tout avec un soupçon de Morricone.

lundi 27 octobre 2008

Pas hardi Pallardy!

Vous vous souvenez de L'arrière-train sifflera trois fois? Et bien ce film est désormais disponible en DVD, en version remastérisée au Chat qui fume (rien à voir avec El gatto del rabbino). On aurait préféré Pour une poignée de dollars ou Colorado, mais bon...
D'autres pornos softs de J.M. Pallardy sont disponibles sur le site pour les complétistes, dont Règlements de femmes à O.Q. Corral, ce deuxième pseudo-western que j'avais essayé de voir parce qu'il est censé être sombre et sérieux.
Et bien j'ai changé d'avis en voyant ça dans la bande annonce sur le site:


dimanche 26 octobre 2008

Rue de la violence



Milano trema : la polizia vuole giustiza
Sergio Martino
1973
Avec : Luc Merenda, Richard Conte

Un petit Dirty Harry local infiltre la pègre pour venger son supérieur, qu’il aimait bien malgré que contrairement à lui, celui-ci était du genre à respecter la loi. Ce qu’il va découvrir au cours de son enquête n’est pas piqué des hannetons.

Le début comblera les amateurs : la musique est en effet signée des frères De Angelis, déjà responsables (coupables selon certains) de l’inimitable musique de Keoma. Des bandits s’évadent d’un train, ils ont des trognes de dogues et ils suent comme du jambon au mois d’août. On reconnaît Antonio Casale (photo à gauche) le sudiste au bandeau dans la diligence dans Le bon la brute et le truand, l’un des chasseurs de prime du Grand Duel, on est donc en terrain connu d’autant que ça canarde de partout, des pères de famille y passent, et leur progéniture itou quand elle ne veut pas cesser de brailler. Houu, c’est vicieux, c’est sale, ça grince, ça pue la mort. L’Italie des années de plomb ne respirait décidemment pas la joie de vivre. Après cette intro pour le moins crispante, le film prend un drôle de tour, plutôt ennuyant, il faut dire que Sergio Martino (réalisateur de Mannaja) prend son temps pour montrer l’infiltration lente et poisseuse du flic dans le milieu. On devrait être sans doute être ravi de voir un flic se comporter en crapule, en mac, en braqueur, mais ça ne fonctionne guère, la faute sans doute à un Luc Merenda pas mauvais mais au jeu assez insignifiant, voire ingrat. Puis après une ou deux courses poursuite bien faites mais qui font mal aux oreilles à cause des sirènes incessantes, l’intrigue prend un nouveau tour assez passionnant, genre politique dévoyée de voyous, coup d’état en devenir, corruption à tous les étages, tournicoti, tournicota. Le Dirty Harry milanais découvre que certains ont l’ambition de mettre en application ses méthodes à grande échelle, sans prendre de gants. Va-t-il rejoindre cet ordre facho-crapulo-secret, notre Luc Merenda national ? Si comme moi vous pensez que c’est sauvagement pompé sur Magnum Force (le deuxième opus réconciliateur des Dirty Harry) et bien comme moi vous vous trompez, Milano Trema étant sorti le 22 août 1973 en Italie et Magnum Force le 25 décembre 1973 aux Etats Unis. Pour le coup, ce coté un peu sombre et le caractère légèrement énigmatique du héros rachètent le film et viennent récompenser notre patience : le film est beaucoup plus "premier degré" que les autres films policiers de la collection "Italie à main armée" de Neo Publishing, et se prend assez au sérieux, comme pourra le faire par exemple I comme Icare de Verneuil quelques années plus tard. En tout cas, on ne regrette pas d’avoir suivi ce film jusqu’au bout, même si on s’ennuie un peu au milieu de certaines scènes réchauffées !

mercredi 22 octobre 2008

[HW] - Brève


Quelqu'un est tombé malencontreusement sur mon blog en tapant "deraciner un yucca" dans Google (j'utilise en effet le terme "déraciner" et je cite Panique à Yucca City dans l'article sur Le Texan Chanceux).


Comme je ne veux décevoir aucun de mes (cent) lecteurs, je vais donc répondre à cette question oedipienne.

Comment déraciner un Yucca

Matériel: gants de jardin, colt frontier chargé

Pour déraciner un yucca, il suffit de le prendre fermement environ à mi-hauteur, de caler le pot avec ses pieds, et de tirer comme un bourrin.

Si des mygales adultes sortent du tronc ou du pot, les aligner soigneusement au six-coups.

C'est fait!

mardi 21 octobre 2008

J’ai le droit de vivre


You only live once
1937
Fritz Lang
Avec: Henry Fonda, Sylvia Sydney

Toujours poignée dans le coin dans mon abstinence westernienne (purement conjoncturelle), voici un autre film de Fritz Lang (2e film de sa période américaine (il faudra que je me décide à visionner (lors d’une prochaine abstinence) ses chef-d’œuvres teutons)) tout à fait regardable malgré ses 70 ans bien tassés (dieu que cela ne nous rajeunit pas) et son noir et blanc bien noir et blanc (qui en douterait ?). Ce noir et blanc est, ici, magnifique, avec ses contrastes nocturnes dans le brouillard (et l’ombre) et sa pluie battante. Avec son score à la limite de l’inaudible tant il est vieillot et (salement) pompier, et son humour des premières séquences plutôt impénétrable (ayant (semble-t-il) mal traversé les âges ?!), on augure mal du reste. Pourtant, une fois cela passé, on a l’histoire du taulard (Henry Fonda, très (trop) beau et réussissant à être tour à tour calme (voire impassible) puis énervé brièvement (avec rage contenue ad-hoc dans le regard (bleu, malgré le (splendide) noir et blanc (mais je ne voudrais pas me répéter)) puis à nouveau calme, performance que l’on reverra (à l’identique) dans Les raisins de la colère) qui voudrait bien se réinsérer, s’intégrer, être un brave petit gars bien, mais que la société rejette injustement, et qui finira par entraîner avec lui la femme qui l’aime (Sylvia Sydney, beaucoup plus présente que Fonda) dans sa dérive Bonnie and Clydesque (voire Frank Jamesienne étant donné le réalisateur et l’acteur principal (mais Le retour de Frank James existe-t-il en DVD ? (je n’en ai vu trace)) avec un cursed et un doomed proprement fataliste. Ne tournons pas autour du pot (ce melting pot malgré tout bien absent de ce film-ci ?!). La progression dramatique (sans circonvolutions inutilement (et stérilement) spectaculaires) rend le film très captivant, avec une évasion audacieuse et une fin mélodramatique parfaite (quoique… mélodramatique regretteront les esprits chagrins). Le thème du film, bien que très naïf, résonne à toutes les époques, y compris la notre où l’on croit plus simple de surcharger les prisons plutôt que de réfléchir vraiment à la réinsertion (pardonnez-moi ce gros mot de gauche). Et pourtant, bien que l’on donnerait à Henry Fonda le bon Dieu sans confession (sauf au regard de ses prestations ultérieures (Leonienne bien sûr, mais aussi Fordienne et Dymitrikienne)), il ne faut pas oublier l’adage : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement » mais surtout « Qui aime bien chatie outrageusement bien ! » ;-)

samedi 18 octobre 2008

L’exécuteur vous salue bien



La banda del trucido
1977
Stelvio Massi
Avec : Tomas Milian, Luc Merenda

On reprend Tomas Milian et sa perruque afro, et c’est reparti ! Monnezza s’est plus ou moins rangé en ouvrant un restaurant, mais Rome ne s’est pas arrangé : six flics tués en un mois. Eteignez les lumières, carrez vous dans votre vieux canapé, mettez le film en version italienne, et laissez vous bercer. La musique Lalo-Morriconienne est la même que dans Le Clan des Pourris, quand elle s’arrête, ce n’est pas grave, la musicalité de la langue italienne prend le relais. Pour un peu, on aurait envie de couper les sous-titres. Tant pis si on ne comprend pas l’intrigue, le mystère s’épaissit par la beauté de cette langue chantante et on se laisse enivrer par les séquences d’action qui s’enchaînent sans répit : une prise d’otage, des morts que l’on entoure de craie, une course poursuite nocturne et une baston à la queue de billard, un braquage qui tourne très mal et un flic qui saute de bus en bus, le même flic menotté qui se bat à coups de pieds pour défendre sa belle en train de se faire tentativedevioliser… pour faire simple, ça carbure sec.
Mais moins tout de même que dans le Clan des pourris. Car, si dans le clan des pourris, le personnage de Monnezza (Tomas Milian) était assez rare tout en étant partie prenante de l’intrigue, ici il monopolise notre attention en faisant le pitre pendant de longs monologues. Peut-être avons-nous beaucoup perdu dans la traduction française qui se permet parfois d’utiliser un argot récent (« j’ai du taf pour toi ») pour un film de 1977, mais en tout cas ces monologues pour un spectateur français moyen des années 2000 sont plutôt pénibles et nous détournent de ce qui nous intéresse : l’action. De même, la dureté, l’âpreté de la violence est ici atténuée par les moments de comédie centrés sur les sbires de Monnezza qui apprennent leur métier de voleur. Dommage, d’autant que l’intrigue principale est également moins passionnante que celle du clan des pourris, et qu’au moment où Monnezza se décide enfin à entrer dans le jeu, on arrive à la fin du film.

Malgré ces réserves, l’imagerie habituelle fait toujours plaisir à voir : les hangars et entrepôts paumés, les parkings sombres, les rades collants et les tronches taciturnes des recéleurs, les piles de pont envahies par les herbes folles dans une banlieue abandonnée à jamais par la prospérité, les petites bagnoles qui turbinent à plein régime sous le feu nourri des pires rapaces, la mâchoire carrée de l’inspecteur (Luc Merenda, le petit frenchy exilé en Italie) et les acrobaties sur les toits, les rendez-vous téléphoniques pour des « boulots » et les gueules des seconds couteaux, tout un programme ad hoc pour se vider totalement le cerveau un soir de pluie sans qu’aucun annonceur ne puisse vous en emprunter un bout pour vous vendre sa camelote, puisque vous regardez ce film sur un splendide DVD Neo Publishing de toute beauté, simple et efficace dans son boîtier slim, petit objet que l’on aime à posséder chez soi et qui me fait penser que la dématérialisation n’est pas encore tout à fait pour aujourd’hui.

Règlements de comptes



The Big Heat
1953
Fritz Lang

Avec : Glenn Ford, Gloria Grahame, Carolyn Jones, Lee Marvin

En attendant que le western nous reprenne comme la grippe, continuons donc dans le polar, mais américain cette fois, avec ses caïds, ses flics incorruptibles et ses femmes fatales. Dans celui-ci, on retrouve Glenn Ford et Lee Marvin, deux habitués du western, tous les deux absolument impeccables. Certains thèmes universels du western, qui sont des thèmes universels du cinoche américain se retrouvent là : le sens de la justice, la vengeance, la famille. D’autres sont plus spécifiquement des poncifs du polar : le flic seul contre sa hiérarchie et qui jette son insigne, le long imperméable gris, le bouge au vil barman… On est surpris du sort réservé aux femmes dans ce film : l’une est torturée et étranglée, une autre meurt dans une voiture piégée, une troisième se fait défigurer au café bouillant, une quatrième se fait descendre par la troisième. C’est peut-être la vraie signification de femme fatale ? Et Glenn Ford dans tout ça, obstiné et déterminé, sûr de son droit. Un genre passé de mode mais qu'on aime voir et revoir. C’est pas parce que ça a 60 ans et que c’est en noir et blanc que ça ne vaut pas la peine d’être vu !

dimanche 12 octobre 2008

[HW] - The Murdock Papers


The Murdock Papers
Bendis – Maleev

Il y avait bien longtemps que je n’avais pas lu du Daredevil. Peut-être n’aurais-je pas dû. On est à la fois ravi de se retrouver en terrain connu, et déçu de voir que si peu de choses changent : toujours Fisk, toujours Ulrich, toujours Foggy, toujours Elektra, toujours la veuve noire, toujours Bullseye, toujours les mêmes, qui se font tuer et qui ressuscitent sans arrêt. Bon il y a bien quelques nouvelles dont on ne connaît pas le background, mais c’est assez limité. L’histoire est la suivante : le Caïd peut prouver que Murdock est Daredevil : il veut vendre la preuve au FBI contre sa liberté. Outre le fait qu’on imagine mal le FBI accepter ce genre de deal, on se dit immédiatement : « mais une minute, le coup de l’identité secrète de Daredevil connue du Caïd, on n’a pas déjà eu ça avec Born Again de Frank Miller ? ». Alors on se repasse la sacro sainte continuité dans sa tête, sachant qu’il y a plein de trous à combler, et on se dit que l’on a du rater plein de trucs. Ce 13e et dernier volume de la saga Bendis Maleev s’ouvre d’ailleurs sur une image d’Ulrich se remémorant s’être fait embrocher par Elektra dans un cinéma. Là aussi c’est le hic. D’abord, on est d’accord, acheter le dernier tome du run de Bendis sans avoir lu les précédents est sans doute une grosse connerie. Mais du coup, on ne sait pas si ledit embrochage est une réminiscence du même run ou une réminiscence antérieure dans la putain de sacro-sainte continuité. Et surtout, cet embrochage en rappelle un autre, à l’époque où Frank Miller débutait sur le titre, épisode où Elektra embrochait quelqu’un dans un cinéma de la même façon, avec, déjà, Ben Ulrich sur le siège d’à coté. Bref, il semblerait que 20 ans après, on en revienne toujours à Miller, et comme l’a dit Frank Miller pour rigoler, mais sans doute pas tant que ça, lors de la remise d’un Eisner award à Bendis: « Tu sais que ce prix est à moi n’est-ce pas ? ».
Pourtant, quand on lit ce Murdock Papers et qu’on le compare au Daredevil de 1982 de Miller, on se rend compte que bien du chemin a été parcouru, tant narrativement que du point de vue des thèmes abordés. Coté graphique également, les planches de Maleev sont de véritables compositions graphiques extrêmement travaillées qui constituent un véritable tour de force quand on connaît le rythme de parution effréné des Comics. Bendis humanise ses personnages à fond et les présente presque comme des types normaux qui de temps en temps mettent un costume. Alors d’accord, il y a quand même des bastons avec Daredevil, Elektra et Bullseye qui cassent des fenêtres et font des sauts de 10 mètres, mais malgré ça, le coté extraordinaire des personnages est mis à part : peu ou plus d’astuces mettant en relief les incroyables sens du touché, d’odorat ou d’audition de Matt Murdock, plus d’indication que les capacités physiques d’Elektra – qui par ailleurs semble avoir perdu sa richesse en tant que personnage – sont aux limites du super pouvoir, plus de combats réellement fracassants et démesurés. Les dessins de Maleev aussi beaux soient-ils sont extrêmement statiques, les coups manquent de punch et de vitesse, je préfère nettement les combats de Miller, beaucoup mieux découpés, par exemple dans son chef d’œuvre Elektra Lives Again. On est également carrément déçu de voir le Caïd avoir perdu son immense stature, qui entrait pour beaucoup dans l’impression de terreur qu’il pouvait provoquer. En bref, je n’ai jamais été intéressé par des histoires de super-héros évoluant dans un monde de super-héros en collant verts fluo : les histoires de super-héros sont bien meilleures quand elles sont inscrites dans un registre quotidien très réaliste. Mais là, bien que leur histoire soit très plaisante à lire : Bendis et Maleev vont trop loin dans ce sens. Dommage.